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Édition du 1er novembre au 15 novembre 2025

Dans Mediapart : « Pensée décoloniale. 2005, une année charnière », par Faïza Zerouala

Dans une série d’article intitulée « Clichy-Sous-Bois 2005-2025 », Mediapart publie ce retour par Faïza Zerouala sur l’année charnière de 2005, celle de la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, de la révolte des quartiers populaires qui s’en suivit et aussi celle d’un essor du mouvement décolonial, avec notamment l’appel « Nous sommes les indigènes de la République » et la mobilisation contre la loi du 23 février 2005 prescrivant d’enseigner les « aspects positifs de la colonisation ».


Pensée décoloniale : 2005, une année charnière

par Faïza Zerouala, publié par Mediapart le 26 octobre 2025.

Source.

Si 2005 a été l’année de l’embrasement des quartiers populaires, elle a aussi été celle de forts débats et tensions qui permettent de l’éclairer. Avec une loi controversée sur l’héritage colonial, le « karcher » de Nicolas Sarkozy, mais aussi la naissance d’un nouvel élan postcolonial.

À l’occasion de la fête des pères, Sidi-Ahmed Hammache a voulu faire plaisir au sien, en nettoyant sa voiture. Ce 19 juin 2005, le petit garçon de 11 ans s’affaire au pied de son immeuble de La Courneuve (Seine-Saint-Denis). L’attention filiale vire au drame lorsqu’il est touché par deux balles qui ne lui sont pas destinées. Il meurt sur le coup.

Le lendemain, le ministre de l’intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, se rend chez la famille. Face aux caméras et micros, il promet de « nettoyer, au propre comme au figuré, la Cité des 4000 ».Dix jours plus tard, de retour sur les lieux, l’homme politique expliqueà des jeunes que« le terme “nettoyer au karcher” est un terme qui s’impose ». L’expression, presque martiale et hautement insultante pour les habitant·es des quartiers populaires, entre dans l’histoire.

Quelques mois plus tard, le même protagoniste réitère. Le 25 octobre 2005, deux jours avant la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Nicolas Sarkzoy effectue une visite au commissariat d’Argenteuil (Val-d’Oise), sous les huées des habitant·es. Il lève la tête et répond à l’interpellation d’une habitante sur la dalle. «Vous en avez assez, hein ? Vous en avez assez de cette bande de racailles ? Eh bien, on va vous en débarrasser. »Un vocabulaire qui creuse encore davantage la béance entre les habitant·es des quartiers populaires et la classe politique.

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Marche silencieuse en hommage à Zyed Benna et Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 29 octobre 2005. © Photo François Guillot / AFP

Le 27 octobre 2005, des adolescents reviennent du foot. Ils aperçoivent la police. Ils n’ont rien à se reprocher, contrairement aux premières allégations que fera par la suite le même Nicolas Sarkozy, mais n’ont pas leurs papiers d’identité sur eux. Zyed Benna, Bouna Traoré et Muhittin Altun se réfugient sur un site EDF, à Clichy-sous-Bois. Le courant saute dans la ville lorsqu’ils sont électrocutés.

Les deux premiers décèdent sur le coup. Le troisième en réchappera gravement brûlé. Trois semaines durant, la France des quartiers populaires s’enflamme, lassée de ces contrôles au faciès incessants, de voir les siens en mourir et de ses conditions d’existence.

Pour le chercheur au CNRS et spécialiste de la police Fabien Jobard, interrogé par le journaliste Antoine Tricot dans son livre 9-3. Une histoire plurielle de la Seine-Saint-Denis (Le Seuil, 2025), ce sont d’abord les mots qui sonnent comme « une déclaration de guerre à toute une jeunesse ». Il poursuit : « C’est le politique, en particulier Nicolas Sarkozy et ses équipes qui créent les conditions de survenue de cet évènement que sont les émeutes françaises de 2005. »

Des mois de controverses mémorielles

Les nombreux débats politiques qui ont marqué l’année 2005 peuvent aussi éclairer cet épisode éruptif. Dans ce magma, relevons la controverse à propos de la loi du 23 février 2005 et son article 4 qui établissait que « les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord ».Cet article, subrepticement introduit sous forme d’amendement au projet de loi initial, focalisera toute l’attention politique et médiatique jusqu’à son abrogation en 2006. Dossier Clichy-sous-Bois, morts sans justice 13 articles

Outrés, les deux spécialistes de l’histoire coloniale, Claude Liauzu et Gilbert Meynier, sollicitent alors Gérard Noiriel, historien de l’immigration, pour lancer une pétition intitulée « Colonisation : non à l’enseignement d’une histoire officielle ». Elle est publiée dans Le Monde en mars 2005 et relayée par plusieurs associations. « En à peine deux semaines, nous avons recueilli plus de mille signatures, preuve de l’écho qu’a rencontré notre initiative pour défendre l’autonomie de la recherche contre toute forme de récupération politique », se remémore Gérard Noiriel.

L’historien Romain Bertrand revient en profondeur, dans son ouvrage Mémoire d’empire. La controverse autour du « fait colonial » (Éditions du Croquant, 2006),sur cet épisode législatif, rendu possible par une convergence d’intérêts électoraux, notamment autour du vote des populations « pied-noir ».

« L’année 2005 aura bien été celle de la guerre ouverte des mémoires du “fait colonial” »,écrit encore Romain Bertrand. Ce que Gérard Noiriel confirme. L’enjeu de la pétition lancée avec ses camarades est alors de contrer « l’offensive réactionnaire » à l’œuvre pour étouffer les révélations sur les « actes de torture commis pendant la guerre d’Algérie, qui avaient été refoulés jusque-là ».

Au tout début de la décennie, pourtant, des affaires retentissantes avaient remis le sujet de la mémoire coloniale dans l’actualité, le général Aussaresses confessant avoir torturé en Algérie, et la militante algérienne Louisette Ighilahriz avoir subi la torture dans sa chair.

Mais la question coloniale n’en finit pas, cette année-là, de s’imposer et d’être débattue. Une stèle est érigée à Marignane (Bouches-du-Rhône), en juillet 2005, à la mémoire des « combattants morts pour que vive l’Algérie française »

Dans la même temporalité, un livre, La Fracture coloniale. La société française au prisme de l’héritage colonial sous la direction de Nicolas Bancel, Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire (La Découverte, 2005), rencontre le succès en librairie et divise les historiens, accusés par les auteurs de ne pas s’intéresser aux postcolonial studies (les études postcoloniales), contrairement à ce qui se passe dans le monde anglophone.

Des « indigènes » pour le postcolonialisme

Dans une symétrie presque parfaite, au même moment, un collectif militant émerge lui aussi dans le débat public. Il s’appelle le mouvement des Indigènes de la République et ses membres sont issu·es de groupes de lutte autonome contre les discriminations, de mouvements pour la Palestine ou de collectifs de lutte contre la loi interdisant le port du voile à l’école. Ces militant·es puisent leur identité dans le vocabulaire colonial avec un retournement spectaculaire du stigmate, puisque la filiation avec leurs ancêtres colonisé·es est ainsi revendiquée.

Un appel détaillant leurs revendications est publié sur le site Oumma.com en janvier 2005. Baptisé « Nous sommes les indigènes de la République ! », il commence ainsi : « Discriminées à l’embauche, au logement, à la santé, à l’école et aux loisirs, les personnes issues des colonies, anciennes ou actuelles, et de l’immigration postcoloniale sont les premières victimes de l’exclusion sociale et de la précarisation. Indépendamment de leurs origines effectives, les populations des “quartiers” sont “indigénisées”, reléguées aux marges de la société. Les “banlieues” sont dites “zones de non-droit” que la République est appelée à “reconquérir”. »

Plus loin, le collectif assure que « l’imaginaire colonial raciste » n’est pas confiné à l’extrême droite et qu’il gangrène tout l’arc politique. Le collectif appelle enfin à la tenue des Assises de l’anticolonialisme postcolonial le 8 mai 2005, à Paris, avec une marche commémorant les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, survenus à la même date en 1945 en Algérie. 

Aucun syndicat ou parti politique n’a officiellement soutenu l’appel, rapporte Le Monde à l’époque. Les arguments du texte étaient alors jugés « trop simplistes ».La gauche s’affirmant républicaine ou universaliste, quant à elle, reproche au texte ses parallèles historiques bancals.

Certains milieux militants sont au contraire heureux de voir cette pensée décoloniale ainsi articulée, dans une période où l’antiracisme est assez inaudible. Parmi eux, Pierre Tevanian, enseignant, animateur du site Les mots sont importants et auteur d’essais. S’il n’a pas pris part à sa rédaction, l’homme a été « aux premières loges » du lancement de ce manifeste et a fait partie de la liste des « premiers signataires », considérés comme « initiateurs ».

« Il y avait un espoir, ce qui explique que le manifeste ait été massivement signé. Inversement, dans le monde plus institutionnel, il y a eu des positionnements plus critiques »,retrace-t-il. 

Pierre Tevanian interprète le succès de ce texte comme conjoncturel, en rupture avec « l’antiracisme d’État » incarné alors par SOS Racisme :« De facto, le diagnostic établi s’est révélé juste avec le débat lancé par la loi sur le rôle positif de la colonisation défendue par tous les arguments néocoloniaux possibles. C’est ce qui a donné raison à ce qui était écrit dans cet appel, à savoir qu’il y a un racisme systémique qui prend racine dans l’histoire coloniale. Les révoltes qui surviendront à l’automne ne feront que confirmer le constat posé par les Indigènes de la République. »

Un nouveau visage pour l’antiracisme

De son côté, Jérémy Robine, géographe, formule le même constat. Il a suivi les Indigènes de la République dans les premiers mois de leur existence comme jeune chercheur. Un article « extrêmement désagréable pour le MIR », (qui publiera un droit de réponse) paru dans Le Monde, le pousse à aller voir de plus près cette mouvance embryonnaire emmenée par Houria Bouteldja et Youssef Boussoumah.

Ces nouveaux acteurs l’intéressent dans ce contexte où « les tours du 11-Septembre se sont aussi écroulées sur l’antiracisme. Le débat politique est stérilisé et lorsqu’on parle des banlieues, on évoque uniquement la peur de “cellules dormantes d’Al-Qaïda”… ».

Les Indigènes comblent un vide alors que l’antiracisme est aphone, juge Jérémy Robine. Ils permettent aux personnes racisées (un terme qui s’imposera plus tard) de penser leur condition et « la ségrégation raciale ».Ils leur permettent de se « reconnecter » à l’histoire coloniale et même esclavagiste.

Même si, insiste Pierre Tevanian, « les Indigènes ne sont pas les premiers à avoir réinscrit le phénomène raciste dans les rapports sociaux et l’héritage colonial pour penser les discriminations racistes et les quartiers populaires ».L’auteur fait référence au Mouvement de l’immigration et des banlieues (MIB) qui a, dès les années 1990, posé dans ses tracts cette idée de continuum colonial dans le traitement des habitant·es des quartiers populaires.  Avant lui, le Mouvement des travailleurs arabes (MTA) traçait un parallèle entre les crimes racistes et le passé colonial. 

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Rassemblement à l’appel du Mouvement des Indigènes de la République pour dénoncer les crimes de l’époque coloniale, à Paris le 8 mai 2006. © Photo Olivier Laban-Mattei / AFP

Sarah Mazouz, sociologue et chargée de recherches au CNRS, autrice de Race (Anamosa, 2020) et Nation (Anamosa, 2025),se souvient pour sa part de la circonspection du monde universitaire face à l’initiative des Indigènes. « Une forme de dédain » s’impose, estime-t-elle. Pour la sociologue, « il aurait fallu simplement considérer ce texte comme ce qu’il est : un texte politique et non pas universitaire. On n’écrit pas un manifeste politique comme on écrit une thèse ».

L’historien de l’immigration Gérard Noiriel se veut plus explicite. Pour lui, l’appel des Indigènes de la République « illustrait un usage politique de l’histoire coloniale, ce que [leur] pétition critiquait également, mais de façon implicite. Que des journalistes ou des militants politiques reprennent à leur compte cette logique mémorielle, pour défendre les causes qu’ils croient justes, est tout à fait normal, dans une démocratie ».Ce qui n’épuisait pas, pour les enseignants-chercheurs, le rôle de défense « des principes scientifiques » sur lesquels reposent leurs disciplines.

À l’heure des révoltes, la grille décoloniale s’impose

Vingt ans plus tard, les Indigènes de la République n’existent plus en tant que tels et plusieurs militant·es issu·es de cette mouvance sont décrié·es pour leurs prises de position récentes sur l’antiracisme, le féminisme ou l’antisémitisme.

La sociologue Sarah Mazouz considère toutefois que 2005 et les débats qui l’ont jalonnée ont un mérite. « Cela a permis l’émergence de sujets permettant de penser la question raciale, coloniale et les continuités coloniales dans une situation postcoloniale, au sens de quelque chose de cette époque qui persiste par-delà l’existence du système colonial en tant que tel. » Et qui s’incarne aussi dans la façon dont les révoltés des quartiers populaires « ne seront pas présentés comme des citoyens français ».

Car à l’automne 2005, les trois semaines de révoltes urbaines consécutives à la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré vont stupéfier une partie de la France. Jeune sociologue, Sarah Mazouz réalise, un an après, des entretiens avec des jeunes ayant participé ou non à l’embrasement social de l’automne précédent pour un article. Elle se rappelle de jeunes habitant·es témoignant d’un sentiment de relégation très fort « avec l’idée qu’ils [étaient]obligés de rester à leur place ». « Ce qui peut rappeler par certains aspects les hiérarchies statutaires organisant la société coloniale »,pointe la sociologue.

La grille décoloniale est de fait mobilisée pour interpréter le sens des révoltes consécutives à la mort de Zyed et Bouna dans les quartiers populaires. Michel Kokoreff, sociologue et auteur d’Émeute (Anamosa, 2025), abonde.« Leur altérité, c’est celle d’être vus comme de la racaille et des casseurs. L’épisode du “karcher” s’est produit juste avant. Dans cette altérité, il y a un mélange de dimensions territoriales, sociales et ethno-raciales. »

Michel Kokoreff rappelle le caractère inédit de ces révoltes : la longueur de l’épisode et l’absence de leader. Mais également le fait que la violence institutionnelle dénoncée alors n’a jamais été réglée depuis. « Jusqu’à aujourd’hui, on traite les effets mais jamais les causes. Et d’une certaine manière, le mouvement de l’été 2023 après la mort de Nahel [Merzouk] a été un écho de même échelon national, même s’il a été plus court et plus sauvagement réprimé qu’en 2005. »

La réponse politique en 2005 est à cet égard éloquente, puisqu’elle puise d’abord, pour éteindre le feu, dans l’arsenal législatif mobilisé durant la guerre d’Algérie. Le premier ministre de l’époque, Dominique de Villepin, annonce le 7 novembre 2005 l’application de la  loi de 1955, soit l’état d’urgence utilisé pour éteindre l’insurrection algérienne. Il se gardera d’employer le terme, tout comme le président de la République Jacques Chirac, relève l’historienne Sylvie Thénault, et évoquera simplement un « couvre-feu ». Le dispositif n’avait pas été utilisé depuis 1985 – en Nouvelle-Calédonie.

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Le ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy, protégé par sa sécurité, lors de sa visite à Argenteuil le 25 octobre 2005. © Photo Joël Saget / AFP

Utiliser cet outil, « alors que le débat sur le passé colonial français et son héritage au présent occupe l’espace public, n’était-il pas maladroit ? », interroge de manière rhétoriqueSylvie Thénault. Sarah Mazouz partage cette analyse. Le télescopage est dans tous les cas bavard, puisqu’il confirme en quelque sorte « la persistance des catégories de perception des personnes racisées comme étant en fait des colonisées, ou en tout cas qui méritent le même traitement que leurs ascendants colonisés », pointe la chercheuse.

Face à cela, et dans un contexte de surenchère à droite entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, payante électoralement, l’antiracisme se recompose. L’année 2005 marque en effet le moment de la création de collectifs antiracistes comme le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) ou la Brigade anti-négrophobie.

Déni persistant

Vingt ans plus tard,et alors qu’en juin 2023 Nahel Merzouk, 17 ans, est tué à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine), Pierre Tevanian juge pour sa part que la situation et les termes du débat n’ont guère évolué. La police reste « intouchable », l’islamophobie s’exprime au quotidien.

« Les élites n’ont toujours pas compris qu’il fallait parler d’égalité et de lutte contre la discrimination, et surtout agir !, regrette-t-il. Au moment de la mort de Nahel, on a vu les mêmes sorties culturalistes culpabilisantes sur les parents irresponsables qu’en 2005, les mêmes éléments de langage et les mêmes grilles de lecture déconnectées de toute explication sociale, mais repolitisées à droite du côté de la morale, du culturalisme et de l’ethnicisation. »

Le Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire (CVUH), fondé par Gérard Noiriel avec l’historienne Michèle Riot-Sarcey et l’historien Nicolas Offenstadt dans le prolongement de la pétition de 2005, existe toujours. Signe que les instrumentalisations de l’histoire qu’ils dénoncent se poursuivent.

Début 2025, le journaliste Jean-Michel Aphatie s’est trouvé englué dans une polémique poisseuse après avoir comparé les enfumades du général Bugeaud lors de la conquête en Algérie au massacre d’Oradour-sur-Glane lors de la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il commentait les tensions actuelles entre les deux pays.

« Si la France présentait des excuses pour cent trente ans de massacres, de meurtres, de paupérisation d’un peuple, d’une violence incroyable… cent trente ans d’occupation », avait déclaré le journaliste. Des propos toujours intolérables pour une frange de la population, polluée par le déni persistant du fait et de la violence coloniale.


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