Les nominés
Les nominés de l’année 2010 sont : Brice Hortefeux, Eric Zemmour, Hubert Falco, Michèle Alliot Marie, Riposte laïque et Jean-Paul Guerlain.
Vous trouverez ci-dessous de brèves présentations des candidats individuels.
Brice Hortefeux – Visage sécuritaire gouvernemental chargé de plaire à l’électorat de l’extrême droite. Après avoir inauguré le ministère de l’immigration et de l’identité nationale, il cumule maintenant ces fonctions avec celles de ministre de l’intérieur. Deux condamnations figurent déjà à son palmarès, l’une pour atteinte à la présomption d’innocence et l’autre pour propos racistes : pour lui, les Français issus de l’immigration, « quand il y en a un, ça va… c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ! ».
Jean-Paul Guerlain – Ses propos racistes au journal télévisé : « Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin… » témoignent, si besoin en était, de la permanence des représentations coloniales dans notre société.
Eric Zemmour – Habitué des dérapages et discours réactionnaires, il se pose en victime pour continuer à sévir. Sa spécialité est de rendre les principales victimes des discriminations responsables du sort qui leur est fait. Pour lui, Les Français issus de l’immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs ou arabes.1
Michèle Alliot-Marie – Adepte de la manière forte en termes de « techniques de maintien de l’ordre », elle a suggéré en janvier que « le savoir-faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité, permette de régler des situations sécuritaires de ce type». «C’est la raison pour laquelle nous proposons effectivement aux deux pays [l’Algérie et la Tunisie] de permettre dans le cadre de nos coopérations d’agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité.»
Hubert Falco – L’ancien secrétaire d’Etat aux anciens combattants a lutté sans relâche pour la réhabilitation de la « nostalgie coloniale ». Habité par une vision colonialiste décomplexée, il a su déclarer qu’il savait «ce que les Français d’Algérie ont apporté à ce beau et grand pays » – l’Algérie –, il a témoigné sans honte de son soutien aux nostalgiques de l’OAS, il a honoré comme il pensait devoir le faire d’un éclairage tricolore le monument de Toulon qui rend hommage aux “martyrs de l’Algérie française”…
Entre les deux …
Difficile de déterminer entre ces deux excellents nominés que sont Hubert Falco et Michèle Alliot-Marie, lequel est le meilleur. Deux éléments importants doivent être pris en compte :
- le goût amer laissé par l’installation foireuse de « la Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de la Tunisie, prévue par la loi du 23 février 2005 »,
- le fait que c’est précisément Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la Défense du gouvernement Raffarin, qui a déposé le 10 mars 2004 le projet de loi qui devait devenir la fameuse loi du 23 février 2005 «portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés».
Certes de nombreux Toulonnais sont des supporters enthousiastes d’Hubert Falco. Mais le choix de Michèle Alliot-Marie comme “colonialiste de l’année 2010” ne serait-il pas porteur d’une plus grande signification universaliste ?