
Non à la mise en péril du processus de décolonisation en Nouvelle-Calédonie
La politique du coup de force, irrespectueuse des droits légitimes du peuple Kanak, conduite par le gouvernement ne peut mener qu’à un immense gâchis.
La politique du coup de force, irrespectueuse des droits légitimes du peuple Kanak, conduite par le gouvernement ne peut mener qu’à un immense gâchis.
Sur le livre « Le Pen et la torture. Alger 1957 » de Fabrice Riceputi, nous publions la présentation de l’éditeur, une émission de Mediapart et un entretien publié dans « L’Humanité ».
Dans « Le Monde », Nicolas Truong souligne l’importance en France du passé colonial. Mais si l’histoire des colonisations se renouvelle, ses approches théoriques restent déconsidérées par une frange de l’opinion.
« Place Audin, des regards multiples sur la guerre d’Algérie » est une chaîne de films courts et longs, de documentaires, d’interviews, d’événements et débats, permettant un dialogue des deux côtés de
Israël est un État colonial. Il présente des analogies et des dissemblances avec les expériences coloniales européennes. Mediapart a recueilli les analyses d’historien.ne.s sur cette question complexe.
Spécialiste de l’histoire de l’Algérie, Gilbert Meynier tire d’un cours d’histoire comparée des colonialismes un long récit de l’histoire de la colonisation de la Palestine.
Réalisé en 2022 par Franssou Prenant, « De la conquête » est un film documentaire, montage de citations d’auteurs de l’époque, militaires ou non, qui disent l’extrême violence de la conquête de l’Algérie de 1830 à 1848, et d’images tournées en Algérie. Pour Claire Lassolle, du FID Festival international du film de Marseille : « Nous voilà plongés dans un mouvement réflexif sur la nature de cette extraordinaire violence, soutenu par une dérive imagée dans l’Algérie contemporaine. L’empilement des textes met à jour tout autant l’imaginaire ethnocentriste et raciste que la logique froide d’exploitation économique qui ont présidé à la colonisation de l’Algérie et leurs irréversibles conséquences, que la société algérienne subit encore aujourd’hui.» Ce film sort en salles le 11 octobre 2023 à Amiens, Ivry-sur-Seine et à Paris accompagné d’un débat organisé par le Maghreb des films.
Les éditions La Fabrique publient le 15 septembre 2023 Oublier Camus, par Olivier Gloag. Ce dernier y relève « l’attachement viscéral de Camus au colonialisme et au mode de vie des colons qui traverse ses trois romans majeurs, L’Étranger, La Peste et Le Premier Homme » et analyse les « récupérations » d’un auteur mythifié, autant « attaché aux acquis sociaux du Front populaire qu’à la présence française en Algérie ». Dans un article publié en juillet 2023 par Orient XXI, la journaliste et chercheuse en littérature Sarra Grira voit dans son dernier roman inachevé, Le Premier homme, « une vision mythologique de la conquête coloniale, qui relève de l’imaginaire réactionnaire ». Après d’autres lectures de certaines œuvres de cet écrivain, nous reviendrons sur les débats qu’elles suscitent.
Pierre Bourdieu fit son service militaire dans l’Algérie en guerre, notamment dans le service de propagande de Robert Lacoste, en pleine « bataille d’Alger », puis y enseigna à Alger. L’importance de ce séjour de 1955 à 1958 dans son œuvre – on a pu parler d’une « matrice algérienne » de celle-ci – est l’objet d’une « enquête » dans un très riche récit graphique de Pascal Génot et Olivier Thomas, publié en septembre 2023 aux éditions Steinkis. Nous présentons également deux autres livres publiés sur la question en 2022 : Pierre Bourdieu en Algérie (1956-1961). Témoignages, par Tassadit Yacine, aux éditions du Croquant, et Combattre en sociologue. Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad dans une guerre de libération (Algérie, 1958-1964), par Amin Perez, aux éditions Agone.
Dans une tribune publiée par le journal helvétique Le Temps, la philosophe spécialiste du postcolonial Nadia Yala Kisukidi décrit la mondialisation actuelle d’un racisme hérité du colonialisme ou parfois plus ancien. Selon elle, s’il n’y a pas « une Europe lumineuse qui aurait éradiqué la haine à sa racine », ni non plus « d’Éden africain qui serait vierge de toute partition raciale ». Pour preuve la flambée de haine négrophobe meurtrière qui, du fait du pouvoir actuel, se produit à l’encontre des exilés noirs en Tunisie. Elle invite l’antiracisme à affronter cette « circulation des rhétoriques raciales » entre les continents. Nous ajoutons une émission de la chaîne Medi1TV Afrique consacrée à la situation en Tunisie et signalons une pétition de chercheurs de plusieurs continents contre les politiques européennes et tunisiennes anti-migrant·es et anti-noir·es.
Le coup d’Etat militaire perpétré au Niger le 25 juillet 2023 a suscité des manifestation d’hostilité à la France. Dans un entretien à Mediapart, la spécialiste de l’histoire du Niger Camille Lefebvre, autrice de Des pays au crépuscule. Le moment de l’occupation coloniale (Sahara-Sahel) (Fayard, 2021, réédité en poche en 2023), met en perspective historique cette hostilité, ainsi que les réactions françaises. Elle décrit la marque indélébile laissée par la violence colonisatrice, qui fut particulièrement grande au Niger. Elle pointe le fait que les autorités civiles et militaires françaises, comme l’opinion publique, se refusent à la prendre en compte et perpétuent une approche néo-coloniale de la situation. Faute, dit-elle, « d’affronter collectivement » la question du passé colonial.
Dans L’invention du colonialisme vert. Pour en finir avec le mythe de l’Éden africain, paru chez Flammarion en 2020 et réédité en poche en 2022, l’historien Guillaume Blanc rappelle les origines coloniales du mythe d’une nature africaine vierge. Il montre comment ce dernier se perpétue à travers l’Afrique aujourd’hui, à l’initiative de l’Unesco et de puissantes ONG, dans une politique qui exclut et criminalise les populations autochtones des parcs naturels. Il pointe ainsi « les contradictions des pays développés qui détruisent chez eux la nature qu’ils croient protéger là-bas ». On trouvera ci-dessous la présentation de l’éditeur, la vidéo d’un entretien avec l’auteur ainsi qu’une recension de son livre publiée par En attendant Nadeau