Et si la Guadeloupe avait arraché son indépendance plus de cent ans avant l’abolition de l’esclavage de 1848, lors d’une révolte discrète, étouffée dans les bois, mais qui aurait pu tout changer ?
Cette révolte a précédé de 66 ans celle de Louis Delgrès et Joseph Ignace, en mai 1802, qui se sont retranchés dans le fort Saint-Charles (aujourd’hui Fort-Delgrès) à Basse-Terre, et ont dû le quitter face à l’armée de Richepanse envoyée par Napoléon Bonaparte. Le 28 mai 1802, ils ont préfèré mourir plutôt que de se rendre, en se faisant sauter avec leurs barils de poudre à Matouba (commune de Saint-Claude). Des étudiantes du lycée de Basse-Terre s’interrogent sur le fait de conserver au Fort-Delgrès la tombe de l’esclavagiste Richepanse.
Dans ce film, « Histoire crépues » aborde une autre révolte, moins connue, la révolte avortée de 1736 menée par les esclaves qui avaient quitté les planations, les marrons. Dans la nuit du 13 au 14 décembre 1736, la rumeur enfle : une insurrection de marrons serait en marche. À Bouillante, Pointe-Noire, Deshaies… les milices s’arment, les habitants paniquent. L’ordre colonial craint une attaque massive. Quelques jours plus tôt, le 9 décembre, un esclavagisé nommé André est arrêté à Pointe-Noire. Il aurait dit à deux blancs qui arrêtaient un marron : « Vous tenez celui-ci, mais vous ne tenez pas les autres. Ils vont tous vous fouetter. »
SOURCES :
- Lucien-René Abénon, « La révolte avortée de 1736 et la répression du marronnage à la Guadeloupe », Bulletin de la Société d’Histoire de la Guadeloupe.
- « Peuplement et population de la Guadeloupe », Population, vol. 18, n°1.
- Fugitif où cours-tu, Dénètem Touam Bona.
Réalisation et écriture : Yvana Aletas Montage : Mathilda Salwa Couverture : Clément MR Production : Hors Manies Harmonies 00:00 ; Introduction 00:13 ; La rumeur 00:54 ; Le marronnage 02:09 ; Le plan 03:22 ; La répression 04:57 ; Conclusion.