Fruit du travail d’un groupe du sein du conseil scientifique de la Fondation, cette note montre :
- comment la matrice des sociétés coloniales esclavagistes des 17ème et 18ème siècles a contribué à faire naître dans l’espace français un « préjugé de couleur » à l’encontre des personnes noires en esclavage ou « libres de couleur », c’est-à-dire affranchies ou descendantes d’affranchis,
- puis comment, au moment où l’esclavage était contesté par les révolutions française et haïtienne, ce préjugé de couleur a nourri la construction de l’idéologie des races humaines et de leur hiérarchie, dont la diffusion a accompagné et justifié la deuxième colonisation française aux 19ème et 20ème siècles,
- et enfin comment, si cette idéologie raciste a été depuis internationalement rejetée, ses stigmates continuent d’alimenter des stéréotypes contre les personnes noires en France, et les discriminations dont elles sont victimes aujourd’hui.
La Note propose également des Focus thématiques destinés d’une part à apporter des contrepoints internationaux, et d’autre part à montrer la complexité du phénomène de racialisation dans les sociétés post-esclavagistes et post-coloniales des Amériques, d’Afrique et de l’Océan Indien, ainsi que des documents historiques et une bibliographie.
En produisant cette Note, la Fondation entend apporter sa contribution à la politique de lutte contre le racisme et les discriminations en France et en Europe, dans la lignée du plan de la DILCRAH présenté par la Première ministre le 30 janvier 2023, du Programme Anti-Racisme initié en 2020 par la Commission Européenne et de la Décennie des personnes d’ascendance africaine des Nations Unies.
La Fondation a également produit une vidéo qui résume le contenu de la Note à l’intention du grand public.
Le groupe de travail réunissait : Aurélia Michel, historienne, maîtresse de conférences (Université Paris Cité, CESSMA), Magali Bessone, philosophe, professeure des universités (Université Panthéon-Sorbonne Paris 1), Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne, professeure émérite des universités (Université Paris Cité), Romuald Fonkoua, professeur des universités en littérature comparée (Sorbonne Université), Jean Hébrard, historien, Inspecteur général honoraire de l’Education nationale (EHESS, Mondes américains-CRBC), Jean Moomou, historien, professeur des universités (Université de Guyane), Dominique Rogers, historienne, maîtresse de conférences (Université des Antilles), Ibrahima Thioub, historien, professeur émérite (UCAD Dakar).