Le professeur Avi Shlaïm déclare : les implantations ont transformé Israël en un Etat-apartheid
Au début du mois [de novembre 2008], le professeur israélo-britannique Avi Shlaïm a participé, avec d’autres universitaires, à une rencontre intitulée « Israël à 60 ans : qu’est-il advenu du rêve sioniste ? », organisée à Londres pour débattre de l’avenir du sionisme.
L’historien du conflit israélo-arabe, enseignant à l’Université d’Oxford, avait fait les gros titres de la presse en 2007 lorsqu’il avait décidé de prendre la parole au cours d’un débat organisé par l’Oxford Union pour soutenir une motion déclarant que « la solution à un Etat est la seule solution au conflit israélo-palestinien. »
Avi Shlaïm, qui est opposé aux campagnes menées par certains de ses collègues britanniques en faveur d’un boycott des universités israéliennes, a toujours été un partisan fervent de la solution à deux Etats, une position qu’il a répétée cette année, au cours de la rencontre organisée par l’Institut des Idées.
Il croit toujours, a-t-il déclaré, à la légitimité d’Israël à exister dans ses frontières d’avant 1967, mais il « rejette sans aucun compromis le projet colonial sioniste au delà de la Ligne Verte. »
Dans son intervention, intitulée « L’obsession des territoires après 1967 », Avi Shlaïm condamne les implantations, qui, selon lui, ont transformé Israël en un Etat d’apartheid, car elles constituent la source essentielle de l’échec des efforts de paix avec les Palestiniens.
Avi Shlaïm pense que le sionisme a déraillé après la guerre des Six Jours, lorsque ses principes universalistes ont été remplacés par « le messianisme religieux et le nationalisme séculier. »
Israël doit renoncer à la terre, dit-il, non pas seulement comme une « concession » faite aux Palestiniens, mais parce que « un peuple qui en opprime un autre ne peut pas rester libre lui-même. »
Avi Shlaim : Settlements turned Israel into apartheid state
British-Israeli Professor Avi Shlaim joined a handful of academics in London earlier this month to debate the future of Zionism, in a panel entitled « Israel at 60: What happened to the Zionist dream? »
Shlaim, a historian of the Arab-Israeli conflict at Oxford University, made headlines last year when he decided to speak at an Oxford Union debate in favor of the motion, « This house believes that one state is the only solution to the Israel-Palestine conflict. »
But Shlaim, an opponent of campaigns pursued by some of his British colleagues to boycott Israeli universities, has always been a fervent supporter of the two-state solution, a stance he repeated in this month’s event, which was organized by the Institute of Ideas.
He continues, he said, to believe in Israel’s legitimacy to exist within its pre-1967 borders, but « rejects uncompromisingly the Zionist colonial project beyond the Green Line. »
In his talk, entitled « Obsession with Territory Post-1967, » Shlaim blasts the settlements, which he says have turned Israel into an apartheid state, as the primary source of failure for peace efforts with the Palestinians.
Shlaim believes Zionism was derailed from its course after the Six-Day war, when its universalist principles were replaced with « religious messianism and secular nationalism. » Israel must give up land, he says, not just as a concession to the Palestinians, but because « a people that oppresses another cannot itself remain free. »