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Édition du 1er au 15 octobre 2024

Le 10 mai,
la Fondation pour la mémoire de l’esclavage
a commémoré l’esclavage et ses abolitions

Le 10 mai 2022, une commémoration a été organisée par la Fondation pour la mémoire de l'esclavage (FME) dans le jardin du Luxembourg à Paris, autour du monument « Le Cri, l'Écrit », une sculpture de Fabrice Hyber qui symbolise l’esclavage et ses abolitions. Elle a été placée sous le signe de la jeunesse et de la résistance des femmes, plusieurs groupes de jeunes venant d'établissements scolaires de l'Hexagone et de la Réunion ont donné lecture de leurs travaux ainsi que de poèmes et de textes littéraires. La chanteuse réunionnaise Christine Salem a interprété deux chansons de maloya, un genre musical né dans cette île de la résistance à l’esclavage. L'exposition « #Cestnotrehistoire – Esclavage et abolitions : une histoire de France » a été présentée, composée de treize panneaux, augmentée d'un sur Solitude, un sur Mayotte et un sur la Guadeloupe.

La cérémonie nationale du 10 mai au Jardin du Luxembourg





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Un 10 mai sous le signe de la jeunesse
et de la résistance des femmes



monument.jpgLa 17ème cérémonie de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions s’est tenue le 10 mai 2022 au Jardin du Luxembourg en présence du Président de la République.

Autour de la sculpture « Le Cri, l’Écrit » créée par Fabrice Hyber, qui symbolise l’esclavage et son abolition.

Cette cérémonie organisée par la Fondation pour la mémoire de la déportation (FME) s’inscrit dans le Temps des Mémoires, cycle annuel des commémorations de la mémoire de l’esclavage qui rassemble les deux journées nationales des 10 et 23 mai, et les sept journées locales célébrant l’abolition de l’esclavage dans les collectivités d’outre-mer.

La jeunesse au cœur de la cérémonie du 10 mai

La jeunesse était particulièrement mise à l’honneur lors de cette 17ème cérémonie, qui s’est tenue en présence de 400 jeunes venus de toute la France. Dans le public étaient rassemblées notamment des classes venues de Paris et d’Ile-de-France, des élèves des écoles de la deuxième chance, ainsi que des jeunes mobilisés par les associations d’éducation populaire de la région. La jeunesse était également au cœur de la cérémonie elle-même :

• Les élèves de quatre classes distinguées par le concours scolaire de la Flamme de l’Egalité (Sotteville-lès-Rouen, Saint-Denis-de-la-Réunion, Fougères, Saint-Georges de Reintembault, Strasbourg) ont interprété des extraits de leurs travaux, autour l’idée de liberté :

– des élèves de CM1-CM2 de l’Ecole élémentaire Ferdinand Buisson, Sotteville-lès-Rouen ont lu un extrait du « Carnet de Ruby » à propos de Joséphine Baker.

– des élèves de CM2 de l’Ecole élémentaire Immaculée Conception, Saint-Denis-de-la-Réunion, ont Interprété la chanson « Noirs et marrons » autour de la mémoire du marronnage à La Réunion.

– des élèves de 4ème du Lycée agricole Jean-Baptiste Le Taillandier de Fougères, ont lu leurs textes sur l’esclavage et des élèves de 4ème du Collège Julien Maunoir de Saint-Georges de Reintembault (35) ont lu poème « Zumbi » à propos d’un rebelle marron dans le Brésil au XVIIe siècle.

• Des élèves du collège Ampère d’Arles, lauréats du prix « Collège » de concours de la Flamme de l’Egalité 2020 ont lu des extraits du roman La mulâtresse Solitude d’André Schwarz-Bart, évocation de cette femme, ancienne esclave, symbolisant la résistance de la Guadeloupe au rétablissement de l’esclavage en 1802 ;

• Des élèves de la classe de 2nde du lycée Scheurer Kestner de Strasbourg ont lu la conclusion de leur vidéo engagée « Non l’esclavage n’est pas terminé ! Mobilisons-nous ! » sur l’expérience d’une jeune femme victime d’esclavage moderne en France du XXIème siècle.

• La chorale Les Petits Ecoliers Chantants de Bondy ont interprété La Marseillaise.

La chanteuse réunionnaise Christine Salem a interprété lors de la cérémonie deux chansons de maloya de sa composition. Le maloya est un genre musical né à La Réunion de la résistance à l’esclavage.

2022 : 220 ans de l’insurrection de Louis Delgrès , 50 ans de la publication de La Mulâtresse Solitude

solitude.pngCette année, le Temps des Mémoires et la cérémonie nationale du 10 mai ont mis à l’honneur la figure de Solitude, cette femme guadeloupéenne, ancienne esclave, qui fit partie de la révolte menée par l’officier martiniquais Louis Delgrès contre le rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe par Napoléon Bonaparte en 1802. Fidèles à la devise de la Révolution « Vivre libre ou mourir », Delgrès et ses hommes préfèrent se faire exploser le 28 mai 1802 plutôt que de se rendre. Capturée alors qu’elle était enceinte, Solitude fut condamnée à mort, mais les autorités coloniales attendirent pendant plusieurs mois la fin de sa grossesse avant de la mettre à mort, le lendemain de son accouchement, le 29 novembre 1802.

A partir de cet épisode de la résistance de la Guadeloupe au rétablissement de l’esclavage, l’écrivain André Schwarz-Bart, survivant de la Shoah, et sa femme guadeloupéenne Simone Schwarz-Bart ont imaginé un cycle romanesque sur l’héritage de l’esclavage dans les Antilles. Paru en 1972, La mulâtresse Solitude, ce roman a fait resurgir le souvenir de Solitude, qui s’est imposée aujourd’hui comme le symbole de la résistance de toutes les femmes à l’esclavage, célébrée outre-mer comme dans l’hexagone par des monuments, des noms de lieux et, cette année, par un timbre commémoratif émis par La Poste et la première statue mettant à l’honneur une femme noire à Paris, qui sera inaugurée également le 10 mai.

Le Temps des Mémoires : des cérémonies et des événements dans toute la France et sur les réseaux

Temps fort annuel de la mémoire de l’esclavage en France, le Temps des Mémoires est un rendez-vous pour tous, associant collectivités locales, associations, écoles, institutions patrimoniales, artistes, sportifs, médias et grand public.

Autour des dates des commémorations nationales et locales, ce cycle propose à chacune et chacun de se souvenir du crime contre l’humanité qu’a été l’esclavage, d’honorer les personnes mises en esclavage, de célébrer leurs combats et celui de tous celles et tous ceux qui les ont rejointes au nom des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Le Temps des Mémoires invite aussi à se rassembler contre son empreinte contemporaine dans le racisme, les discriminations et toutes les formes modernes d’esclavage, à partager les cultures d’outre-mer, issues de cette histoire.

Parce que l’histoire de l’esclavage est notre histoire à tous

Par la loi dite Taubira du 21 mai 2001, la France a reconnu la traite et l’esclavage coloniaux comme crime contre l’humanité. La France commémore l’abolition et les victimes de l’esclavage en deux dates nationales les 10 et 23 mai, et dans les outre-mer le 27 avril à Mayotte, le 22 mai en Martinique, le 27 mai en Guadeloupe, le 28 mai à Saint-Martin, le 10 juin en Guyane, le 9 octobre à Saint-Barthélémy et le 20 décembre à la Réunion où ces jours sont fériés.


Carte des manifestations du Temps des Mémoires,
dans tous les territoires, Hexagone et outre-mer



Source : le site de la Fondation.

Voir la carte et la liste des activités
dans toute la France labellisées par la FME



La FME propose à l’occasion du Temps des Mémoires :



• Les hashtags #Cestnotrehistoire et #TempsdesMémoires à partager sur les réseaux sociaux

• Un Kit de commémoration en ligne à l’intention des collectivités locales

• Une collection virtuelle d’archives et objets en rapport avec l’esclavage et ses héritage, mis en ligne sous le hashtag #PatrimoinesDéchainés par les institutions culturelles et patrimoniales participant au réseau Patrimoines Déchaînés animé par la FME.

• Une exposition en 13 panneaux #Cestnotrehistoire – Esclavage et abolitions : une histoire de France » dont 1 panneaux sur Solitude ; cette année, l’exposition a été enrichie de panneaux sur Solitude et sur l’histoire particulière des territoires d’outre-mer (Mayotte, Guadeloupe…)

L’exposition #CESTNOTREHISTOIRE



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Vous êtes une collectivité, un établissement scolaire, une institution culturelle et vous souhaitez utiliser l’exposition itinérante de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage

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La maire de Paris Anne Hidalgo a dévoilé également le 10 mai 2022 une statue en hommage à l’héroïne de la lutte contre le rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe, Solitude, exécutée en 1802, il y a 220 ans.

La statue du sculpteur Didier Audrat la représente un poing levé serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l’esclavage, protégeant son ventre rond de son autre main. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.

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« Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l’avenir », a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l’inauguration de cette statue représentait « un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l’esclavage », mais également « un message aux générations qui viennent ».

« Des femmes noires en statue il y en a déjà à Paris, mais il s’agit de statues allégoriques des représentations de l’Afrique, d’un continent exotisé », a déclaré de son côté Jean-Marc Ayrault, ancien premier ministre et président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. « Aujourd’hui ce n’est pas l’idée abstraite qui est représentée, c’est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté », a-t-il ajouté.

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