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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Mort du général Paul Aussaresses

Le nom de Paul Aussaresses, dont la mort, à 95 ans, a été annoncée, mercredi 4 décembre, restera pour toujours lié à la reconnaissance du recours à la torture par l'armée française au cours de la guerre d'Algérie : voir cette page, ainsi que la vidéo ci-dessous.
[Mis en ligne le 4 décembre 2013, complété le 6]

Invité du 20 heures de France 2 le 23 novembre 2000, le général Paul Aussaresses reconnaissait avoir procédé à des exécutions sommaires, même s’il niait toujours avoir torturé, contrairement à ce qu’il avait affirmé au Monde : il avait avoué « sans regrets ni remords » avoir torturé pendant la guerre d’Algérie, dans un entretien en 2000.

A la question « avez-vous participé à des exécutions sommaires ? », Aussaresses répondait : « Oui. J’en ai exécuté 24. (…) Je n’ai procédé à de tels actes que dans le cas d’individus qui étaient reconnus comme ayant participé à des actes de terrorisme. (…) Nous n’avions pas le choix. Il y avait dans la bataille d’Alger un nombre très considérable d’actes de terrorisme. »

Louizette Ighilahriz : «Il n’avait jamais rien regretté»

[M’hamed Houaoura, El Watan, le 5 décembre 2013]

Louisette Ighilahriz1, qui a subi des tortures durant la guerre de Libération nationale, réagit à la mort d’Aussaresses en retenant que ce dernier n’a jamais exprimé aucun regret quant à son passé de tortionnaire.

«Nous avons toujours attendu que quelqu’un reconnaisse la pratique de la torture et les crimes commis par ces individus en Algérie, en vain», nous dit-elle. «Aussaresses est mort en ne regrettant jamais ce qu’il avait fait subir aux très nombreux Algériennes et Algériens ; Bigeard est mort aussi sans reconnaître les tortures» enchaîne-t-elle. «Aussaresses reconnaît sans regret et Bigeard nie totalement les méfaits du colonialisme. Entre ces deux-là, il y a toujours le pire. Le seul général français qui avait courageusement reconnu la torture est M. de Bollardière, voyez ce qui s’est passé ensuite, il a payé chèrement son courage», conclut-elle.

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