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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Mémoire et histoire en Algérie

Mémoire et histoire en Algérie

Algérie. 5 Juillet 1962 – 5 Juillet 2022
De quoi le 5 juillet 1962 est-il le nom ?
par Fouad Soufi

Le 5 juillet 1962 a son histoire. Depuis le 26 juillet 1963, c’est une fête légale, celle de l’Indépendance et du FLN. Le 26 avril 2005, elle est devenue celle de l’Indépendance, mais plus du Parti. La France avait transmis le 3 juillet, après le référendum du 1er juillet, ses compétences à l’Exécutif provisoire issu des Accords d’Evian, mais pas au FLN ni au GPRA. Pourquoi ce choix du 5 juillet ? La colonisation a commencé le 5 juillet 1830 et se serait achevée le 5 juillet 1962. Oublié aussi le 5 juillet 1961 où le GPRA a appelé à une grève nationale contre la partition de l’Algérie. A Alger en 1962 le calme est revenu après l’accord du 17 juin entre l’Exécutif provisoire et l’OAS, mais à Oran, l’OAS locale a continué son terrorisme aveugle. Les soldats français préféraient être soignés à l’infirmerie du FLN à M’dina Jadida, plutôt qu’à l’hôpital civil tenu par l’OAS. Le 27 juin, ses derniers chefs abandonnent la ville et la population européenne. Le 5 juillet, des coups de feu éclatent, des Européens sont enlevés et tués. En Algérie, cet autre 5 juillet est porté disparu.

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Algérie post 1962

Des historiens algériens
demandent l’ouverture des archives en Algérie

Plusieurs chercheurs et historiens d’Algérie ont adressé une lettre au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour réclamer l’ouverture des fonds d’archives conservées aux archives nationales de leur pays. Ils mettent en cause une situation qu’ils jugent « ubuesque », selon les mots de l’un des signataires de cette lettre, l’historien Mohamed El Korso. Le directeur des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, est directement visé par cette lettre. Contacté par El Watan, il a répondu ne pas avoir pris connaissance de celle-ci et a refusé de la commenter. Ce haut fonctionnaire, conseiller du président Tebboune comme de son prédécesseur, a été chargé par lui de remettre un rapport sur l’histoire et la mémoire de la France et de l’Algérie qu’il n’a toujours pas rendu. Nous reproduisons cette lettre ainsi que l’entretien où l’archiviste et historien Fouad Soufi a mis en cause son arbitraire dans l’exercice de ses fonctions.

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Mémoire et histoire en Algérie

Mohammed Harbi réagit publiquement
à un texte diffamatoire à son égard

Mohammed Harbi a pris connaissance d’un texte diffamatoire signé par Mohammed Hachemaoui et publié par la revue Sociétés Politiques Comparées, éditée par Béatrice Hibou, et a décidé d’y répondre en s’adressant directement au public. Le chercheur en science politique auteur de ce pamphlet, dont les premiers travaux étaient dignes d’intérêt, développe depuis quelques années, pour diverses raisons personnelles, un discours complotiste qui lui fait tout expliquer de l’Algérie contemporaine par l’emprise absolue de la police politique — laquelle serait même l’organisatrice du hirak ! Etant donné le caractère injuste et absurde de ses attaques contre notre collègue Mohammed Harbi, dont les travaux sont d’un apport essentiel à l’histoire de l’Algérie contemporaine, nous publions sa lettre ouverte afin d’informer le public et d’obtenir de la revue Sociétés Politiques Comparées qu’elle revienne sur son erreur d’avoir publié ce texte indigent et s’exprime à son sujet.

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Algérie post 1962

Disparition de l’intellectuel algérien,
Abdelmadjid Merdaci

Sociologue et historien, Abdelmadjid Merdaci était connu pour ses ouvrages sur le mouvement national algérien, la musique algérienne du malouf au chaâbi, et l’histoire de la ville de Constantine. Arrêté en 1965 lorsqu’il était étudiant pour s’être opposé au coup d’Etat du colonel Boumediène, il a consacré son dernier essai politique, GPRA, un mandat historique, au gouvernement provisoire dont le renversement, trois ans auparavant, à l’été 1962, a marqué la première étape de la prise de contrôle de l’Etat par les militaires. Ci-dessous deux articles qui évoquent sa personnalité ainsi que le film du débat, dans le cadre du programme « La guerre d’Algérie : images et représentations », au Forum des images, à Paris, en 2012, où il avait dialogué avec son collègue et ami Benjamin Stora. Nous y ajoutons le texte que lui a consacré Hassan Remaoun, qui l’a rencontré pour la première fois en 1964, lorsqu’ils ont fondé le syndicat étudiant qui s’opposa l’année suivante à l’accession au pouvoir de l’armée.

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Mémoire et histoire en Algérie

Pierre Audin, citoyen algérien

Dans l’entretien ci-dessous accordé le 4 septembre 2020 au site TSA, Pierre Audin a annoncé qu’un décret du président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune, disait qu’il lui accordait la nationalité algérienne. L’info est passée en bandeau le 2 septembre au soir sur la télévision algérienne. En réalité, sa mère étant algérienne par décret du 4 juillet 1963, il était Algérien depuis cette date, le code algérien de la nationalité stipulant que les enfants d’une Algérienne ou d’un Algérien sont Algériens. Or, depuis presque deux ans, il demandait ses papiers algériens sans avoir de réponse. Par ailleurs, beaucoup d’Algériens, sachant qu’il y aura bientôt une inauguration, place Maurice Audin, à Alger, d’un monument pour lequel le wali a commandé le 20 août à un sculpteur de fabriquer en trois mois un buste du chahid assassiné par l’armée française, craignent que ce nouvel aménagement vise en réalité à y gêner la tenue de futures manifestations.

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Algérie post 1962

Un an de hirak en Algérie : la résurgence de la mémoire de la lutte pour l’indépendance

Juste un an après le déclenchement d’un mouvement social sans précédent en Algérie, le livre intitulé Hirak en Algérie. L’invention d’un soulèvement sort en librairie le 21 février 2020. Publié aux éditions Hazan, il est dirigé par Omar Benderra, François Gèze, Rafik Lebdjaoui et Salima Mellah. Nous publions ci-dessous sa présentation par l’éditeur, la table des matières et un lien vers le résumé des chapitres sur le site de l’association Algeria-Watch à l’origine de ce livre. Ainsi que de larges extraits de l’un de ceux-ci : le texte de Hassina Mechaï : « Le résurgence de la mémoire de la lutte contre le colonialisme français ».

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Algérie post 1962

Yves Mathieu et l’aube de l’Algérie indépendante

« Algérie du possible » : c’est le titre du très beau film consacré par sa fille, la réalisatrice Viviane Candas, à l’histoire d’Yves Mathieu (1924-1966), avocat et militant communiste et anticolonialiste, « Pied-rouge », mort dans un douteux « accident » automobile impliquant un camion militaire, en mai 1966 dans le Constantinois. A l’heure où des « possibles » sont à nouveau ouverts en Algérie, nous proposons ici, outre le film lui-même, deux recensions publiées lors de sa sortie en 2016 et un débat filmé relatif à l’expérience autogestionnaire algérienne. Une expérience dont Yves Mathieu fut un acteur majeur et sur laquelle le film de Viviane Candas apporte, à l’aide d’images d’archives et de témoignages inédits, un éclairage précieux.

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Mémoire et histoire en Algérie

Mohammed Harbi : « Il y a une régression culturelle immense en Algérie, on n’imagine pas l’ampleur du désastre »

A la veille du scrutin du 12 décembre 2019 qui est dénoncé par une grande partie des Algériens mobilisés dans le « hirak » comme une tentative de replâtrage du système qu’ils refusent, Mohammed Harbi, qui est à le plus important historien algérien après avoir été un militant engagé durant la guerre d’indépendance, a livré au quotidien « Le Monde » son analyse sur la situation politique de son pays. Nous reproduisons cet entretien.

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Mémoire et histoire en Algérie

Un ouvrage collectif important et un article de Sylvie Thénault sur l’affaire Audin et les autres disparus

Deux publications importantes sur l’affaire Audin et les autres disparus de la guerre d’Algérie sont intervenues en novembre et décembre 2019. D’une part, le livre collectif « Réparer l’injustice : l’Affaire Maurice Audin », dirigé par Sylvie Thénault et Magalie Besse, publié, dans le cadre de son programme de recherche « Justice transitionnelle et histoire », par l’Institut francophone pour la Justice et la Démocratie (IFJD). D’autre part, un long article de Sylvie Thénault, qui fait l’ouverture et est annoncé en couverture de la revue « l’Histoire » de décembre 2019 (n°466), sur « Les disparus de la guerre d’Algérie ». Nous présentons ce livre et reprenons des extraits de cet article.

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Mémoire et histoire en Algérie

Le hirak de 2019 fait s’interroger les Algériens sur la prise du pouvoir par l’armée au lendemain de l’indépendance

L’Algérie commémore en 2019 le 65e anniversaire du soulèvement du 1er novembre 1954 qui a marqué le début de la guerre d’indépendance nationale. Mais l’accession du pays à l’indépendance en 1962 a été marquée par une crise politique majeure au sein du mouvement national algérien (FLN, ALN, CNRA et GPRA*) qui a vu l’armée des frontières s’emparer du pouvoir en écartant les institutions construites tant bien que mal durant la guerre de libération. Nous reproduisons un texte de Mohammed Harbi du 31 octobre 2019 qui revient sur cette histoire ainsi qu’une interview filmée où il explique cette crise de l’année 1962. Et aussi le film d’un débat organisé le 22 octobre 2019 par le site Algeria-Watch sur l’histoire refoulée de l’Algérie depuis son indépendance.

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Mémoire et histoire en Algérie

Dans la presse algérienne : la journée sur les disparus de la guerre d’Algérie du fait des forces de l’ordre françaises

Plusieurs quotidiens algériens ont annoncé la journée d’étude organisée le 20 septembre, salle Victor Hugo de l’Assemblée nationale, sur « Les disparus de la guerre d’Algérie du fait des forces de l’ordre françaises : vérité et justice ? », ou ou en ont rendu compte. C’est le cas notamment de « El Watan », « Liberté », « Le Quotidien d’Oran » et « L’Expression ». Tous soulignent que la répression durant la guerre d’Algérie a entrainé des milliers de disparus, au-delà du cas emblématique de Maurice Audin. Et que la question des archives est centrale, à la fois sur le plan historique et en ce qui concerne l’enjeu citoyen de leur accès. Voici quelques uns de leurs articles. Ainsi que l’annonce de l’ouvrage « Réparer l’injustice – L’Affaire Maurice Audin », dirigé par Sylvie Thénault, à paraitre en octobre 2019.

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Mémoire et histoire en Algérie

Hocine Aït Ahmed,
l’une des figures les plus marquantes du combat d’émancipation nationale
des Algériens,
par Tahar Khalfoune

Hocine Aït Ahmed est l’un des neuf chefs « historiques » qui organisèrent le déclenchement de l’insurrection nationale algérienne du 1er novembre 1954. Tahar Khalfoune, juriste originaire de Kabylie qui était un ami, à Lyon, de l’historien Gilbert Meynier, reprend ce jugement que ce dernier avait énoncé à son sujet : « Hocine Aït Ahmed — Si l’Hocine —, [était] l’une des figures historiques les plus marquantes du combat entrepris par les Algériens pour se délivrer de la domination coloniale française ». Tahar Khalfoune l’avait rencontré en 1989 quand il avait mis fin à son exil en Europe et il a eu de nombreux échanges avec lui jusqu’à sa mort en 2015.

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