Lors de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste à la Cinémathèque française en 2018, le cousin de Dominique Cabrera, Jean-Henri se reconnaît dans le film-culte de Chris Marker, La Jetée (1962). Jean-Henri, l’enfant aux oreilles décollées, se tient à côté de ses deux parents sur la terrasse d’observation de l’aéroport d’Orly. C’est à partir de cette image que Dominique Cabrera commence son enquête filmique, véritable plongée dans sa généalogie familiale dont l’histoire dans la Métropole commence précisément à Orly lors du retour d’Algérie au mois de mai 1962.
L’histoire du film de Chris Marker et celle d’une famille de pieds-noirs s’entrelacent pour nous offrir une rare échappée du cinéma français sur la fin de l’Algérie coloniale – la « perte de l’Algérie » – et la venue des pieds-noirs en France. On découvre parmi les archives utilisées par Dominique Cabrera celle montrant Chris Marker en train de filmer l’impressionnante manifestation du 13 février 1962 lors des obsèques des victimes de de la répression policière au métro Charonne. Une manière de boucler la boucle.
Cheikh Sakho
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