L’hommage de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME)
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Marcel Dorigny était historien et universitaire, spécialiste de l’histoire de l’esclavage, professeur émérite à l’université Paris VIII, directeur de la revue Dix-Huitième siècle de 2005 à 2014, auteur et coordinateur de nombreux ouvrages, membre de la Société des études robespierristes, de l’Institut d’histoire de la Révolution française, de l’Association pour la connaissance de la colonisation européenne (1750-1850) (APCE), du conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, ainsi que de nombreuses commissions ou comités auprès des pouvoirs publics (le Comité scientifique des patrimoines de l’esclavage du ministère de la culture, le Comité de réflexion et de propositions pour les relations franco-haïtiennes en 2004, le Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage entre 2004 et 2009).
Il avait été nommé chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur par le président de la République en 2020.
Marcel Dorigny soutient en 1992 une thèse de doctorat intitulée Les Girondins et le libéralisme dans la Révolution française, sous la direction de Michel Vovelle, à l’université Paris-I. Ce travail l’amène à s’intéresser à la question des colonies, de l’esclavage et de son abolition. Sous l’influence de son ami et mentor l’historien Yves Benot, il produit de nombreux ouvrages et articles sur la pensée politique sur l’esclavage, en particulier sur l’abolitionnisme français, des Lumières au premier XIXe siècle, et plus largement sur les luttes contre l’esclavage colonial et la révolution haïtienne, dont il est devenu un spécialiste mondialement reconnu.
Avec le groupe de chercheurs, il a repris le flambeau d’Yves Benot en militant pour réintégrer dans l’histoire du XVIIIe siècle français et dans l’historiographie de la Révolution la part coloniale et (anti-)esclavagiste largement ignorée par les spécialistes de cette période. Il ouvrait ainsi l’historiographie française de la Révolution à d’autres perspectives, celles venues des Antilles, d’Haïti, et a permis de mettre en évidence les continuités, à première vue paradoxales, entre première colonisation esclavagiste et deuxième colonisation. Son récent ouvrage Arts et Lettres contre l’esclavage (Cercle d’Art, 2018) apporte ainsi un éclairage nouveau sur le rôle des œuvres d’art et de la littérature des XVIIIe et XIXe siècle dans la diffusion des idées abolitionnistes, prolongeant ses travaux plus anciens sur le courant abolitionniste politique.
Marcel Dorigny était aussi un excellent vulgarisateur. Auteur d’expositions, conférencier émérite, expert pour de nombreux documentaires, il a signé plusieurs ouvrages majeurs sur l’esclavage destinés au grand public, tels son Atlas des esclavages, sa synthèse pour la collection « Que sais-je ? » des PUF Les abolitions de l’esclavage et son Grand Atlas des empires coloniaux.
Il était engagé auprès de nombreuses associations pour défendre la connaissance historique comme le CIFORDOM, et le Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire (CVUH).
Il est décédé le 23 septembre 2021.
Par ses très nombreuses activités de passeur auprès du grand public, et de liaison entre des chercheurs de part et d’autre de l’Atlantique, par son rôle au Comité pour la mémoire de l’esclavage, comme au conseil scientifique de la FME, par son engagement dans les projets concrets dans les anciens ports de traite comme à Paris, Marcel Dorigny a joué un rôle majeur pour restituer la mémoire de l’esclavage dans l’Hexagone.
Retrouvez Marcel Dorigny dans les vidéos de la Fondation
Son podcast en partenariat avec La bibliothèque du Paris noir
La Note de la FME sur le rétablissement de l’esclavage en 1802
à laquelle il a participé
Le message de la Fondation en hommage à Marcel Dorigny/rouge]
Titres de Marcel Dorigny
Maître de conférences honoraire à l’Université Paris VIII ,
Secrétaire général de la Société des études robespierristes 1999 à 2005,
Directeur de la revue Dix huitième siècle de 2005 à 2013,
Membre du Comité de réflexion et de proposition pour les relations franco-haïtiennes, présidé par Régis Debray (2003-2004),
Membre du Comité pour la mémoire de l’esclavage (2004-2009),
Président de l’Association pour l’étude de la colonisation européenne (1750-1850) de 2005 à 2018,
Membre du comité scientifique des colloques « Mémoire de l’esclavage », organisé par le ministère de la Culture, La Rochelle avril 2011 et Paris juin 2015,
Membre du conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (2020),
Vice-président de la Société française d’histoire d’outre-mer,
Membre du comité scientifique et d’honneur des Anneaux de la mémoire.
Travaux scientifiques
• Yves Benot, Marcel Dorigny, Les Lumières, l’esclavage, la colonisation. Édité par Roland Desné et Marcel Dorigny. 1 vol. Textes à l’appui. Paris, Éd. la Découverte, 2005.
• Jean-Charles Benzaken, Marcel Dorigny, Louis Pierre Dufaÿ : conventionnel abolitionniste et colon de Saint-Domingue, 1752-1804. 1 vol. Kronos 80e. Paris, SPM, 2015.
• Marcel Dorigny, Claire Bourhis-Mariotti, Bernard Gainot, Marie-Jeanne Rossignol et Clément Thibaud (éd.), Couleurs, esclavages, libérations coloniales, 1804-1860 : réorientation des empires, nouvelles colonisations, Amérique, Europe, Afrique. Le monde atlantique. Bécherel, Les Perséides éditions, 2013.
• Congrès national des sociétés historiques et scientifiques. Esclavage, résistances et abolitions , [Actes du 123e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Section d’histoire moderne et contemporaine, Fort-de-France, 6-10 avril 1998]. Édité par Comité des travaux historiques et scientifiques. 1 vol. Paris: Éd. du CTHS, 1999.
• Marcel Dorigny, 1848 : la République abolit l’esclavage . Histoire. Société d’éditions scientifiques, 1998.
• Marcel Dorigny, Anti-esclavagisme, abolitionnisme et abolitions : débats et controverses en France de la fin du XVIIIe siècle aux années 1840, Québec, Presses de l’Université Laval, 2008.
• Marcel Dorigny, Arts & lettres contre l’esclavage : le combat abolitionniste par les arts (XVIe-XXIe siècle). 1 vol. Paris, Cercle d’art, 2017.
• Marcel Dorigny, Autun dans la Révolution française. Le Mée-sur-Seine, Editions Amatteis, 1988.
• Marcel Dorigny, Aux origines de la République, 1789-1792. Paris, EDHIS, 1991. Ed. Droit des gens et relations entre les peuples dans l’espace méditerranéen autour de la Révolution française: journées d’étude de Tunis, 6 et 7 mars 2002. Paris: Société des études robespierristes, 2006.
• Marcel Dorigny, Grand Atlas des empires coloniaux : premières colonisations, empires coloniaux, décolonisations, XVe – XXIe siècles. Deuxième édition. 1 vol. Autrement. Série Atlas. Mémoires. Paris: Éditions Autrement, 2019.
• Marcel Dorigny, « Grégoire et le combat contre l’esclavage pendant la Révolution : précis historique ». Revue Française d’Histoire d’Outre Mer, no 328329 (2000), 5168.
• Marcel Dorigny, Guillaume Thomas Raynal : les colonies, l’esclavage et la Révolution, 2015.
• Marcel Dorigny, « Intégration républicaine des colonies et projets de colonisation de l’Afrique: civiliser pour émanciper ? » Revue française d’histoire d’Outre-Mer, no 328/329 (2000) : 89105.
• Marcel Dorigny, Les abolitions de l’esclavage : 1793-1888. 1 vol. « Que sais-je ? », n° 4098. Paris, 2018.
• Marcel Dorigny, « Louis-Sébastien Mercier, lecteur de Rousseau en 1791 : Rousseau Girondin ? » Etudes Jean-Jacques Rousseau, revue 1989 : 5568.
• Marcel Dorigny, « Mirabeau and the Société Des Amis Des Noirs : Which Way to Abolish Slavery ? » The Abolitions of Slavery : From Léger Félécité Sonthonax to Victor Schœlcher, 1793, 1794, 1848, 2003, 12132.
• Marcel Dorigny, Montesquieu dans la Révolution française 1. 1. Paris: Edhis u.a., 1990.
• Marcel Dorigny, « Quelle liberté du travail après l’abolition de l’esclavage : les règlements de culture à Saint-Domingue et Haïti de 1793 aux années 1840, ou l’imposssible transfert des schémas agraires coloniaux dans le contexte de la “liberté générale” ». Caleidoscopios coloniales : transferencias culturales en el Caribe del siglo XIX : transferts culturels dans les Caraïbes au XIXe siècle, 2010, 14153.
• Marcel Dorigny, Révoltes et révolutions en Europe et aux Amériques : 1773-1802. Belin sup. Paris, Belin, 2004.
• Marcel Dorigny, Philippe Altmeyerhenzien, Sully O’Neill, et Médiathèque Michel-Crépeau. L’esclavage: illustrations et caricatures, 1750-1870, La Crèche: Geste éditions, 2021.
• Marcel Dorigny, Association pour l’étude de la colonisation européenne. Les abolitions de l’esclavage de L. F. Sonthonax à V. Schoelcher, 1793, 1794, 1848 : actes du colloque international tenu à l’Université de Paris VIII les 3, 4 et 5 février 1994, 1995.
• Marcel Dorigny et Association pour l’étude de la colonisation européenne, éd. Les abolitions de l’esclavage: de L. F. Sonthonax à V. Schoelcher, 1793, 1794, 1848 : actes du colloque international tenu à l’Université de Paris VIII les 3,4 et 5 février 1994, organisé par l’Association pour l’étude de la colonisation européenne. Saint-Denis; Paris: Presses Universitaires de Vincennes ; UNESCO, 1998.
• Marcel Dorigny et Marc Bouloiseau. Recueil des actes du Comité de salut public : avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du Conseil exécutif provisoire. Paris: Ed. du CTHS, 1966.
• Marcel Dorigny, France, Comité des travaux historiques et scientifiques, Section d’histoire moderne et contemporaine, et Congrès national des sociétés historiques et scientifiques. Esclavage, résistances et abolitions. Paris: Ed. du CTHS, 1999.
• Marcel Dorigny et Bernard Gainot. La Société des amis des noirs, 1788-1799 : contribution à l’histoire de l’abolition de l’esclavage. Mémoire des peuples. Paris: Éd. Unesco Edicef, 1998. cette édition des procès-verbaux de la Société des amis des noire a servi de base à l’édition numérique, mise en ligne en 2021 .
• Marcel Dorigny, Jean-François Klein, Jean-Pierre Peyroulou et Fabrice Le Goff. Grand Atlas des empires coloniaux : premières colonisations, empires coloniaux, décolonisations, XVe – XXIe siècles. Série Atlas. Mémoires, Paris, Éditions Autrement, 2015.
• Marcel Dorigny et Jean Métellus. De l’esclavage aux abolitions: XVIIIe – XXe siècle, Paris, Cercle d’Art, 1998.
• Marcel Dorigny, Dominique Rogers, Etienne Taillemite, et Archives de la Martinique. Des constitutions à la description de Saint-Domingue: la colonie française en Haïti vue par Moreau de St-Méry. Fort-de-France, Archives départementales de la Martinique, 2004.
• Marcel Dorigny et Société française de l’Étude du 18e siècle. Dix-huitième siècle, revue annuelle 33, Paris , Presses universitaires de France, 2001.
Dix-huitième siècle: revue annuelle 37, Paris, Presses universitaires de France, 2005.
• Marcel Dorigny et Société française d’histoire d’outre-mer, Raynal, les colonies, la Révolution française et l’esclavage, Paris, Société française d’histoire des outre-mers, 2015.
• Marcel Dorigny, Les Girondins et le libéralisme dans la Révolution française, thèse soutenue sous la direction de Michel Vovelle, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 1992.
• Marcel Dorigny, Bernard Gainot et Fabrice Le Goff. Atlas des esclavages : de l’Antiquité à nos jours. Collection Atlas-mémoires, Paris, Éditions Autrement, 2006, 2017.
• Marcel Dorigny, Mirabeau, Honoré-Gabriel Riquetti. Les bières flottantes des négriers : un discours non prononcé sur l’abolition de la traite des Noirs, novembre 1789 – mars 1790. Édité par Marcel Dorigny et Société française d’étude du XVIIIe siècle. [Nouv. éd. 1 vol. Lire le dix-huitième siècle. Saint-Étienne. Publications de l’Université de Saint-Étienne, 1999.
• Marcel Dorigny, Moreau de Saint-Méry, Louis-Élie. La description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’isle Saint-Domingue, 3e éd. 3 vol. Saint-Denis, Publications de la société française d’histoire d’outre-mer, 2004.
• Marcel Dorigny, Patricia Motylewski, La Société française pour l’abolition de l’esclavage, 1834-1850. Paris Montréal (Québec): Éd. l’Harmattan, 1998.
• Marcel Dorigny, Musée Rolin, et Les Rendez-vous du Louvre à Autun. De Goya à Delacroix : les relations artistiques de la famille Guillemardet [exposition, Autun, Musée Rolin, 21 juin-21 septembre 2014]. 1 vol. Les Rendez-vous du Louvre à Autun 2. Autun, Musée Rolin, 2014.
• Marcel Dorigny, Thierry Roquincourt, Histoire maritime et coloniale, XVe siècle-1815 : bibliographie complément et supplément aux « Articles historiques sur les marines, colonies et outre-mers, XVe siècle-1815 ». 1 vol. Kronos 104e. Paris: SPM, 2017.
• Alain Ruscio et Marcel Dorigny. Quand les civilisateurs croquaient les indigènes : dessins et caricatures au temps des colonies, Paris, Éditions Cercle d’art, 2020.
• Société française d’étude du XVIIIe siècle et Marcel Dorigny. Dix-huitième siècle : L’Atlantique. Numéro spécial, 2002.
• Mary Wollstonecraft et Marcel Dorigny, Une anglaise défend la Révolution française : réponse à Edmund Burke. Édité par Marie-Odile Bernez. Format 51. Paris: Éd. du CTHS, 2003.
• Marcel Dorigny et Mehdi Zmuda, Saint-Malo, port négrier ? : XVIIe-XIXe siècles. Villiers-sur-Marne: Phénix éd, 2004.
Travaux de diffusion et vulgarisation
Conseiller scientifique de la trilogie de Didier Roten.
• Pascal Ducourtioux et Marcel Dorigny. Ne suis-je pas ton frère ? la société des amis des noirs 1788-1794. Histoire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, volume 1. Paris, l’Harmattan vidéo [éd., distrib.], 2011.
• Didier Roten, Pascal Ducourtioux, Marcel Dorigny, Frédéric Régent, et Bernard Gainot, La liberté générale : chroniques de la première abolition de l’esclavage 1794-1802. Histoire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, volume 2. Paris, l’Harmattan vidéo [éd., distrib.], 2011.
• Marcel Dorigny, François Vivier, Pascal Ducourtioux, et Frédéric Régent. Vers la seconde abolition de l’esclavage dans les colonies françaises 1802-1848. Histoire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, volume 3. Paris, l’Harmattan vidéo [éd., distrib.], 2011.
• Fondation pour la mémoire de l’esclavage, Marcel Dorigny, Bernard Gainot, Malick Ghachem, Frédéric Régent, Napoléon colonial : 1802, le rétablissement de l’esclavage, Les notes de la FME, 2, avril 2021.
Lettre à Marcel
par Alain Ruscio
Je pense que, comme moi, tu n’as pas oublié la soirée du 9 décembre 2009. Ce soir-là, nous avions présenté à un public fort intéressé, dans l’amphithéâtre de l’Hôtel-de-Ville de Paris, une conférence à deux voix que nous avions intitulée « Paris colonial ». Il s’agissait d’un tour d’horizon, forcément partiel, des traces des deux colonisations (celle de la traite négrière et celle des conquêtes impérialistes) dans les monuments, sur les murs, sur les plaques de rues de la capitale. Quelques années en amont, nous nous étions rencontrés et avions commencé à travailler de concert. Nous ne pouvions pas être plus complémentaires : ton domaine de recherche s’arrêtait, grosso modo, à 1848, le mien commençait avec la conquête d’Alger, en 1830.
Fut-ce en sortant de cette présentation que notre projet a commencé à mûrir ? Ou fut-ce lors d’une de ces réunions que tu affectionnais, chez toi, rue Marx-Dormoy ? Toujours est-il que l’un de nous lança : « Et si nous en faisions un livre ? » Je répète : 9 décembre 2009 ! Nous avons, l’un et l’autre, fait tant de choses, écrit tant de lignes – et déjà parfois ensemble –, que notre Paris colonial a pris du retard. Mais il n’a jamais quitté notre esprit. Et nous nous y sommes enfin mis. Nous avons progressivement élargi notre horizon spatial, passant de Paris à l’Île-de-France, et thématique, car bien sûr, nous avons également recensé les traces du passé antiesclavagiste et anticolonialiste dans les paysages parisien et francilien. Et le livre s’est épaissi. Nous avons recensé, sinon tous, du moins la grande majorité des lieux qui concernent nos deux périodes, à Paris et dans une trentaine de communes avoisinantes, de la statue imposante à la plus petite plaque signalant que telle personnalité a vécu dans tel immeuble.
Dois-je avouer que nous avons un peu… galéré pour convaincre un éditeur ? Au passage, c’était toujours toi qui prospectais, qui obtenais des rendez-vous. Souvent se présenta un obstacle, longtemps infranchissable, la nécessaire iconographie et les coûts qu’elle générerait. Et puis, ce printemps, tu m’as téléphoné : un éditeur nous proposait un contrat. Il était temps : le livre était quasiment achevé, disons à 95 %. Il me restera donc à peaufiner, à compléter les maigrelets 5 % qui restent, à relire les épreuves, hélas seul.
Ce fut, Marcel, un plaisir et un honneur de travailler avec toi. Mais, franchement, abandonner si près du but, cela ne te ressemble pas. Je t’ai donc fait, le triste jour de tes obsèques, en ce Père-Lachaise (qui est abondamment cité dans notre travail), une promesse : le livre existera bientôt, même s’il y aura un petit – ou un gros – pincement au cœur lorsque je le tiendrai en mains.
Alain.