Deux cérémonies et un combat pour ramener les restes des six Amérindiens conservés au musée de l’Homme
Une délégation de descendants, accompagnée d’un chaman et de quatre chefs coutumiers, est venue parler à leurs ancêtres.
Une délégation de descendants, accompagnée d’un chaman et de quatre chefs coutumiers, est venue parler à leurs ancêtres.
Journaliste à Guyaweb, Hélène Ferrarini publie, aux éditions Anacharsis, Allons enfants de la Guyane. Éduquer, évangéliser, coloniser les Amérindiens dans la République. Un livre qui, selon Mediapart, documente « grâce à de nombreuses archives et témoignages ce qui constitue l’un des plus grands traumatismes contemporains des familles amérindiennes de Guyane, mais qui demeure pourtant l’un des plus grands tabous de la société guyanaise, de l’État français et de l’Église catholique en France ». On trouvera ci-dessous l’article de Marion Briswalter, de Guyaweb, la critique de Zoé Courtois dans Le Monde et l’accès à des extraits et à l’introduction de ce livre.
L’esclavage, aboli pendant la Révolution par un décret de la Convention nationale en février 1794, a été rétabli par Bonaparte qui a fait revenir les colonies restées françaises à la situation d’avant 1789 et a réussi à vaincre la résistance de Louis Delgrès et des Guadeloupéens combattant pour la liberté. Il a rejeté l’unité de l’espèce humaine défendue par les Lumières au profit du rétablissement de l’ordre colonial en vigueur sous l’Ancien régime. Mais il a été vaincu par les anciens esclaves révoltés de Saint-Domingue. Sous l’Empire, la traite a connu un vif regain. Marcel Dorigny relate ce moment rétrograde de notre histoire et le correspondant du Monde à Fort-de-France rend compte de l’incompréhension des Antillais face à l’hommage rendu à Napoléon à l’occasion des deux cents ans de sa mort.
Linda Amiri, fille d’un travailleur algérien venu en France en 1956, n’avait, jusqu’au procès intenté en 1998 par Maurice Papon contre Jean-Luc Einaudi qui a donné raison à ce dernier, jamais entendu parler du 17 octobre 1961 dans sa famille, bien que son père y ait participé. Etudiante en histoire, elle a travaillé sur cet événement puis a soutenu une thèse sur la Fédération de France du FLN de ses origines à l’indépendance de l’Algérie. Elle a aussi été, avec Benjamin Stora, commissaire de l’exposition « Vies d’exil – 1954-1962. Des Algériens en France pendant la guerre d’Algérie », à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, en 2012-2013. Elle est actuellement maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Guyane. Ci-dessous l’entretien qu’elle a accordé à la revue Criminocorpus où elle explique notamment ses recherches actuelles sur ce qu’elle appelle la « période algérienne » des bagnes de Guyane, de 1867 à 1887.
Dès le début du XVIe siècle, la Guyane a été l’objet de tentatives de colonisation qui se heurtèrent à la résistance acharnée de la tribu amérindienne des Arawak. En 1630, Louis XIII en ordonna la conquête et Cayenne fut fondée en 1637. Longtemps disputée entre Anglais, Hollandais, Français et Portugais, puis affranchie pendant la Révolution, la Guyane redevint colonie française et servit de lieu de déportation à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, les Guyanais réclament un statut d’autonomie plus affirmée. Le juriste Blaise Tchikaya éclaire la légitimité de cette revendication, évoquée également par la section de Cayenne de Ligue des droits de l’Homme lors du mouvement social de 2017.
Au lendemain de l’adoption de la loi pour l’égalité réelle des outre-mer que la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) salue, la CNCDH souhaite apporter un éclairage sur la situation spécifique des peuples autochtones en outre-mer et appelle l’Etat français à clarifier sa position en faveur de la reconnaissance de ces peuples en tant que tels.
Dans un avis très étayé sur la place des deux peuples autochtones français, la CNCDH recommande notamment à l’Etat de reconnaître les Kanak de Nouvelle-Calédonie et les Amérindiens de Guyane comme des peuples autochtones à part entière. Cette reconnaissance est une condition essentielle pour que les membres de ces peuples puissent pleinement jouir de leurs droits et que les politiques des pouvoirs publics en leur faveur soient plus efficaces et acceptées.
L’avis de la CNCDH est téléchargeable (1 085 Ko). Sa publication a été accompagnée du communiqué de presse repris ci-dessous.
Les électeurs des deux départements-régions sont appelés à se prononcer par référendum : le 10 janvier 2010, ils diront s’ils souhaitent passer, de l’article 73 de la Constitution régissant les départements d’outre-mer, au 74 qui encadre les autres territoires d’outre-mer – la Nouvelle-Calédonie étant un cas à part.
Cet article 74 permet, dans le cadre de la République, des adaptations aux “intérêts propres” de chaque collectivité, et donc, éventuellement, plus d’autonomie.
En cas de NON, Guyanais et Martiniquais retourneraient aux urnes le 24 janvier pour décider ou non de la mise en place d’une collectivité unique exerçant les compétences départementales et régionales, tout en restant dans le cadre de l’article 73.
J’aimerais revenir sur la situation de la Guyane, tout aussi exemplaire et sans doute aussi explosive que celle de la Guadeloupe… nous écrit Nicole.
Elle nous parle de la Guyane et de ses habitants. Leurs problèmes – l’accès à la santé, à l’enseignement, le [non]respect des droits des étrangers. Et aussi des Amérindiens du Haut-Maroni victimes du mercure lié à l’orpaillage – leurs demandes n’ont pas été entendues en mars 2007, lors de la création du Parc amazonien en Guyane1…
Une cinquantaine de soldats de la Légion étrangère ont mené, dans la nuit de dimanche dernier à Kourou en Guyane, une très violente expédition punitive contre des civils. Cette vendetta, qui fait suite aux agressions perpétrées ces dernières semaines sur certains des leurs, a fait 15 blessés dont 5 graves parmi les Guyanais. Les réactions ont été unanimes pour dénoncer cette flambée de violence.
Un article de Louise Simondet, paru le 9 août 2006 sur le site Afrik.com 2.
[Première publication, le 11 août 2006,
mise à jour le 12 août 2006]