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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Laïcité

De l’obligation de neutralité des assistant[e]s maternel[le]s

Le Sénat, majoritairement à gauche depuis les dernières élections, a voté une proposition de loi soumettant les assistants maternels « à une obligation de neutralité en matière religieuse ». Les sénateurs EELV ont voté contre, les communistes se sont abstenus, mais le texte déposé par le PRG a bénéficié du soutien de la plupart des sénateurs PS et de plusieurs sénateurs UMP. Cependant, pour pouvoir entrer en application, il faut encore que la loi soit votée par l’Assemblée Nationale.

Pour la LDH, «à travers cette proposition de loi, on assiste à une nouvelle tentative de dénaturer la laïcité en un moyen d’exclusion qui, dans les faits, vise tout particulièrement les femmes de confession musulmane».

À la suite du communiqué de la LDH, nous reprenons un texte de Pierre Bourdieu écrit au moment de la première affaire du voile, celle de Creil, en septembre 19891. Sa lecture, vingt ans après, permet de mesurer à quel point rien n’a changé quant à la psychose suscitée par le foulard.

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La LDH et le voile intégral

Tout en critiquant le port du foulard et du voile, au nom de l’émancipation des femmes, la Ligue des droits de l’Homme refuse un débat instrumentalisé qui risque de déboucher sur une loi perverse et dangereuse.

Cette prise de position dans le débat sur le voile intégral a été adoptée par la LDH lors de la réunion de son Comité central le 13 mars 2010.

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Avis de la CNCDH sur le port du voile intégral

La Commission nationale consultative des droits de l’homme, dont la LDH est membre, vient d’adopter un avis sur la question dite du « voile intégral », en rappelant des principes fondamentaux permettant de guider la réflexion collective sur un sujet particulièrement complexe.

A ce titre le président de la CNCDH, Yves Repiquet, a souligné que « le port du voile intégral choque nombre d’entre nous. Cependant, tout ce qui choque ne doit pas nécessairement être interdit, et l’interdiction n’est pas nécessairement la meilleure des solutions contre le fondamentalisme ». La CNCDH a rappelé qu’en vertu même de la Constitution française, la liberté est le principe et l’interdiction l’exception. Toute ingérence de la loi dans la vie privée doit non seulement être justifiée par un but légitime – comme la défense de l’ordre public ou des droits d’autrui – mais également être « strictement nécessaire dans une société démocratique », conformément à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme. Une interdiction générale du « voile intégral » sur l’ensemble du territoire national serait manifestement disproportionnée, s’agissant d’un phénomène qui reste marginal, et s’attacherait plus aux effets qu’aux causes du fondamentalisme, laissant les femmes concernées encore plus isolées et vulnérables, les hommes échappant à toute sanction. La CNCDH a attiré l’attention sur les risques d’effets pervers, au regard même de l’exigence de mixité.

La CNCDH recommande notamment des efforts de pédagogie et d’éducation aux droits de l’homme, de sensibilisation et de médiation, afin de renforcer le vouloir vivre ensemble selon les principes républicains de liberté, d’égalité, de fraternité qui sont notre patrimoine commun. Elle encourage les autorités publiques à soutenir les femmes qui subissent des violences et à appliquer pleinement les réglementations existantes, en matière d’ordre public ou de neutralité des services publics.

En conclusion, le Président Yves Repiquet a souligné que, « dans l’attente des conclusions du rapport de la mission d’information parlementaire, la CNCDH poursuivra ses réflexions et ses travaux ».

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Audition de Benjamin Stora par la mission sur le port du voile

La Mission d’information sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national poursuit ses travaux. Les compte-rendus de ses séances, et notamment les interventions des députés, pourraient faire l’objet d’une anthologie des fantasmes, des peurs et également de la démagogie de nombre d’élus2.
L’audition de Jean Baubérot, titulaire de la chaire d’histoire et sociologie de la laïcité à l’École pratique des hautes études, le 21 octobre 2009, en donne un aperçu3.

Benjamin Stora, historien, professeur des universités, a été entendu par la mission le 18 novembre 2009. Son exposé que nous reprenons ci-dessous a été suivi de questions que lui ont adressées des membres de la mission et auxquelles il a apporté des éléments de réponse4. Affirmant la nécessité de «combattre le rejet de l’autre» et d’adresser «un message qui rappelle l’impératif d’accueil, de générosité et d’égalité citoyenne», l’historien a déclaré «ne pas voir la nécessité de concevoir une grande loi loi qui peut heurter la sensibilité de l’ensemble de la communauté musulmane.».

Pendant ce temps, dans l’espoir d’en retirer un bénéfice électoral en mars prochain, la majorité présidentielle tente d’imposer un débat sur le soi-disant problème du port de la burqa. L’exemple vient d’en-haut : n’est-ce pas Nicolas Sarkozy en personne qui, dans son discours du 12 novembre, à La Chapelle-en-Vercors, avait insisté sur le fait que «la France est un pays où il n’y a pas de place pour la burqa, pas de place pour l’asservissement de la femme» ?

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Bernadette Chirac et soeur Adalberta.
Foulard et voile

Débat sur le port de la burqa : défense de la laïcité ou nouvelle occasion de stigmatiser ?

Le soi-disant “débat sur la burqa” se révèle être l’occasion d’un amalgame qui englobe dans une même réprobation les musulmanes portant le foulard islamique « classique » et les adeptes du voile intégral – niqab ou burqa.

Certes, la loi de 2004 interdisant les signes religieux à l’école n’a pas empêché les tribunaux d’être de plus en plus souvent saisis de contentieux sur le port du voile. Mais nombreux sont ceux qui voient dans la résurgence d’un débat sur ce thème une nouvelle stigmatisation de l’islam et des personnes de confession ou d’origine maghrébine.

Une dérive qui inquiète de nombreux observateurs. Au-delà de la proposition de loi de Christian Vanneste, cette situation soulève des questions de fond : serait-il bien laïque d’interdire le port du voile intégral sur la voie publique ? … Comment mettre un point d’arrêt au développement de la réglementation du comportement public des citoyens ?

Jean-Pierre Dubois, président de la LDH, s’est déclaré «absolument hostile» à une loi qui réglementerait le port du voile intégral, tout en jugeant «nécessaire que cette pratique régresse».

[Première mise en ligne le 6 octobre 2009, complétée le 8]

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