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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Français musulmans

Le régime pénal de l’indigénat dans l’Algérie coloniale, par Sylvie Thénault

A travers le régime pénal de l’indigénat, Sylvie Thénault aborde la question du statut de ceux qu’on appelait les « indigènes » ou les « sujets français musulmans non naturalisés » ou « Français musulmans de souche nord africaine ». Pour l’historienne, le confinement des Algériens dans un statut juridique différent et donc forcément inégal et inférieur, a conduit, de protestations en révoltes, jusqu’à la guerre d’indépendance.

Cet exposé a été fait lors du colloque organisé par le Sénat le 30 juin 2012, dans le cadre des commémorations du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. 1

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L’historien Todd Shepard analyse la République française post-coloniale

Dans son livre The Invention of Decolonization : The Algerian War and the Remaking of France (Ithaca, Cornell University Press, 2006), Todd Shepard, professeur associé à l’Université Temple de Philadelphie, montre qu’à la fin de la période coloniale, les élites politiques et intellectuelles françaises ont été incapables de réfléchir à la contradiction fondamentale entre les principes républicains et les 132 ans de domination brutale en Algérie. D’où l’occultation de cette histoire, et la manière dont la nationalité française a été redéfinie après 1962, par l’exclusion de ceux à qui la citoyenneté avait pourtant été enfin reconnue en 1958. Il développe son analyse dans cet article paru dans la revue Contretemps, n° 16, janvier 2006.

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Modèle républicain de la citoyenneté et exception coloniale, par Laure Blévis

Laure Blévis2 a publié dans le n° 48/2001 de la revue Droit et Société un article intitulé Les avatars de la citoyenneté en Algérie coloniale ou les paradoxes d’une catégorisation.

Résumé de l’article – L’Algérie coloniale a constitué une situation singulière au regard de la tradition juridique française puisque la citoyenneté et la nationalité s’y trouvaient distinguées en droit, aux dépens des Algériens « indigènes » qui, reconnus français, se voyaient refuser le titre de citoyen. Cet article se propose de retracer le processus de production et de catégorisation de la citoyenneté dans le droit colonial algérien, en soulignant la négation continue de l’exception coloniale qui est à l’œuvre dans cette recherche de la cohérence juridique. L’étude conclut à l’incomplétude et à l’inachèvement de cette formalisation juridique, qui, bien loin d’être une donnée, se révèle être une contrainte et parfois une ressource argumentative pour les acteurs de la colonie.

Vous pourrez lire ci-dessous l’introduction de cet article ainsi que sa première partie intitulée Modèle républicain de la citoyenneté et exception coloniale3.

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Napolitaine Nègre Mozabite Gitana Arabe Maltaise Gitane Vieille-Juive
Français, musulmans, juifs d'Algérie

Français, Juifs, Musulmans en Algérie de 1830 à 1962

Une synthèse d’après l’ouvrage de Patrick Weil, «Qu’est-ce qu’un Français ?» – Grasset 2002.

« Depuis 1848, les musulmans d’Algérie étaient français – formellement. Pratiquement, ils étaient soumis au code de l’Indigénat et avaient une nationalité dégradée, dénaturée. Pour devenir pleinement français, ils devaient d’ailleurs en passer par une naturalisation : entre 1865 et 1962, seuls 7 000 d’entre eux sont devenus ainsi français ! Et pourtant on leur tenait le discours sur la République, l’égalité et la fraternité.

« Jamais ailleurs qu’en Algérie la distance n’a été aussi grande entre les mots du discours républicain et sa pratique.»

Patrick Weil

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