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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Autres colonialismes

Statue équestre de Léopold II, place du Trône à Bruxelles (photo CMCLD)
Belgique

La vérité sur le passé colonial belge au Congo

Un “Collectif mémoire coloniale et lutte contre la discrimination” existe en Belgique — il présente ses objectifs.

Après la commémoration récente en hommage au roi Léopold II, Kalvin Soiresse Njall, coordinateur du collectif, exprime, dans un article que nous reprenons ci-dessous, l’exigence de vérité sur l’histoire coloniale de la Belgique au Congo.

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Allemagne

L’Allemagne reconnait le génocide des Nama et des Herero

Le 10 juillet dernier, le gouvernement allemand a reconnu officiellement que « la guerre d’extermination menée en Namibie entre 1904 et 1908 était un crime de guerre et un génocide ». C’était la première fois que cette expression était employée de manière officielle au plus haut de la République fédérale d’Allemagne pour qualifier le comportement des troupes allemandes commandées par le général Lothar Von Trotha.

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La Namibie faisait partie du domaine dévolu à l’Allemagne en 1885, par la conférence de Berlin qui avait organisé le partage de l’Afrique 1. Cette conférence s’est déroulée de la mi-novembre 1884 à fin février 1885. Le chancelier Bismarck y avait invité des délégués de 13 Etats européens, des Etats-Unis et de l’Empire ottoman. Mais aucun Africain n’était convié à la mise en place de règles qui aboutiront au découpage du continent par des frontières ne correspondant souvent à aucune réalité pour les populations qui y vivaient.

Les Allemands ont procédé à des massacres particulièrement sanglants des peuples Herero et Nama qui s’étaient soulevés contre la domination coloniale : environ 80 % des Herero et la moitié des Nama périrent entre 1904 et 1908. Il aura fallu plus d’un siècle à l’Allemagne pour reconnaître ce premier génocide du XXe siècle.

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Les Archives coloniales belges en danger

Des motivations peut-être financières, des calculs administratifs liés aux subtilités de la politique fédérale en Belgique et, au final, un certain mépris pour l’histoire de l’Afrique, risquent de conduire à une disparition de fait des Archives africaines de Bruxelles, qui, avec un personnel limité, mais très compétent, ont réservé, depuis des années, un accueil efficace à de nombreux chercheurs belges, européens, américains et africains.

Si ces fonds sont intégrés aux Archives générales du royaume, comme il en est question, le risque est grand de voir fortement diminuer leur accessibilité. A une époque où les débats sur l’histoire coloniale restent vifs, le recours aux archives reste un garant de rigueur, de sérieux et d’approfondissement. C’est pourquoi des historiens du monde entier se sont émus de cette information et appuient l’initiative prise par leur collègue belge Léon Saur et leur collègue française Christine Deslaurier, qui, en liaison avec d’autres habitués de ce remarquable centre d’archives, diffusent le texte ci-joint.

Jean-Pierre Chrétien

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Royaume-Uni

La Grande-Bretagne va indemniser des victimes du régime colonial

Une décision historique : le gouvernement britannique va indemniser d’anciens “rebelles” kényans – des “Mau-Mau” – qui avaient été victimes de la répression coloniale au cours des années 50.

Quatre Kenyans avaient engagé en 2009 des poursuites pour les tortures et mutilations qu’ils avaient alors subies. A la suite de la décision de la justice britannique de reconnaître comme éléments de preuve des documents d’archives que l’on croyait détruits 3, le gouvernement britannique a décidé de négocier.
Il a reconnu que «des Kényans ont été torturés ou ont subi d’autres formes de mauvais traitement aux mains de l’administration coloniale» et a accepté d’indemniser.

La condamnation par le gouvernement britannique de ces violations des droits de l’homme4 est un fait important. Il fera sans doute jurisprudence pour d’autres États de l’Empire Britannique – Chypre, Ouganda, Nigéria, Malaisie etc. De plus, on peut s’attendre à d’autres plaintes de victimes de violences contre les anciennes puissances coloniales – le Portugal, la Belgique, la France …

[Mis en ligne le 10 juin 2013, mis à jour le 15]

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Rodolfo Graziani
Italie

Scandale en Italie : un mausolée en hommage à un criminel de guerre fasciste

La colonisation italienne en Afrique s’est déroulée de façon particulièrement brutale – voir l’article que Gilbert Meynier a consacré à l’ouvrage Italiani, brava gente ? d’Angelo del Boca. Le général Rodolfo Graziani (1882 – 1955) en a été l’un des acteurs les plus sanguinaires. Ce criminel de guerre, qualifié de “boucher” pour ses campagnes en Libye et en Éthiopie, a terminé sa carrière publique comme ministre de la Défense de la république fasciste de Salò.

En août dernier, dans la petite ville d’Affile où Graziani a vu le jour, un monument du plus pur style fasciste, financé par la région du Latium, a été érigé à sa mémoire, déclenchant une violente polémique …

[Mise à jour, le 6 mai 2013] – Suspension de la construction.

Nicola Zingaretti, nouveau président de la région du Latium, a décidé de suspendre le financement (180 000 euros) du mausolée en l’honneur de Rodolfo Graziani qui avait provoqué l’indignation en Italie, notamment au sein de la communauté juive et parmi les anciens résistants, et jusqu’en Éthiopie. Pour le président de la région, la commune d’Affile avait détourné le projet d’érection d’un monument initialement destiné à honorer un “soldat inconnu”.
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[Mis en ligne le décembre 2012, mis à jour le 6 mai 2013]

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Italie

Gilbert Meynier : Angelo Del Boca, “Italiani, brava gente ?”

Comme l’actualité le montre – voir la polémique autour du monument d’hommage à Rodolfo Graziani – l’Italie n’a toujours pas affronté son passé colonial. Longtemps occultée par l’idée que les Italiens s’étaient dans l’ensemble comportés comme des « gens bien » (brava gente)7, l’histoire des guerres de conquête italiennes en Afrique montre la brutalité avec laquelle elles furent conduites, leur lien étroit avec l’expansion de l’État national fondé par Cavour suivi du fascisme, et leur inscription dans la longue durée du rapport au Mezzogiorno.

Gilbert Meynier, professeur émérite à l’Université Nancy II, est un historien spécialiste de l’histoire de l’Algérie sous la domination française. À l’occasion de la parution du livre d’Angelo del Boca, Gilbert Meynier a écrit en mai 2006 l’article suivant qui fait une synthèse du passé colonial et fasciste de l’Italie8.

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Italie

Il y a un siècle, des bombardements aériens “ouvraient” la Tripolitaine à “la civilisation”

La Cyrénaïque et la Tripolitaine étaient sous domination turque lorsque l’Italie en entreprit la conquête en octobre 1911. A cette occasion, l’historien Alain Ruscio nous le rappelle, pour la première fois dans l’histoire, l’aviation – l’aviation italienne en l’occurrence – a été utilisée pour bombarder des positions ennemies.

L’Empire ottoman renonça à ses droits dès 1912, mais la conquête italienne ne se termina qu’en 1932. Les Italiens fusionnèrent les trois régions historiques (Tripolitaine, Cyrénaïque et Fezzan) en une colonie libyenne, laquelle devint une «province italienne» en 1939. La colonisation italienne fut très dure : entre 1911 et 1945, les Italiens exterminèrent ou forcèrent à l’exil la moitié de la population locale.

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Gouvernée par le roi Idris 1er de la confrérie des Senoussis qui avait symbolisé la résistance aux Italiens, la Libye fut la première colonie d’Afrique à accéder à l’indépendance en 1951. Le pays comptait alors parmi les plus pauvres… jusqu’à la découverte de gisements pétroliers, en 1958 et 1959. Le 1er septembre 1969, un coup d’État militaire dirigé par le capitaine Mouammar Kadhafi, alors âgé de 27 ans, renversa la royauté…

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Soutien de la LDH à Karoline Postel-Vinay

La LDH apporte son soutien à Karoline Postel-Vinay chercheuse du CERI, qui a “osé” mettre en cause le soutien apporté par le Quai d’Orsay à une fondation franco-japonaise, compte tenu de ses positions douteuses. Où le dépôt d’une plainte apparemment abusive pour “diffamation” semble instrumentalisé pour détourner l’attention du fond du problème soulevé.

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Italie

Berlusconi rentabilise le passé colonial de l’Italie en Libye

L’Italie et la Libye ont signé, samedi 30 août 2008, à Benghazi, un traité qui constitue une première dans les rapports entre deux pays liés par une histoire commune de colonisation — la Libye a été colonie italienne à partir de 1911, et elle est devenue indépendante en 1951.

Silvio Berlusconi a déclaré vouloir, par cet accord , « exprimer, au nom du peuple italien, notre regret et nos excuses pour les blessures profondes que nous vous avons causées ». Mais il avait auparavant déclaré plus crûment : « l’accord nous permettra d’avoir moins de clandestins et plus de gaz et de pétrole libyen qui est d’une excellente qualité ».

L’événement n’est passé inaperçu, ni France où le ministère des Affaires étrangères a fait savoir que la France ne suivrait pas l’exemple italien, ni en Afrique. Au Burkina-Faso, par exemple, LeFaso.net salue la «brêche» ouverte par le chef de l’Etat libyen, et regrette que, après «avoir tiré profit de la colonisation », la France ne fasse pas bénéficier ses anciennes colonies d’une politique préférentielle dans le domaine de l’immigration. Il est vrai que, comme l’a écrit Aminata Traoré, la France préfère donner droit de cité aux oeuvres d’art africaines plutôt qu’aux Africains.

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