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Édition du 15 mai au 1er juin 2025

Les « tirailleurs sénégalais »

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Les « tirailleurs sénégalais »

prisonniers de guerre «indigènes», par Armelle Mabon

Après la débâcle de juin 1940, les combattants de l’armée française sont faits prisonniers. Tandis que les métropolitains partent pour l’Allemagne, les prisonniers coloniaux prennent le chemin des frontstalags répartis dans la France occupée : en avril 1941, près de 70 000 hommes sont internés dans 22 frontstalags. En janvier 1943, ils se sentiront trahis lorsque le gouvernement de Vichy acceptera de remplacer les sentinelles allemandes par des cadres français. À la Libération, leurs retours en terre natale donneront lieu à de nombreux incidents dont celui de Thiaroye, près de Dakar, qui fera plusieurs dizaines de victimes en décembre 19441.

Après avoir découvert le destin de ces hommes dans les rapports professionnels d’une assistante sociale du service social colonial de Bordeaux, Armelle Mabon s’est consacrée à ces “oubliés de la République”, travaillant dans des archives publiques et privées et recueillant de nombreux témoignages inédits. Cet ouvrage donne la mesure de l’injustice, du déni d’égalité et du mépris, dont l’Etat a fait preuve à l’égard de ces ressortissants de son “empire”… Un sujet qui est toujours d’actualité.

La table des matières du livre est reprise à la suite de l’avant-propos.

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Matin plus, vendredi 21 sept. 2007, page 13.
Les « tirailleurs sénégalais »

l’inauguration bien discrète d’une exposition sur les tirailleurs sénégalais

Samedi matin 22 septembre, au Musée du Chemin des Dames, a été inaugurée l’exposition «Dans la guerre des toubabs. Les tirailleurs sénégalais en 14-18», consacrée aux soldats africains qui ont été lancés le 16 avril 1917 à l’assaut des crêtes du Chemin des Dames et aux milliers d’entre eux qui y ont perdu la vie. Voir sur ce
sujet, l’article d’Emmanuel Blanchard les tirailleurs, bras armé de la France coloniale.

Bizarrement, ni les historiens qui ont travaillé sur cette histoire, ni les associations concernées n’avaient été invités, et même les élus locaux du département les plus impliqués dans le travail de mémoire autour de la Grande Guerre comme le maire de Craonne n’ont été informés qu’au dernier moment. Comme si les autorités étaient désireuses que l’inauguration se fasse en catimini.

Notons, par ailleurs, que plusieurs médias avaient annoncé la présence à cette inauguration du président de la République, en particulier le quotidien gratuit Matin plus du vendredi 21 septembre, alors que Nicolas Sarkozy n’est pas venu. Cette annonce reposait-elle sur une information erronée ou révélerait-elle changement de programme ?

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Le cimetière où seraient enterrés les mutinsde 1944 (photo Philippe Guionie).
Les « tirailleurs sénégalais »

les Sénégalais retrouvent la mémoire

Un projet d’autoroute menace l’ancien site militaire de Thiaroye, où, en 1944, l’armée française réprima une mutinerie de tirailleurs. A l’approche de la présidentielle, la politique s’en mêle.

Un dossier de Philippe Bernard,

publié dans Le Monde du 23 février 2007.
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Goumier marocain.
Les « tirailleurs sénégalais »

les musulmans et la libération de la France, par Belkacem Recham

Cet article est la version développée de la communication de Belkacem Recham2
faite le 14 février 2004, à la Faculté de Droit de Toulon, dans le cadre de l’exposition de Caroline Fellowes et Grégoire Georges-Picot, Nos Libérateurs – Toulon – août 1944.

Nous avons complété ce document avec un entretien paru en septembre 2006 concernant le recrutement des soldats dans les colonies, et avec le point de vue de Belkacem Recham : « la revalorisation prévue des pensions et retraites militaires reste a minima.»

[Première publication : mai 2004 ; mise à jour : 22 octobre 2006]
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Le monument à
Les « tirailleurs sénégalais »

Demba et Dupont : le retour …

Abdoulaye Wade, président du Sénégal, a déclaré la journée du 23 août “journée du tirailleur”. Cette date a été choisie en référence à la libération de Toulon : dans la soirée du 23 août 1944, « les soldats du 6ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Colonel Salan pénètrent les premiers à Toulon » 3. Le monument Demba et Dupont qui a été inauguré à cette occasion a une longue histoire.

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« Nos soldats d'Afrique - Le tirailleur sénégalais », une iconographie répandue au début du XXème siècle
Les « tirailleurs sénégalais »

les tirailleurs, bras armé de la France coloniale, par Emmanuel Blanchard

Longtemps occultée, la participation des populations coloniales aux efforts de guerre de la France est aujourd’hui un véritable enjeu de mémoire au cœur des luttes politiques et juridiques des anciens combattants et des sans-papiers. En mettant l’accent sur la contribution de leurs aînés à la défense d’idéaux démocratiques, mis à mal par les gouvernements passés et présents de la France des colonies ou de la fermeture des frontières, ces derniers ont contribué à sortir de l’oubli des milliers d’hommes dont les sacrifices ne sont toujours pas reconnus. Il reste que l’image du tirailleur 4 libérateur de la France occupée ne permet pas d’appréhender, dans toute sa complexité, l’histoire des troupes coloniales.

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