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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Légiférer sur l’histoire ?

Faut-il toucher aux lois mémorielles ? les points de vue opposés de Jean-Pierre Azéma et de Gilles Manceron

Le 10 mai 2005, Jean-Pierre Azéma, s’exprimant au nom de l’association Liberté pour l’histoire, publiait dans Libération un article intitulé : « Cessez de jouer avec les mémoires ». Le jeudi 25 mai, Gilles Manceron publiait dans le même journal, une réponse sous le titre « Génocide arménien, esclavage, loi Gayssot… les modifications des lois existantes sont inutiles. Ne jouons pas avec les mémoires ! »1 Nous les reproduisons ici.

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Légiférer sur l'histoire ?

Quarante députés UMP demandent l’abrogation d’un article de la loi Taubira

Dans une lettre adressée à Jacques Chirac, le 5 mai 2006, quarante députés UMP, avec à leur tête le député UMP des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca, avancent qu’il conviendrait d’abroger l’article 2 de la « loi Taubira« . Nous reproduisons le communiqué que Lionnel Luca a publié, le 12 décembre 2005, en défense de la loi du 23 février 2005, ainsi que cette demande et diverses réactions qu’elle a provoquées. De son côté, Christiane Taubira déclare ne pas comprendre les « polémiques sur les tragédies humaines ».

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Paul Thibaud sur les lois historiennes et la pénalisation des opinions aberrantes

Pour Paul Thibaud, la loi Gayssot, premier maillon d’une chaîne de reconnaissances, suscite d’autres demandes de pénalisation. La concurrence des mémoires victimaires compromet l’effet attendu de cette loi dont l’intention était de combattre un négationnisme qui était une expression nouvelle d’antisémitisme mais a favorisé un autre antisémitisme, un antisémitisme de frustrés. Nombre des actions en justice au nom de souffrances oubliées visent des personnalités juives. Cette loi était supposée cimenter un consensus national, son effet a été de le déchirer. Pour refaire nation, il faudra reforger un récit commun affirmant que la République a été refondée sur la résistance au nazisme, donc le refus de l’antisémitisme.

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Les lois de mémoire : contestations, justifications – arguments pour un débat de fond

Voici la transcription de la table-ronde organisée par l’association Pollens des élèves de l’ENS sur le thème des « lois de mémoire », le 21 janvier 2006 à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm. Nous remercions l’association Pollens qui nous a permis de reprendre ce texte2 et la modératrice du débat Sophie Ernst à qui nous devons le texte ci-dessous. Ont participé aux échanges : Gilles Manceron, Bogumil Jewsiewicki, Patrick Garcia, Pap Ndiaye, Bruno Belhoste, Paul Thibaud et Philippe Raynaud.

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La guerre des mémoires, par Esther Benbassa

Dans le cadre du débat provoqué par la loi du 23 février 2005, dans lequel l’appel « Liberté pour l’Histoire » est venu s’insérer en décembre 2005, Esther Benbassa, historienne et directrice d’études à l’Ecole pratique des hautes études, a publié dans Libération, le 5 janvier 2006, un article intitulé « La polémique autour de l’héritage colonial français libère les revendications mémorielles » que nous reproduisons ci-dessous. Elle ne met pas sur le même plan la loi Gayssot, celle reconnaissant le génocide arménien, celle reconnaissant l’esclavage comme crime contre l’humanité et celle sur l’enseignement des aspects positifs de la colonisation. Pourtant, elle a finalement signé la pétition « Liberté pour l’histoire » parce qu’elle a peur de la tyrannie des mémoires.

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La colonisation, la loi et l’histoire ; refusons toute histoire officielle, par Gilles Manceron

La loi du 23 février 2005, en raison de son article 4 qui dit que “ les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord ” tend à donner aux chercheurs et aux enseignants une consigne officielle quant à leur manière d’exercer leur métier. Suite à une tempête de protestations, le président de la République a demandé le 25 janvier 2006 au Conseil constitutionnel de se prononcer sur le caractère réglementaire de cet article en vue de sa suppression. D’autres “ lois mémorielles ” ont été mises en cause. Mais leur cas est différent et il ne s’agit pas de demander leur abrogation.

[Article mis en ligne le 10 février 2006. La modification signalée dans la note (*) a été effectuée le 6 novembre 2008.]

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Le fait colonial, les lois de mémoire et l’enseignement, par Sophie Ernst

Ce texte de Sophie Ernst, philosophe de l’éducation, Institut national de recherche pédagogique (INRP), est la version d’origine d’un article qui figure, sous une forme réduite, dans le livre La colonisation, la loi et l’histoire, (éd. Syllepse). Elle s’interroge notamment sur le fait qu’« on commence à voir se dégager une forte tendance à copier le dispositif mis en place de fait pour la mémoire de la Shoah, comme s’il fournissait le prototype envié de toute commémoration négative ». Ce terme de « commémoration négative », emprunté au philosophe canadien Charles Taylor, désignant nos retours de mémoires douloureuses.

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L’affaire Pétré-Grenouilleau

L’historien Olivier Pétré-Grenouilleau a été poursuivi au civil, devant le tribunal de grande instance de Paris, par Patrick Karam, au nom du collectif DOM, qui lui reprochait d’avoir relativisé la nature de l’esclavage dans un entretien publié par le Journal du dimanche du 12 juin 2005 pour contestation de crime contre l’humanité après avoir écrit « Les traites négrières ne sont pas des génocides ». Patrick Karam a finalement retiré sa plainte. Nous reproduisons l’article à ce sujet de Jean-Baptiste de Montvalon dans Le Monde du 4 février 2006 et celui de Didier Arnaud et Hervé Nathan dans Libération du 30 novembre 2005.

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Paul Thibaud : « Nous sommes inquiets des effets de la concurrence mémorielle »

Lors d’une intervention à la table-ronde du 21 janvier 2006 sur « les lois de mémoire : contestations, justifications. Arguments pour un débat de fond » organisée par l’association Pollens de l’Ecole normale supérieure3 Paul Thibaud, philosophe et ancien directeur de la revue Esprit, a précisé le sens de sa position, différente de celle de l’appel « Liberté pour l’histoire ». Nous publions ci-dessous le texte de son intervention, suivi de celui de la pétition pour la « liberté de débattre » dont il a été l’initiateur en décembre 2005.

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Marcel Dorigny réagit à l’appel des 19 historiens

A la suite de l’appel lancé le 13 décembre 2005 dans Libération par 19 historiens demandant l’abrogation des articles des « lois mémorielles », qui, selon eux, contraindraient la recherche et l’enseignement de l’histoire. Les lois du 13 juillet 1990, dite « loi Gayssot », du 29 janvier 2001 reconnaissant le génocide des Arméniens, du 21 mai 2001 reconnaissant la traite et de l’esclavage comme crime contre l’humanité, dite « loi Taubira », et du 23 février 2005 qui demande que « les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord ». Dans la lettre adressée à la revue l’Histoire que nous reproduisons ici, Marcel Dorigny réagit à cette pétition des 19 historiens.

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Universalité des victimes, par Claude Lanzmann

Dans son éditorial de la revue les Temps modernes (édition novembre-décembre 2005/janvier 2006), le directeur Claude Lanzmann prend ses distances, dans le passage de ce texte que nous publions, avec la pétition « Liberté pour l’histoire ! », qui, à son sens, fait l’erreur d’amalgamer des événements historiques de nature différente au point de conduire à la remise en cause de la loi Gayssot, qui est pourtant « une garantie et une protection pour toutes les victimes ». Selon lui, « On a du mal à croire que certains des signataires, par ailleurs dignes d’admiration, ne se tiennent pas pour abusés ».

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Le manifeste du Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire

Quarante-deux historiens ont créé un « Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire ». Dans leur manifeste, adopté le 17 juin 2005, ils dénoncent une « instrumentalisation » du passé qui « prend aujourd’hui des formes inquiétantes » et ils énoncent leurs objectifs. Il est présidé par Gérard Noiriel, avec pour vice-présidents Nicolas Offenstadt, maître de conférence à l’université Paris I et Michèle Riot-Sarcey, professeur à l’université Paris 8. Le CVUH dispose d’un site internet.

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