En 2014, un pays sur deux pratique toujours la torture. Et les régimes autoritaires ne sont pas seuls en cause. Certains États démocratiques aussi.
Tous les jours, des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants parfois, sont livrés à l’omnipotence de bourreaux si souvent impunis. Tous les jours, les tortionnaires et ceux qui les dirigent s’efforcent de réduire au silence opposants, syndicalistes, journalistes ou avocats. Tous les jours, ils terrorisent les membres de minorités ethniques, religieuses ou sexuelles. Ils font avouer sous les coups des prisonniers de droit commun. Avant d’envoyer souffrir en détention ceux qui ne sont pas morts bastonnés, électrocutés ou asphyxiés.
Le rapport 2014 Un monde tortionnaire de l’ACAT – Action des chrétiens pour l’abolition de la torture – complète les rapports publiés les trois années précédentes : il illustre la réalité des pratiques tortionnaires dans 19 nouveaux pays, tout en poursuivant l’éclairage historique, politique, psychologique et culturel de ce phénomène. .
Nous reprenons ci-dessous la préface de ce rapport par Serge Portelli, magistrat et auteur de l’ouvrage Pourquoi la torture ?.