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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024
La stèle de Marignane (cliché du 7 juillet 2005)

la stèle de Marignane : pas de noms, mais des dates

[Première publication, le 9 juillet 2005,
mise à jour, le 15 juillet.]
La stèle de Marignane (cliché du 7 juillet 2005)
La stèle de Marignane (cliché du 7 juillet 2005)

Le seul texte qui figure sur ce monument 1 se trouve en bas de la sculpture représentant un « martyr » en train de s’effondrer :

AUX COMBATTANTS

TOMBÉS POUR QUE VIVE

L’ALGÉRIE FRANCAISE

En revanche, de nombreuses dates ont été gravées.

Au sommet de chacune des deux plaques qui encadrent la sculpture, on peut lire 1830-1962, ce qui correspond à la période de la colonisation française en Algérie, de la prise d’Alger, en 1830, aux accords d’Évian de mars 1962, fin officielle de la guerre d’Algérie.

Sept dates ont également été inscrites en lettres d’or.

  • Les quatre de gauche correspondent à des épisodes sanglants de la guerre d’Algérie :

plaque_gauche.jpg

    • 5 juillet 1962 :
      cette dernière date marque à la fois la proclamation de la République algérienne et les massacres d’Oran.
  • À droite, les dates des exécutions des fusillés de l’OAS :

plaque_droite.jpg

    • 6 juillet 1962 : Roger Degueldre, responsable des “commandos delta” de l’OAS ;, c’est l’un de ces commandos qui, le 15 Mars 1962, trois jours avant la signature des accords d’Evian, assassina, méthodiquement et de sang-froid, les six inspecteurs de l’éducation nationale, réunis à El Biar :
      Marcel BASSET, Robert EYMARD, Mouloud FERAOUN, Ali HAMMOUTENE, Max MARCHAND et Salah OULD AOUDIA.
    • 11 mars 1963 : Jean-Marie Bastien-Thiry, l’organisateur des attentats manqués contre de Gaulle à Pont-de-Seine et au Petit-Clamart.

Lors de la tentative empêchée d’inauguration de la stèle, mercredi 6 juillet 2005, parmi la douzaine de contre-manifestants regroupés autour de la Ligue des droits de l’Homme à proximité du cimetière, figuraient quatre enfants de victimes de l’OAS : Madeleine OULD AOUDIA, Safia HAMMOUTENE et Thierry BASSET, ainsi que Jean-François GAVOURY.

  1. « Le maire de Marignane n’a pas mis gracieusement à la disposition de l’ADIMAD une parcelle de terrain. Nous nous acquittons d’une taxe annuelle avoisinant les 170 €. » (Déclaration de Jean-François Collin, président de l’ADIMAD, reprise dans Nice-Matin, le 10 juillet 2005).

    Effectivement, l’arrêté du maire de Marignane, en date du 23 juin 2005, est ainsi libellé :

    OBJET : AUTORISATION D’OCCUPATION DU DOMAINE PUBLIC AU PROFIT DE L’ASSOCIATION ADIMAD EN VUE D’ÉRIGER UNE STÈLE. PERMISSION DE VOIRIE.

    ARTICLE 1 : L’association «Amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l’Algérie française» (ADIMAD), domiciliée 68, Traverse des Loubes, 83400 HYÊRES LES PALMIERS, est autorisée temporairement à occuper le domaine public communal.

    ARTICLE 2 : L’emplacement accordé est un terrain situé à l’intérieur du cimetière Saint-Laurent IMBERT, d’une surface de 6 m² environ, hors des ilots destinés à l’inhumation, sur un espace vert.

    ARTICLE 3 : L’occupation de cet emplacement ne pourra être autorisée que moyennant le paiement d’une redevance de 169 euros, conformément à la décision du maire en date du 23 JUIN 2005.

    […]

    On notera cependant que le site de l’ADIMAD comporte toujours le texte (non daté) suivant émanant de son président :

    L’ADIMAD vient de recevoir l’autorisation de Daniel Simonpiéri, Maire de Marignane, d’ériger une stèle à la gloire des « Fusillés et Combattants morts pour que vive l’Algérie française », semblable à celle inaugurée avec éclat le 5 juillet 2003 à Perpignan.

    L’emplacement offert pour ce monument est magnifique : sur une pelouse, dans le nouveau cimetière de Marignane.

    […]

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