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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

1881-1944

1881-1944

Un livre de Christian Phéline
souligne l’importance de
de la journée du 2 août 1936 à Alger

Le livre de Christian Phéline, La Terre, l’Etoile, le Couteau, publié en Algérie par les éditions Chihab et en France par les éditions du Croquant, a le mérite de montrer l’importance de la journée du 2 août 1936 à Alger marquée notamment par le retour en Algérie du leader du mouvement indépendantiste, l’Etoile Nord-Africaine, Messali Hadj. C’est la journée où le Congrès musulman algérien, dont l’Etoile ne fait pas partie, organise un grand rassemblement au stade municipal à Belcourt, où Messali se rend cependant et parvient à recueillir un vif succès populaire sur une orientation en faveur de l’indépendance s’opposant à celle du « rattachement à la France » prônée par les organisateurs. Ci-dessous deux entretiens parus dans des médias algériens. Mais reste à souligner et à approfondir la manière dont le mouvement indépendantiste algérien, qui s’est construit dans l’émigration en France de 1923 à 1936, a conduit à ce moment essentiel.

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Front populaire et nationalisme algérien : la rupture

En ce 80e anniversaire du Front populaire, un fait est peu évoqué : la manière dont celui-ci a dissout le mouvement indépendantiste algérien l’Etoile nord-africaine (ENA). Pourtant, l’ENA avait adhéré au Pacte du Rassemblement populaire et soutenait la gauche française dans son combat antifasciste. Au sein de la LDH, quelques voix se sont exprimées pour condamner cette dissolution, mais elles sont restées minoritaires. Cette rupture de la gauche française avec le nationalisme algérien annonce ses prises de position de mai 1945 et de 1954-56. Dans une interview donnée au quotidien El Watan, l’historien Gilles Manceron considère comme indispensable aujourd’hui de revenir sur ce rendez-vous manqué. 1

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1881-1944

L’Algérie révélée, par Gilbert Meynier

Il faut saluer la réédition, revue et corrigée, de ce que Pierre Vidal-Naquet qualifiait de «grand livre d’histoire». Un livre de Gilbert Meynier dont André Nouschi célèbre le mérite d’avoir, «dans une grande et incontournable
analyse, démêlé les racines d’une histoire multiple dans laquelle les Algériens jouent un rôle éminent ; ils deviennent les acteurs de leur destin 2»

Après avoir enseigné l’histoire en lycée puis en université, en France et en Algérie, Gilbert Meynier est, depuis 2002, professeur émérite de l’université de Nancy II. Il continue de travailler sur l’histoire de l’Algérie contemporaine : il collabore à différentes revues, donne des conférences, participe à des colloques 3. Il nous offre aujourd’hui une réédition revue et corrigée d’un ouvrage qu’il avait publié en 1981 à partir de sa thèse.

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Le régime pénal de l’indigénat dans l’Algérie coloniale, par Sylvie Thénault

A travers le régime pénal de l’indigénat, Sylvie Thénault aborde la question du statut de ceux qu’on appelait les « indigènes » ou les « sujets français musulmans non naturalisés » ou « Français musulmans de souche nord africaine ». Pour l’historienne, le confinement des Algériens dans un statut juridique différent et donc forcément inégal et inférieur, a conduit, de protestations en révoltes, jusqu’à la guerre d’indépendance.

Cet exposé a été fait lors du colloque organisé par le Sénat le 30 juin 2012, dans le cadre des commémorations du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. 4

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La psychiatrie coloniale au service des théories raciales : un texte d’Antoine Porot

Médecin-chef du Centre neurologique de la 197e Région militaire à partir de 1916 et professeur agrégé de neuropsychiatrie à la faculté de médecine, Antoine Porot est le fondateur de l’école psychiatrique d’Alger.

Pendant un demi-siècle, les psychiatres de l’école d’Alger ont défendu la théorie du « primitivisme », plaçant « l’indigène nord-africain » à mi-chemin entre l’homme primitif et l’occidental évolué. Leur thèse était que l’indigène, étant privé de lobe préfrontal, est dépourvu de morale, d’intelligence abstraite et de personnalité.

Nous reprenons ci-dessous un texte d’Antoine Porot publié en 1918 dans les Annales Médico-Psychologiques où ce qu’il présente comme une série d’observations cliniques permet de reconstituer le regard du psychiatre colonisateur sur son patient colonisé5.
On ne manquera pas de rapprocher ce texte de la découverte récente dans un musée parisien de restes mortuaires d’Algériens ayant résisté à la colonisation française.

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Les juifs de l’Algérie coloniale

L’histoire des juifs d’Algérie à l’époque coloniale est souvent mal connue. Un événement fait exception : le décret Crémieux qui accorda la nationalité française en bloc à tous les juifs algériens. Le violent antisémitisme qui s’était développé parmi les Européens d’Algérie est souvent ignoré, ainsi que l’abolition en 1940 du décret Crémieux.

Nous vous proposons une brève histoire des juifs d’Algérie reprise de l’ouvrage «D’une rive à l’autre – La guerre d’Algérie, de la mémoire à l’histoire» de Hassan Remaoun et Gilles Manceron6, suivie d’extraits de «Les trois exils. Juifs d’Algérie» où Benjamin Stora revient sur l’abolition puis le difficile rétablissement du décret Crémieux7.

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Ferhat Abbas
1881-1944

La colonisation française en Algérie vue par les colonisés à travers une lecture du Manifeste de mars 1943

Le Manifeste du Peuple algérien de 1943 constitue un témoignage particulièrement révélateur de la perception par les Algériens de leur situation de colonisés.
Ce texte montre à quel point la référence dans la loi du 23 février 2005 à des aspects « positifs » de la colonisation a pu être ressentie en Algérie comme particulièrement inappropriée voire provocatrice. On comprendra donc pourquoi l’opinion algérienne a pu être choquée par cette loi.

Cette communication a été présentée par Hassan Remaoun8 au colloque organisé du 8 au 10 novembre 2006 par le Cefress de l’Université de Picardie Jules Verne à Amiens, sur le thème « Le Fait colonial au Maghreb, ruptures et continuités ».

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Progrès, civilisation, commerce.
1881-1944

Un code pour les indigènes

Le redécouvrir fait scandale : la justice n’était pas la même pour les « indigènes ».

Un article de Isabelle Merle, chargée de recherche au CNRS, publié dans L’Histoire, N° 302 – otobre 2005.

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Jules Roy
1881-1944

Jules Roy : je suis né le 22 octobre 1907, à 30 kilomètres au sud d’Alger

Jules Roy (Rovigo 1907 – Vézelay 2000) fut officier dans l’infanterie puis dans l’aviation. Il participa au sein des Forces françaises libres à la Seconde Guerre mondiale. En juin 1953, il rompt avec l’armée, dont il désapprouve les méthodes.

Il se tourne alors vers la littérature. Dans ses oeuvres, il dénonce la brutalité de la colonisation de l’Algérie, et les atrocités de la guerre d’indépendance.

Il écrivit, le 25 janvier 1962: «La cause que je sers? Celle d’une humanité qui ne veut pas enlever le soleil, la patrie et le pain à ceux qui y ont droit. Petit-fils de colons, j’ai entendu, pendant la dernière guerre mondiale, sonner le glas du colonialisme et je dis que cela est juste. Fils d’une paysanne et d’un gendarme, je veux que mon armée soit le sel de la nation.»

En septembre 1960, après un séjour d’un mois dans son pays natal, il publie «La guerre d’Algérie» (éd. Julliard). Ci-dessous les larges extraits repris dans L’Express du 29 septembre 1960.

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Modèle républicain de la citoyenneté et exception coloniale, par Laure Blévis

Laure Blévis9 a publié dans le n° 48/2001 de la revue Droit et Société un article intitulé Les avatars de la citoyenneté en Algérie coloniale ou les paradoxes d’une catégorisation.

Résumé de l’article – L’Algérie coloniale a constitué une situation singulière au regard de la tradition juridique française puisque la citoyenneté et la nationalité s’y trouvaient distinguées en droit, aux dépens des Algériens « indigènes » qui, reconnus français, se voyaient refuser le titre de citoyen. Cet article se propose de retracer le processus de production et de catégorisation de la citoyenneté dans le droit colonial algérien, en soulignant la négation continue de l’exception coloniale qui est à l’œuvre dans cette recherche de la cohérence juridique. L’étude conclut à l’incomplétude et à l’inachèvement de cette formalisation juridique, qui, bien loin d’être une donnée, se révèle être une contrainte et parfois une ressource argumentative pour les acteurs de la colonie.

Vous pourrez lire ci-dessous l’introduction de cet article ainsi que sa première partie intitulée Modèle républicain de la citoyenneté et exception coloniale10.

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Le colonialisme n’est pas une histoire anecdotique de coup d’éventail

Un entretien avec Ahmed Akkache, ancien secrétaire du parti communiste algérien, publié dans El Watan le 30 avril 200611.

Ce petit fils de paysan, fils d’Alger, est entré en politique, presque naturellement, parce qu’il considérait dans les années 1940 qu’il était de son devoir de le faire, parce que l’Algérie avait besoin de tous ses enfants. «J’ai eu la chance, au collège, vers l’âge de 15 ans de trouver des livres qui parlaient de révolution et de socialisme.»

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Le code de l’indigénat dans l’Algérie coloniale

Les musulmans d’Algérie étaient français – formellement. Pratiquement, ils étaient soumis au code de l’Indigénat et avaient une nationalité dégradée, dénaturée. Pour devenir pleinement français, ils devaient d’ailleurs en passer par une naturalisation : entre 1865 et 1962, seuls 7 000 d’entre eux sont devenus ainsi français ! Et pourtant on leur tenait le discours sur la République, l’égalité et la fraternité.

Jamais ailleurs qu’en Algérie la distance n’a été aussi grande entre les mots du discours républicain et sa pratique 12.

[Première mise en ligne, le 6 mars 2005,

dernière mise à jour le 13 février 2006 13.]

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