Communiqué de la LDH
Paris, le 31 mai 2010
Bateaux pour Gaza : un crime injustifiable
L’assaut donné par les forces armées israéliennes à la flottille qui tentait de briser le blocus de Gaza a entraîné, parmi les militants, la mort d’une vingtaine de personnes et de nombreux blessés. Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement de violence à l’encontre de militants et de parlementaires qui apportaient aux Palestiniens de Gaza des biens de première nécessité.
Après avoir infligé aux habitants de Gaza un assaut meurtrier, les asphyxiant par un blocus inacceptable, les autorités israéliennes font à nouveau preuve du même mépris de la vie humaine.
Nous tenons d’abord à rendre hommage aux victimes qui ont perdu la vie et aux personnes blessées, alors qu’elles tentaient d’exprimer leur solidarité humanitaire au peuple palestinien emprisonné à Gaza.
Nous exprimons notre vive inquiétude quant au sort des personnes détenues en Israël, alors et surtout que les autorités israéliennes viennent de soumettre à la censure militaire toutes les informations sur ces événements. Nous exigeons leur mise en liberté immédiate, la restitutiondes bateaux arraisonnés et des marchandises qu’ils contenaient.
Nous demandons la constitution d’une commission d’enquête internationale sous l’égide du Conseil de sécurité des Nations unies.
Nous appelons le gouvernement français et l’Union européenne à exiger des autorités israéliennes, sous peine de sanctions, la fin immédiate du blocus de Gaza, et à soutenir les efforts pour mettre fin à l’impunité des autorités israéliennes.
– CGT
– FSU
– Plateforme des ONG françaises pour la Palestine
Signataires :
- Membres : AITEC, Association France Palestine Solidarité, Association des villes françaises jumelées avec des camps de réfugiés palestiniens, CBSP, CCFD, Cedetim, CEMEA, CICUP, Cimade, Comité Gaza Jérusalem Méditerranée, CVPR, Enfants du Monde – Droits de l’Homme,
Enfants Réseau Monde-Services, Fédération Artisans du Monde, FSGT, Génération Palestine,
GREF, Le Mouvement de la Paix , Ligue des droits de l’Homme, LIFPL, Mouvement International
de la Réconciliation, MRAP, Palestine 33, Pax Christi, Secours Catholique-Caritas France, SIDI,
Terre des Hommes-France, Union Juive Française pour la paix.- Observateurs : ACAT, Agir ensemble pour les droits de l’Homme, Afran-Saurel, Amnesty International, Association « Pour Jérusalem », Collectif judéo-arabe et citoyen pour la paix, CRID, Ritimo.
– RCDP – Réseau de coopération décentralisée pour la Palestine
Israël, l’impunité jusqu’à quand ?
L’assaut donné le 31 mai à l’aube par l’armée israélienne contre la flottille de bateaux transportant une aide humanitaire à Gaza aurait fait une vingtaine de morts. Cette attaque s’est déroulée dans les eaux internationales. Elle a suscité de nombreuses condamnations, y compris de pays européens et du gouvernement français. Bernard Kouchner a déclaré que « rien ne saurait justifier l’emploi d’une telle violence, que nous condamnons ». Plusieurs pays, dont la Suède, l’Espagne, la Turquie et la France ont convoqué l’ambassadeur israélien. La Grèce a suspendu des manœuvres aériennes avec Israël et annulé une visite du chef de l’armée de l’air israélienne.
Bien sûr, ces condamnations sont les bienvenues. Même s’il reste quelques personnes qui osent trouver des justifications à l’action israélienne. Ainsi, le porte-parole de l’UMP, l’ineffable Frédéric Lefebvre, a fait savoir, selon l’AFP, que son parti « regrette » les morts, mais dénonce les « provocations » de « ceux qui se disent les amis des Palestiniens ». […]
La seule question qui se pose maintenant est de savoir quel prix le gouvernement israélien devra payer pour ce crime. […]
L’impunité durera-t-elle ou certains gouvernements oseront-ils prendre des mesures concrètes pour sanctionner Israël, pour faire comprendre à son gouvernement (et aussi à son peuple) que cette politique a un prix, que la répression a un prix, que l’occupation a un prix ?
Dans le cadre de l’Union européenne, Paris pourrait suggérer à ses partenaires de suspendre l’accord d’association en vertu de l’article 2, qui affirme explicitement qu’Israël doit protéger les droits humains (lire Isabelle Avran, « Atermoiements de l’Union européenne face à Israël », La valise diplomatique, 25 juin 2009).
La France pourrait déjà, seule, sans attendre l’accord de ses partenaires européens prendre trois mesures :
- D’abord, et ce serait seulement se conformer au droit et aux décisions de l’Union européenne, lancer une campagne pour tracer l’origine des produits israéliens exportés en France et interdire (pas seulement taxer) les produits des colonies ;
- ensuite, affirmer que l’installation de colons dans les territoires occupés n’est pas acceptable et que ceux-ci devraient donc être soumis à une demande de visa s’ils désirent se rendre en France, une mesure facile à mettre en œuvre à partir des adresses des individus désirant visiter notre pays ;
- enfin, proclamer que des citoyens français qui effectuent leur service militaire en Israël ne sont pas autorisés à servir dans les territoires occupés. Leur participation aux actions d’une armée d’occupation pourrait entraîner des poursuites judiciaires.
Bernard Kouchner a annoncé qu’il n’y avait pas de citoyens français parmi les personnes tuées sur les bateaux. Mais sait-il s’il y a des citoyens français parmi ceux qui sont responsables de ce crime ?
Communiqué de l’UJFP
Paris, le 31 mai 2010
C’EST LE BLOCUS DE GAZA QUI EST ILLEGAL!!
L’assaut de commandos tirant à balles réelles pendant la nuit sur les militants des bateaux en route pour Gaza constitue un acte de piraterie dans les eaux internationales. On parle pour l’instant de 16 morts et d’une trentaine de blessés .Les bateaux capturés sont remorqués vers Haïfa, pour éviter les journalistes massés à Ashdod .La censure est imposée à toute la presse israélienne.
Cette agression meurtrière visant des centaines de militants non violents venus du monde entier dénoncer le blocus de gaza qui dure depuis plus de trois ans ajoute un cran à l’horreur de la politique israélienne. Une politique qui vise en particulier, ces derniers mois, les militants des droits humains et non violents des Territoires Occupés comme d’Israël.
Les commandos envoyés sur ces bateaux dont le « Rachel Corrie » (du nom de la jeune militante écrasée par un tank à Gaza alors qu’elle essayait d’empêcher la destruction d’une maison) avaient les mains libres! Comme lors de l’invasion de Gaza de janvier 2009. Pas de limites! tout est permis!
Il appartient aujourd’hui à la communauté internationale de tirer toutes les conséquences de ses tolérances, de ses soutiens, et même de ses encouragements à Israël, qui amènent à cette tragédie. Il lui appartient d’arrêter Israël, d’arrêter la terreur et le crime.