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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Massacre rue d’Isly, mars 1962

Rue d'Isly, mars 1962

L’OAS, seule responsable du massacre du 26 mars 1962 rue d’Isly à Alger, par Jean-Philippe Ould Aoudia

Tous les ans, le 26 mars, une délégation de « nostalgériques » se rend à l’Arc-de-Triomphe pour rendre hommage aux Français tombés rue d’Isly, à Alger, en 1962. Chaque individu ou groupe a évidemment le droit et le devoir de saluer ses morts, d’entretenir leur souvenir. Il reste que la récupération mémorielle et politicienne suscite un malaise chez ceux qui connaissent la réalité du drame : une provocation montée de toutes pièces par les éléments les plus radicaux, les plus fanatiques, de l’OAS, qui utilisèrent la population civile pour, une semaine après les accords d’Évian, tenter d’éviter l’indépendance de l’Algérie. Le Dr Jean-Philippe Ould Aoudia, fils de Salah Ould Ouadia, assassiné par l’OAS le 15 mars 1962, mène depuis toujours un combat courageux contre les falsificateurs de l’Histoire. Combat documenté, comme le prouve la présente étude.

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L'attentat à la voiture piégée, dans le port d'Alger, a fait 62 morts et 110 blessés, le 2 mai 1962 (photo Fernand Parizot)
Les Européens d'Algérie et leur exode

Alistair Horne: « La terre brulée et l’exode »

La folle semaine qui a suivi l’entrée en vigueur des accords d’Evian, et au cours de laquelle l’OAS a fait la guerre à l’armée française, s’est terminée par la fusillade tragique de la rue d’Isly, le 26 mars 1962. D’avril à juin 1962, en dépit des arrestations de ses chefs (Jouhaud le 25 mars, Degueldre le 7 avril et Salan le 20), l’organisation terroriste a multiplié les violences envers les Algériens, faisant régner un climat de terreur notamment à Alger. Ce qui a contribué à pousser plusieurs centaines de milliers de pieds-noirs à un exode affolé. Alistair Horne dans son Histoire de la guerre d’Algérie en fait la relation reprise ci-dessous1.

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Mémorial du Quai Branly

Mémorial du Quai Branly, l’esprit colonial est toujours vivace au cœur de l’Etat

Réagissant à la présence sur la colonne centrale du mémorial du quai Branly des noms des morts lors de la fusillade du 26 mars 1962 rue d’Isly, Anne Guérin-Castell a publié une série en trois volets sur le journal en ligne Médiapart. Elle précise qu’il ne s’agit pas de nier la réalité de ce qui s’est passé rue d’Isly ce jour-là2. Ce qu’elle dénonce dans cette série, ce sont «trois points très précis qui concernent directement Hubert Falco, secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens Combattants :

  1. le fait que les noms des morts de la rue d’Isly soient inscrits sur la colonne centrale du mémorial du quai Branly : premier volet ;
  2. le fait que si des noms de victimes civiles de l’OAS étaient inscrits sur cette même colonne, rien ne viendrait renseigner sur les circonstances de leur mort, ces noms se retrouvant rangés par ordre alphabétique avec ceux des morts de la rue d’Isly : troisième volet;
  3. le fait que s’il était demandé que les noms des six inspecteurs dont l’assassinat est relaté dans le deuxième volet figurent sur cette colonne, seuls trois d’entre eux y auraient droit, avec éventuellement un quatrième, le secrétariat d’État à la Défense et aux Anciens Combattants excipant pour cela, sans aucune vergogne, d’un code de la nationalité d’essence raciste. »
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Le mémorial du Quai Branly (photo : cheminsdememoire.gouv.fr)
Mémorial du Quai Branly

Le mémorial du quai Branly, le pouvoir et les nostalgiques de la colonisation

Le président de la République et son gouvernement ont décidé d’inscrire sur la colonne centrale du Mémorial du quai Branly les noms des victimes civiles de la manifestation de la rue d’Isly, à Alger, le 26 mars 1962.

La Ligue des droits de l’Homme, tout en s’inclinant devant la mémoire des civils victimes de ce tragique évènement, proteste contre l’ouverture du Mémorial aux seules victimes d’une manifestation organisée par l’OAS.

La LDH dénonce une nouvelle tentative du pouvoir politique pour chercher à satisfaire les demandes d’un lobby nostalgique de la colonisation, lié à l’extrême droite.

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