Tract diffusé par la LDH de Toulon, le 2 mars 2013 :
La France est en guerre au Mali
Cela nous concerne tous
L’intervention française ne sera sans doute pas un long fleuve tranquille. Les informations provenant du lieu des combats sont rares, mais les risques de dérapage sont importants.
Personne ne peut prévoir combien de temps elle durera ni comment elle se terminera.
Les résultats des guerres d’Afghanistan, d’Irak, ou de Libye, sur la population civile devraient susciter débats et questionnements.
Au-delà des justifications humanistes qui sont avancées – la défense de la civilisation et de la démocratie… – questionnons-nous sur les véritables buts et notamment sur les enjeux économiques bien réels de cette guerre.
François Hollande a déclaré le 12 janvier dernier que l’opération française au Mali n’avait pas d’autre but que « la lutte contre le terrorisme ». Mais il ne faut pas se laisser abuser par les éléments de langage : les Touareg qui demandent l’autonomie du Nord-Mali sont des rebelles et non des « terroristes ».
On peut s’interroger sur la légitimité des autorités gouvernementales maliennes actuellement en place – issues d’un coup d’État.
Interrogeons-nous surtout sur les origines de la crise. N’oublions pas que l’Afrique est pillée, déstructurée, appauvrie par ces mêmes puissances qui jouent les pompiers après avoir été des incendiaires – pensons aux armes, parfois de haute technologie, dont nous avons inondé la Libye. Peuples appauvris, gouvernements corrompus plus ou moins à la solde de puissances étrangères, agricultures détournées de leur fonction vivrière …
Les Maliens attendent autre chose qu’une intervention armée : le soutien à une véritable politique de développement, une politique d’immigration moins restrictive, la non-ingérence dans leurs problèmes internes qu’il leur appartient, et à eux seuls, de régler.
Toulon, le 19 février 2013