Communiqué de l’ANPNPA
Nous ne sommes pas pour la revanche mais pour la réconciliation !
L’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis (ANPNPA), réunie en Assemblée Générale samedi 25 septembre dans un village des Pyrénées orientales, a tenu à s’exprimer devant la presse régionale, convaincue que ses positions méritent d’être connues. Nous sommes des Pieds Noirs, ex-Français d’Algérie, auxquels se sont joints des amis partageant nos vues, qui avons fondé une association pour porter un autre message que les diverses organisations qui regroupent des nostalgiques de l’Algérie française et d’anciens OAS : nous ne sommes pas pour la revanche mais pour la réconciliation !
L’ANPNPA a deux objectifs majeurs. Le premier est d’assumer notre propre devoir de mémoire et d’analyse, et de contribuer par là à l’écriture d’une histoire lucide et dépassionnée de la France en Algérie. Nous nous inscrivons de ce fait en contradiction totale avec les organisations qui cultivent la haine et la louange absurde d’un régime colonial révolu. Le second est d’œuvrer au rapprochement entre l’Algérie et la France, et à l’amitié des deux peuples. Nous sommes donc et resterons favorables à toutes les initiatives, prises tant au plan politique, économique que citoyen, allant dans le sens de la réconciliation entre la France et l’Algérie.
Concernant la situation locale en P-O, nous sommes pour deux raisons contre la manière dont est mis en place à Perpignan le « Centre de documentation des Français d’Algérie » : premièrement, parce qu’elle privilégie une seule organisation, le Cercle Algérianiste, dont nous contestons la représentativité chez les pieds-noirs et dont nous dénonçons les compromissions avec des anciens OAS ; deuxièmement, parce qu’un centre de documentation pour être dynamique, ouvert sur le futur et pleinement citoyen, devrait porter non sur les seuls « Français d’Algérie » mais sur « l’histoire commune de la France et de l’Algérie ».
Le 25 septembre 2010.
Complément
Perpignan : un centre de documentation pour les Français d’Algérie1
Le 16 septembre 2010, le conseil municipal de Perpignan a voté la création du Centre de documentation des Français d’Algérie. Situé dans l’ancien couvent de Sainte-Claire, l’établissement sera opérationnel en 2012. La municipalité l’a qualifié de “Laboratoire de pensée sur les exils” alors que le collectif Pour un centre de documentation à Perpignan sur l’histoire franco-algérienne considère qu’il s’agit d’un “centre de documentation sur l’Algérie française”2.
Au cours des débats, Nicole Gaspon, conseillère municipale d’opposition a mis en cause «l’exclusivité du partenariat de la municipalité avec le Cercle Algérianiste […] une association qui a une vision réductrice de l’histoire».
Pour Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan, «ce centre se veut un lieu de réconciliation des mémoires, il porte en lui le début d’une réflexion sur les mémoires partagées et croisées, sur tous les exils».
- Référence : «Les Français d’Algérie auront leur centre de mémoire», L’indépendant, édition du 17 septembre 2010, et la «précision» publiée le 21 septembre dans le même journal.
- Le collectif continue à exiger que la stèle à la gloire de l’OAS soit retirée du cimetière nord, espace public et lieu de recueillement.