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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Histoire de France et rejets identitaires

Lazare Ponticelli (Reuters)
Histoire de France et rejets identitaires

le vieux monsieur aurait-il aimé voir ça ?

La mort du dernier “poilu” en France s’accompagne de la mise en place d’un dispositif politico-religieux associant la défense de la patrie à une identité française catholique.
Une nouvelle contribution au grand récit national revisité par le Président de la République : honneur aux “poilus” qui répondirent à « l’appel de la Patrie envahie»1.

Lundi 17 mars à 11 heures, Nicolas Sarkozy et François Fillon assisteront en l’église Saint-Louis des Invalides à la messe de funérailles de Lazare Ponticelli, le dernier “poilu” français de la Première guerre mondiale mort mercredi dernier à l’âge de 110 ans. Les honneurs militaires seront rendus à l’issue de la cérémonie.

Le Premier ministre demande «un moment de recueillement» permettant aux agents des services publics de s’associer à cet hommage national. Drapeaux en berne sur tous les bâtiments et les édifices publics durant la journée du 17 mars, rassemblement, à 11h00, devant le monument aux morts de chaque commune. Les maires feront sonner le glas dans les églises.2

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confusionnisme émotionnel autour des victimes de la Shoah

Convié au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), mercredi 13 février, Nicolas Sarkozy a profité de la tribune qui lui était offerte pour annoncer qu’il avait demandé au gouvernement « de faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d’un des 11.000 enfants français victimes de la Shoah», expliquant que «rien n’est plus émouvant pour un enfant que l’histoire d’un enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux, les mêmes joies et les mêmes espérances que lui.»

L’historien Henry Rousso, contestant ce « marketing mémoriel», le philosophe Régis Debray, rappelant que « l’émotionnel est un obstacle à la connaissance », et Simone Veil, scandalisée, condamnent tous cette «fausse bonne idée».

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Histoire de France et rejets identitaires

commémoration de 1918 : une nouvelle instrumentalisation de l’histoire ?

Entre les deux écoles des historiens de la « Grande guerre », celle qui considère que les « poilus » ont « consenti au sacrifice » et celle qui insiste sur le fait qu’ils ont été « fortement contraints », le pouvoir politique semble avoir fait son choix, puisqu’il a demandé à l’un des tenants de la première thèse, Jean-Jacques Becker, un rapport sur la commémoration de la fin de la guerre de 14-18.

Or ce rapport, dont nous rappelons ci-dessous les circonstances de la commande, qui met l’accent sur le libre consentement des poilus au « devoir national », apparaît bien comme un hommage nostalgique à « l’Union sacrée ». Les thèses opposées sont développées sur le site internet CRID 14-18. Un autre site publie une critique du rapport Becker intitulée Commémorations de 1918 : une marche arrière mémorielle que nous reprenons ici. Elle pose la question de savoir si, après la commémoration — manquée — de Guy Môquet, nous allons assister à une nouvelle tentative d’utilisation de l’histoire par Nicolas Sarkozy.

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Histoire de France et rejets identitaires

Henri Guaino fustige les professeurs qui refusent d’obéir

De nombreux enseignants refusent de participer à ce qui devait être un moment de rassemblement républicain, la lecture le 22 octobre de la lettre de Guy Môquet, ce jeune communiste de 17 ans fusillé en 1941 par les Allemands. Les textes adoptés par les enseignants du lycée Carnot (Paris) expliquent les raisons de leur prise de position.

Henri Guaino, conseiller spécial du président n’admet pas ce refus. Hier matin, au micro de RTL, il a fustigé ces professeurs « dont la nation a payé des études, dont la nation paie le salaire », et qui refusent de lire à leurs élèves la lettre de Guy Môquet, comme le prévoit l’instruction officielle du 30 août dernier. Il expose son incompréhension dans un entretien publié par Libération.

[Mise en ligne le 19 oct. 07, mise à jour le 21 oct. 07]
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Missak Manouchian
Histoire de France et rejets identitaires

la dernière lettre de Guy Môquet et celle de Michel (Missak) Manouchian

Le 22 octobre, à la demande de Nicolas Sarkozy, on lira dans tous les lycées de France la lettre poignante que Guy Môquet adressait à sa famille avant d’être fusillé par les nazis. «Il ne s’agit pas de faire quelque chose de sottement cocardier et patriotique… », a expliqué le ministre de l’éducation nationale.

Dès le 22 mai, nous avions regretté, avec Jean-Paul Houssay, que Nicolas Sarkozy n’ait pas associé la mémoire de Michel (Missak) Manouchian à celle de Guy Môquet. Tous deux étaient militants communistes ; tous deux ont été exécutés par les nazis ; la lettre de Manouchian se prêtait davantage à l’illustration des propos de Nicolas Sarkozy, sauf que… évidemment, il n’était pas français. On peut également déplorer, avec Pierre Schill et Jean-Pierre Azéma, l’instrumentalisation politique de l’histoire à laquelle s’est livré le président de la République3.

[Première mise en ligne le 22 mai 07, mise à jour le 3 oct. 07]
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Histoire de France et rejets identitaires

la solidarité des “grands commis de l’Etat”

Deux anciens premiers ministres, Raymond Barre et Pierre Messmer, sont décédés à quelque jours d’intervalles, le 25 et le 29 août 2007.

Les déclarations antisémites de Raymond Barre4 n’ont pas été oubliées, mais il faut également rappeler que les deux anciens premiers ministres avaient été témoins de moralité de Maurice Papon, en octobre 1997, au procès de ce dernier à Bordeaux.

Les textes ci-dessous sont repris du site Mémorial 98, les deux dessins de Riss étant reproduits de son Procès Papon5.

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Image utilisée comme “bon point” – La légende : «Un enfant de sept ans, coupable d'avoir, par jeu, avec son fusil de bois, mis en joue des Prussiens, est impitoyablement tué par eux.»
Histoire de France et rejets identitaires

Nicolas Sarkozy donne un bon point à la France en histoire

Si l’on en croit le candidat UMP, la France n’a pas à rougir de son passé car elle n’a pas inventé la solution finale ni construit de chambre à gaz et qu’«il n’y a pas eu beaucoup de puissances coloniales dans le
monde qui aient tant oeuvré pour la civilisation et le développement et si peu
pour l’exploitation.»

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Prise de la Bastille, par Jean-Pierre-Louis-Laurent Houel.
Histoire de France et rejets identitaires

la fête nationale

C’est la Fête de la Fédération – le 14 juillet 1790 – qui est commémorée en France depuis plus d’un siècle, et non la prise de la Bastille – le 14 juillet 1789.

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Gallus gallicus
Histoire de France et rejets identitaires

“la Marseillaise” obligatoire à l’école

L’apprentissage de l’hymne national français6
et de son histoire deviennent obligatoires en cette rentrée 2005, comme le prévoyait la loi Fillon. L’accueil des instituteurs est mitigé.

Nous proposons que les élèves soient également amenés à commenter la phrase suivante attribuée à Stefan Zweig : « Quand les drapeaux sont déployés, toute l’intelligence est dans la trompette.»

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Communautarisme et cloisonnement des mémoires

Antisémitisme contre islamophobie, mémoire juive contre souffrance coloniale, Shoah contre traite des Noirs… Jamais la société française n’aura autant été agitée par le souvenir de souffrances collectives. Jamais, sans doute, ces drames du passé n’auront à ce point été utilisés à l’appui d’affirmations identitaires et d’une compétition victimaire lourde de violence sociale.

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Histoire de France et rejets identitaires

Qu’est-ce que le racisme ?

Etre raciste, c’est croire qu’il existe différentes races et que certaines sont supérieures aux autres. Il y aurait des êtres inférieurs qu’il conviendrait de traiter comme tels ; on peut

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