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Édition du 15 janvier au 1er février 2025

Ecrire et enseigner l’histoire coloniale

Ecrire et enseigner l'histoire coloniale

Benjamin Stora :
Un passé à reconnaître et à enseigner

Alors que la France tout entière débat des problèmes de racisme et de discriminations qui perdurent dans sa société, le quotidien algérien « El Watan » a publié le 16 juin 2020 un article de Nadjia Bouzeghrane qui souligne le rôle de vigie joué par Benjamin Stora sur la question de leurs racines coloniales. Elle rappelle ses ouvrages, Les guerres sans fin. Un historien, la France et l’Algérie (Stock, 2008), et La Gangrène et l’Oubli paru en 1991 (La Découverte), où il explique que « la mémoire de la guerre d’Algérie travaille en profondeur la société française à travers quatre grands groupes : les pieds-noirs, les harkis, les immigrés, les soldats ». Ci-dessous, cet article d' »El Watan » et le chapitre de La Gangrène et l’Oubli intitulé « France : derrière l’immigration, la guerre d’Algérie ».

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Ecrire et enseigner l'histoire coloniale

Les travaux de Linda Amiri,
fille d’un ouvrier algérien devenue universitaire
et chercheuse en Guyane

Linda Amiri, fille d’un travailleur algérien venu en France en 1956, n’avait, jusqu’au procès intenté en 1998 par Maurice Papon contre Jean-Luc Einaudi qui a donné raison à ce dernier, jamais entendu parler du 17 octobre 1961 dans sa famille, bien que son père y ait participé. Etudiante en histoire, elle a travaillé sur cet événement puis a soutenu une thèse sur la Fédération de France du FLN de ses origines à l’indépendance de l’Algérie. Elle a aussi été, avec Benjamin Stora, commissaire de l’exposition « Vies d’exil – 1954-1962. Des Algériens en France pendant la guerre d’Algérie », à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, en 2012-2013. Elle est actuellement maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Guyane. Ci-dessous l’entretien qu’elle a accordé à la revue Criminocorpus où elle explique notamment ses recherches actuelles sur ce qu’elle appelle la « période algérienne » des bagnes de Guyane, de 1867 à 1887.

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Le rôle des historiens

Jacques Thobie, historien pionnier de l’histoire coloniale, par Catherine Coquery-Vidrovitch

Spécialiste de l’histoire coloniale de l’Afrique subsaharienne, Catherine Coquery-Vidrovitch a eu l’occasion de travailler avec l’historien Jacques Thobie, mort le 8 avril 2020. Tous deux étaient alors communistes et partageaient le même intérêt pour une histoire contemporaine qui ne se limite pas aux frontières de l’Europe. Elle évoque pour notre site leurs collaborations dans un moment où l’intérêt pour l’histoire coloniale a commencé à émerger dans l’université et la société françaises. Mais de manière provisoire, puisqu’il est rapidement retombé et qu’il faudra attendre, au XXIe siècle, une nouvelle génération de chercheurs pour que ce domaine commence à être reconnu. Tout en continuant à susciter de vives oppositions. Nous reprenons aussi l’évocation de ses travaux par Faruk Bilici.

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Le rôle des historiens

Parution d’un livre d’hommage
à l’historien
Gilbert Meynier

Dirigé par le juriste Tahar Khalfoune, vient d’être publié en mars 2019 un livre d’hommage mérité au grand historien de l’Algérie que fut Gilbert Meynier (1942-2017). Dans cet ouvrage collectif, certains de celles et ceux qui l’ont connu – dont d’éminent.e.s spécialistes – évoquent avec précision l’apport décisif qui fut le sien à l’histoire de l’Algérie à la période coloniale, comme à ses séquelles postcoloniales, tant en France qu’en Algérie. Outre la présentation et la table des matières du livre, nous reprenons ici la préface de Tahar Khalfoune et un des articles, celui de Mohammed Harbi.

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Ecrire et enseigner l'histoire coloniale

L' »Encyclopédie de la colonisation française »,
un ouvrage de référence

L' »Encyclopédie de la colonisation française », que publie depuis 2016 les éditions « Les Indes savantes » est une entreprise ambitieuse puisqu’elle couvre une large période historique : des Croisades jusqu’à nos jours. Si, dès son premier volume, elle a annoncé qu’elle ne traite pas de la période post-coloniale, elle a néanmoins souligné que, dans la période que nous vivons, subsistent, au terme de l’ère des empires, de nombreuses séquelles de ces siècles qui ont profondément marqué la planète et dont l’histoire lointaine reste trop mal connue.

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L'enseignement

Un projet pédagogique
autour du 17 octobre 1961

Au lycée des métiers René Cassin à Rive-de-Gier (Loire), une équipe pédagogique a impulsé pour les élèves de bac pro et de CAP un travail autour de la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris. Une importante documentation a été rassemblée, films, livres et photographies. Sur cette base, les élèves ont réalisé un montage de photos et de textes et préparé de nombreuses questions destinées à une rencontre avec deux auteurs venus échanger avec eux, dont Marie-Odile Terrenoire, fille du ministre Louis Terrenoire, alors porte-parole du général de Gaulle au moment des faits.

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L'enseignement

A propos de l’enseignement
de l’histoire coloniale
à l’école primaire,
par Laurence De Cock

Un enseignant a donné un exercice à ses élèves de CM2 sur « les aspects positifs » de la colonisation. L’affaire a fait le tour des grands médias. Au-delà d’une colère compréhensible, que révèle cet exercice sur l’enseignement de l’histoire à l’école aujourd’hui ? Laurence De Cock est animatrice du collectif Aggiornamento histoire-géo, historienne de l’éducation et auteure notamment de « Dans la classe de l’homme blanc. L’enseignement du fait colonial en France des années 1980 à nos jours » (PUL, 2018). Elle pointe ici, plutôt que la responsabilité de tel ou tel enseignant, celle écrasante dans ces errements d’une « défiance » d’ordre politique au sein de l’institution elle-même vis-à-vis de cette question.

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Ecrire et enseigner l'histoire coloniale

Il s’agit de rendre
au continent africain
une partie de son histoire
par Joseph Confavreux

Le rapport des universitaires Felwine Sarr et Bénédicte Savoy sur la restitution du patrimoine culturel africain remis au président de la République le 23 novembre 2018 a provoqué de nombreux débats dans la presse. Nous reprenons ici, avec son accord, l’article que Joseph Confavreux a publié dans « Mediapart ». Avec un entretien avec Nanette Snoep, Néerlandaise, directrice des musées d’ethnologie de Dresde, Leipzig et Herrnhut en Allemagne après avoir travaillé quinze ans au Musée du Quai Branly.

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Réveiller l’archive
d’une guerre coloniale,
par Pierre Schill

Durant sa guerre contre l’Empire ottoman pour la conquête de la Libye (septembre 1911 – octobre 1912), l’Italie procéda aux premiers bombardements aériens de l’histoire. L’écrivain, journaliste et photographe Gaston Chérau parcourut en octobre-décembre 1911, pour le compte du journal « Le Matin », la Tripolitaine en voie d’être conquise par les Italiens. Ce conflit est considéré comme un des éléments déclencheurs de la Grande Guerre. Un livre de Pierre Schill revient sur son travail, en exploitant ses archives, notamment photographiques, ainsi que sur l’exposition « A fendre le cœur le plus dur » qui fut consacrée à ces dernières par plusieurs artistes en 2015 et 2016.

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L'enseignement

Une expérience de l’enseignement
du fait colonial au collège

Des enseignants du Collège Jean Lurçat de Saint-Denis (93) nous ont adressé l’article que nous reproduisons ci-dessous relatif au projet d’enseignement des sociétés coloniales qui a été mené durant l’année scolaire 2017-2018 avec des élèves de quatrième. Ce projet éducatif qui s’inscrit dans un parcours sur deux années a pris la forme d’un concours dont les modalités sont expliquées ici. L’étude du fait colonial à travers des modalités actives a permis d’initier un important travail de mémoire chez les élèves et même au-delà, au sein des familles.

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« Dans la classe de l’homme blanc », par Laurence De Cock

Objet depuis les années 1980 d’attentions, de débats et de polémiques récurrentes, la place du fait colonial dans l’enseignement scolaire français est une « question vive ». Elle est examinée par l’historienne Laurence De Cock dans un ouvrage intitulé « Dans la classe de l’homme blanc. L’enseignement du fait colonial des années 1980 à nos jours », paru aux Presses Universitaires de Lyon. Issu de sa thèse, il s’appuie sur des sources riches et variées, notamment les archives de l’Éducation nationale. Nous en publions ici un texte de présentation par l’auteure, celui de l’éditeur et la table des matières.

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L'enseignement

L’enseignement de la colonisation et décolonisation de l’Algérie

Le Musée national de l’Éducation (Munaé) a organisé à Rouen deux journées d’études intitulées « Du rôle de l’école dans l’Algérie coloniale aux enjeux actuels de l’enseignement de l’histoire franco-algérienne ». Nous publions la vidéo de l’intervention introductive de Laurence De Cock, portant sur l’évolution en France de l’enseignement sur l’Algérie coloniale, qui est confronté, jusqu’à aujourd’hui, aux pressions sociales. Enseignante et historienne, Laurence De Cock a été l’une des fondatrices, en 2016, du collectif Aggiornamento histoire-géo, dans la continuité des travaux de Suzanne Citron et avec son soutien.

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