Communiqué de la section LDH de Toulon
En novembre 2011, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, avait fait connaître son intention de transférer les restes du général Marcel Bigeard aux Invalides. De multiples protestations, dont une pétition qui a recueilli près de 10 000 signatures, ont empêché ce projet de se réaliser.
Le nouveau gouvernement a décidé d’abandonner ce projet et de transférer les cendres de Bigeard au mémorial des guerres en Indochine de Fréjus (Var) . Cette décision, qui associe Bigeard à l’Indochine en laissant de côté sa participation à la guerre d’Algérie, n’appellerait aucun commentaire, si le site du ministère de la Défense n’avait accompagné son annonce d’un panégyrique de celui qu’il qualifie de « meneur d’hommes […] vers qui les regards se tournent naturellement dans les moments les plus difficiles »
.
Un tel hommage passe sous silence le rôle funeste joué par le général Bigeard en Algérie – à propos duquel, contrairement au général Massu, il n’a exprimé aucun regret. Si le ministre de la Défense s’exprimait dans le même sens le 20 novembre, cela reviendrait à élever la torture au rang de haut fait d’armes méritant les honneurs de la Nation. Cela en contradiction avec
l’article 5 de la déclaration universelle des droits de l’homme : « Nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.»
Si la République veut célébrer l’un de ses généraux, qu’elle oublie Marcel Bigeard et qu’elle cite en exemple Jacques Pâris de Bollardière qui a défendu les valeurs des droits de l’homme.
Toulon, le 22 octobre 2012
[Page mise en ligne le 22 octobre 2012, mise à jour le 26]