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L'hôtel Montcalm en travaux.

Montpellier : un musée de l’histoire de la France en Algérie

Ce nouveau musée devrait ouvrir début 2012. Il réalisera une promesse de Georges Frêche, alors maire de Montpellier, à des associations de rapatriés afin de « rendre hommage à ce que les Français ont fait là-bas… ». Sa réalisation coûtera plus de 19 millions d’euros, et sera financée à 90 % par l'agglomération de Montpellier, le département de l’Hérault et la région apportant chacun 1 million d’euros. Un projet fortement contesté en Algérie... et en France. Invités à participer à son conseil scientifique, des universitaires en ont démissionné dès 2005, refusant de « servir la soupe aux politiques et aux rapatriés ». Dès le lancement du projet, en 2003, élus communistes et Verts avaient fait connaître leur refus d'un musée à la gloire du colonialisme. Et Hélène Mandroux, maire socialiste de Montpellier depuis 2004, s’est désengagée du projet en 2007.
L'hôtel Montcalm en travaux.
L’hôtel Montcalm en travaux.

Un musée de l’Histoire de la France en Algérie commence à prendre forme

[AFP – le 23 juin 2010]

Un musée de l’Histoire de la France en Algérie, projet porté par l’Agglomération de Montpellier qui a déclenché des polémiques lors de son lancement mais qui doit ouvrir début 2012, commence à prendre forme après quatre mois de travaux dans un hôtel particulier du centre ville.

Le chantier de ce « musée de l’Histoire de la France en Algérie, 1830-1962 », a débuté en mars et devrait durer 18 mois. Il coûtera environ 19 millions d’euros, financés à 90% par l’Agglomération de Montpellier et se situera dans l’Hôtel Montcalm, situé près de la gare de Montpellier.

« Ce musée […] est un projet qui avance », s’est félicité lors d’une visite de presse mardi un des vice-présidents de l’Agglomération, Jacques Martin1, qui a refusé de répondre à toute question concernant le contenu de ce futur espace.
« On parle du contenant, mais le président (Georges Frêche, ndlr) abordera plus tard le contenu », a-t-il fait valoir. « Le contenu sera abordé en temps et en heure », a-t-il ajouté.

Georges Frêche, ancien maire de Montpellier, qui préside le comité scientifique de ce musée, était absent de cette visite de presse pour cause d’hospitalisation.

Peu après le lancement du projet, qui remonte à 2003, des groupes politiques locaux s’étaient élevés contre ce lieu, y voyant « un éloge » ou une « réhabilitation » du colonialisme.

La plaquette de presse précise que « l’objectif est de créer un musée d’histoire et de sociétés, qui traitera de l’approche historique classique et des peuples européens et musulmans ». « Ce musée sera pensé et présenté sans jamais dissocier les deux mémoires et en faisant constamment une présentation simultanée », poursuit-elle.

Il présentera un fonds composé notamment de peintures, sculptures, cartes, plans, affiches… et également un centre de recherche intitulé « centre iconographique du Maghreb », consacré en particulier à l’histoire de la photographie en Algérie.

Georges Frêche a été exclu du parti socialiste (PS) en 2007, pour des propos à caractère raciste. Aux dernières élections régionales en mars dernier il a été réélu président de la région Languedoc-Roussillon à la tête d’une liste non soutenue par le PS.

Projet d’un apologiste de l’ordre colonial:

Un musée de haine contre l’Algérie à Montpellier
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par M. Saadoune, Quotidien d’Oran, le 26 juin 2010 (extraits)

Un musée de l’histoire de la France en Algérie à Montpellier – 20% de la population sont des rapatriés d’Algérie – destiné à glorifier la «grande œuvre» de la colonisation. […] George Frêche, ancien maire de Montpellier et président du comité prétendument scientifique de ce musée n’a jamais caché sa finalité et son but. Il est totalement dans la même veine de la loi sur les bienfaits du colonialisme initiée par des nostalgériques français et qui a suscité une grosse crispation des relations algéro-françaises.

Au tout début, George Frêche avait annoncé que ce serait «un musée de la France en Algérie et pas un musée sur la guerre d’Algérie ou l’Algérie coloniale. On va rendre hommage au travail qu’ont fait, avec les Arabes, indissociables de cette histoire, les Français en Algérie.». Le même personnage a «clarifié» le but du musée pour satisfaire son électorat d’anciens colons: «On ne va pas faire un musée de l’histoire de l’Algérie, car c’est à Alger de le faire. On va rendre hommage à ce que les Français ont fait là-bas.». Et bien entendu, ils n’ont fait que du bien… On entendra encore le discours présentant des infrastructures, au demeurant limitées, réalisées pour les nécessités de l’économie coloniale comme étant des hauts faits de civilisation qui l’emporteraient sur les «dommages collatéraux» d’une violence coloniale extrême… […]

Pour un point de vue moins partial de l’histoire de la France en Algérie, lire : 493.

  1. [Note de LDH-Toulon] – Jacques Martin est vice-président national de l’ANFANOMA (Association Nationale des Français d’Afrique du Nord, d’Outre-Mer et de leurs amis).
  2. Référence : http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5139916&archive_date=2010-06-24.
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