Au Lloyd’s, marché britannique de l’assurance, une plongée dans les archives de l’esclavage
par Eric Albert, publié par Le Monde le 12 décembre 2023.
L’institution financière a ouvert ses archives, révélant l’ampleur de sa responsabilité dans l’esclavage et l’importance de ce « commerce » pour le développement de l’économie britannique.
Le document est plus jauni d’un côté que de l’autre mais très bien conservé. Il s’agit d’un formulaire administratif à l’ancienne, pré-imprimé, avec des espaces vides à remplir. Un jour d’août 1794, Fermin de Tastet est entré dans le bâtiment du Royal Exchange, au centre de la City, pour négocier l’un de ces contrats d’assurance types. Rien que de plus banal pour ce riche marchand espagnol basé en Angleterre.
Son confrère Sebastian de Lasa y Irala, qui vit alors à La Havane, lui a demandé de s’occuper de couvrir les risques du Guipúzcoa, une frégate accostée à Liverpool, qui doit partir pour les côtes africaines et transporter des « marchandises » jusqu’aux Antilles. Seule particularité : il s’agit d’esclaves.
Fermin de Tastet a visiblement bien travaillé. « Au nom de Dieu, Amen », comme débute le contrat, un accord est trouvé. Une vingtaine d’assureurs se sont rassemblés pour couvrir les risques. Le navire est assuré à hauteur de 3 500 livres, soit 450 000 euros d’aujourd’hui. « Les esclaves sont valorisés 45 livres chacun », précise une note écrite à la main. Soit environ 5 000 euros actuels. Le nombre d’esclaves transportés, bien qu’incertain, est estimé autour de trois cents.
Preuve que le secteur de l’assurance était déjà bien développé, tout était prévu, jusqu’au plus glaçant des détails. En cas de mort d’un esclave à la suite d’une rébellion, sa valeur était assurée, au-delà d’une franchise de 5 %. Si la mort se déroulait sur l’un des canots utilisés pour transporter les hommes entre le bateau et la terre ferme, un lieu jugé plus risqué, la franchise passait à 10 %. La « guerre », le « piratage » et la « baraterie » (mauvaise conduite de l’équipage) étaient couverts.
En revanche, une « simple » mort naturelle sur le bateau, notamment de maladie, était exclue de la police d’assurance, parce qu’elle était trop commune. Selon l’estimation de la base de données Transatlantic Slave Trade, qui détaille le transport des 12,5 millions de personnes victimes de la traite humaine transatlantique, 12,2 % des esclaves sont morts pendant la traversée. L’hécatombe était d’une telle ampleur que les risques étaient trop élevés pour les assureurs.
L’assurance, élément-clé de l’esclavage
Dans l’histoire de l’esclavage, le contrat d’assurance signé par Fermin de Testet est l’un des seuls retrouvés complets, détaillés, contenant la liste des assureurs et les calculs de la « valorisation ». « Ce document montre l’horreur et la violence de l’esclavage, mais aussi la nécessaire sophistication qui l’a rendu possible », estime Alexandre « Sasha » White.
Le 8 novembre, cet historien américain de l’université Johns-Hopkins de Baltimore a conclu plus de deux années de recherche dans les archives du Lloyd’s, le grand marché britannique de l’assurance. Son travail fait suite aux excuses officielles présentées par l’institution en juin 2020 pour sa responsabilité dans le trafic d’esclaves.
« C’était une période ignoble et honteuse dans l’histoire britannique, ainsi que la nôtre, et nous condamnons les fautes indéfendables de cette période », reconnaissait alors le Lloyd’s. Les manifestations de Black Lives Matter, aux Etats-Unis puis au Royaume-Uni, et la statue d’un marchand d’esclaves jetée à l’eau par la foule à Bristol avaient remis le sujet à l’ordre du jour, provoquant un début d’introspection de plusieurs institutions financières britanniques.
Au-delà de ses excuses, le Lloyd’s a décidé d’ouvrir ses archives. Sous la direction de M. White, plusieurs historiens de l’université Johns-Hopkins se sont penchés dessus, mettant au jour la froide et implacable logique financière derrière la traite humaine. Son travail a abouti à une présentation en ligne très éducative et détaillée des archives, intitulée « Underwriting Souls » (« assurer les âmes »). Détail important, le travail des historiens n’a pas été financé par le Lloyd’s, mais par la fondation américaine Mellon et par l’université Johns-Hopkins. « Il était vital que nous ne recevions pas d’argent du Lloyd’s, pour qu’il n’y ait pas le moindre conflit d’intérêts », explique M. White.
De cette plongée dans les archives, l’historien tire une conclusion principale : « Les risques financiers du trafic d’esclaves étaient très importants, parce que beaucoup mouraient ou se rebellaient. Sans le Lloyd’s et ses assurances, il aurait été très difficile de faire fonctionner ce commerce. »
Comme pour tout sinistre, l’assureur a alors fait son travail. Il dépêche un expert, John Shoolbred, le secrétaire de la Compagnie des marchands de commerce avec l’Afrique, afin de « fixer la valeur des biens appartenant au Guipuzcoa ». Après évaluation, les assureurs ont accepté de compenser le propriétaire. Sur le document, un à un, le nom de chacun des assureurs est rayé au fur et à mesure que les paiements sont effectués.
Le Lloyd’s, lié à l’esclavage dès ses débuts
Dès son ouverture, cette institution est impliquée dans l’esclavage. Au départ, il s’agit d’un simple café, qui appartient à un certain Edward Lloyd, mentionné pour la première fois dans la London Gazette en 1688. Le débit de boissons est alors proche du port de Londres et les marchands s’y retrouvent pour négocier leurs affaires : prêts, ventes aux enchères de bateaux (la vente se termine quand une bougie a fini de se consumer) et assurances, donc. Le « nouveau monde » américain est en pleine colonisation, les plantations de cannes à sucre se développent et la traite humaine sous-tend toute cette économie.
A Londres, des esclaves tentent régulièrement de s’enfuir des bateaux qui sont à quai et le café d’Edward Lloyd semble être un lieu incontournable pour leur recherche. Celui-ci est mentionné au moins vingt fois dans la London Gazette comme un lieu pour aller récupérer un asservi. Ainsi, en 1761, après deux évasions, une petite annonce est passée dans ce journal : « Quiconque pourra donner des informations sur les nègres précités à Gustavus Barton, au café de Lloyd, afin de les appréhender, recevra une récompense de quatre guinées ainsi que leurs frais. »
Dans les années 1770, le Lloyd’s se spécialise exclusivement dans l’assurance, se rapprochant de sa forme moderne. L’endroit n’est pas une entreprise, mais un marché : il s’agit d’un lieu où de riches individus se retrouvent pour accepter – ou non – d’assurer certaines marchandises. Généralement, plusieurs dizaines d’entre eux se regroupent pour partager les risques.
L’un de ces assureurs individuels est Horatio Clagett. Son « livre des risques », où sont soigneusement consignés l’ensemble des voyages qu’il a couverts, était dans les archives. La majorité de son travail concerne des matières premières (blé, graines…) mais dans 59 cas, il s’agissait d’esclaves. Chaque colonne note soigneusement le lieu de départ du bateau, celui d’arrivée, le montant assuré, la prime d’assurance… Et la toute première case comporte une lettre : « A » pour signaler une marchandise bien arrivée, « L » (« Loss ») pour perdue, et « C » pour capturée. La tenue du livre est impeccable et les esclaves sont traités exactement comme les autres marchandises.
Un esclave jeté par-dessus bord est assurable
Parmi les découvertes réalisées par M. White et son équipe, une surprise a été de s’apercevoir des liens très étroits entre les assureurs de Londres et de Liverpool, preuve une fois de plus que cette industrie était très sophistiquée. Les historiens ont notamment recoupé le « livre des risques » de M. Clagett avec un autre livre des risques d’un assureur basé à Liverpool, sans doute celui d’un certain Solomon D’Aguilar. A leur surprise, les historiens ont découvert que les deux hommes avaient co-assuré les mêmes bateaux à de nombreuses reprises. « Cela suggère qu’il existait un réseau d’assureurs bien plus large qu’on ne l’imaginait, alors que jusqu’à présent, les centres de Londres et de Liverpool étaient considérés comme largement séparés », note M. White.
Dans cette implacable logique financière, l’étape suivante était… l’ouverture de litiges. L’un des plus connus concerne l’insupportable barbarie qui s’est déchaînée au bord du Zong, un navire qui a quitté le port de Liverpool en septembre 1781. Quatre cent soixante-dix esclaves sont dans ses soutes. Des tempêtes et des erreurs de navigation mènent au désastre. « Après douze semaines, et toujours en mer, sept des dix-sept membres d’équipage étaient morts », écrivent les historiennes Pat Hudson et Maxine Berg dans un récent livre (Slavery, Capitalism and the industrial revolution, Wiley, 2023, non traduit). L’eau commence à manquer. Le capitaine choisit alors de jeter par-dessus bord soixante esclaves mourants. Puis, d’autres. Et encore d’autres.
Au total, 122 captifs sont ainsi noyés au milieu de l’Atlantique. Outre la détresse du bateau, une raison purement financière et comptable vient expliquer ces meurtres. « Les esclaves qui mouraient à bord n’étaient pas couverts par l’assurance, mais ceux jetés par-dessus bord “afin de protéger la sécurité du bateau” l’étaient », expliquent les autrices. Le propriétaire du Zong en était parfaitement conscient. Après la catastrophe, il s’est retourné vers les assureurs pour leur demander compensation. Le drame est connu parce que ces derniers ont refusé, et qu’un procès s’est ouvert.
Le capitaine et son équipage ont même été mis en examen pour meurtre. Mais le juge a rejeté ce chef d’accusation parce que les esclaves n’étaient pas considérés comme des êtres humains, mais comme des marchandises. Dans son verdict, il souligne qu’il s’agissait de « la même chose [que] si des chevaux avaient été jetés par-dessus bord ». Comme pour toute industrie, ce scandale a débouché sur… une nouvelle régulation, avec l’imposition d’un nombre maximum d’esclaves pouvant être transportés dans un même bateau.
L’esclavage, clé du développement de la finance
Le travail autour des archives du Lloyd’s fait partie d’une prise de conscience plus large parmi les historiens du poids de l’esclavage dans le développement de la Grande-Bretagne des XVIIe et XVIIIe siècles. Non seulement l’argent des colonies a aidé la croissance, mais il a aussi profondément changé le fonctionnement du capitalisme, en particulier à la City. « La relation allait dans les deux sens : la finance a très largement stimulé le trafic d’esclaves, mais le trafic a aussi apporté des innovations dans la finance », explique Pat Hudson, professeure émérite à l’université de Cardiff.
Ainsi, pour développer des plantations dans les Antilles, il fallait de très importants capitaux, afin d’acheter la terre, les esclaves, planter les cannes à sucre, les transformer, les exporter… Face à ce besoin, le marché des prêts est rapidement devenu beaucoup plus sophistiqué. De même, les propriétaires anglais étant souvent loin de leurs exploitations, ils demandaient donc des comptes précis, ce qui a développé la comptabilité moderne. L’assurance s’est révélée essentielle, et les Britanniques se sont mis à dominer ce marché mondial, allant jusqu’à assurer des navires français ou hollandais, malgré l’atmosphère de concurrence frontale entre les empires.
« Le Lloyd’s générait six millions de livres [environ 500 millions d’euros aujourd’hui] de primes d’assurance par an en moyenne entre 1793 et 1807 [date à laquelle le commerce des esclaves a été interdit en Grande-Bretagne] », note Mme Hudson. Pour elle, l’impact de cette traite humaine était « systémique » : « Sans l’esclavage, la révolution industrielle aurait eu lieu mais sans doute plus tard, et de façon différente. Le secteur financier n’aurait peut-être pas été aussi dominant en Grande-Bretagne. »
A quelques centaines de mètres du Lloyd’s, une exposition au Musée de la banque d’Angleterre depuis avril 2022 expose ces liens profonds entre la City et l’esclavage. Si la banque centrale n’était pas au cœur du trafic, une importante partie de ses dirigeants, tous de riches banquiers de l’époque, avaient fait fortune de cette manière. Humphry Morice, surnommé « le prince des esclavagistes », est sans doute le plus connus d’entre eux. L’homme, dont le portrait montre un gentilhomme à la grande perruque bouclée et au visage sévère, a été tour à tour membre du conseil d’administration, vice-gouverneur et gouverneur de la banque d’Angleterre dans les années 1720. Au total, M. Morice a participé au financement de 103 voyages d’esclaves, soit environ 30 000 hommes, femmes et enfants. Ironie de l’histoire, une large partie de sa responsabilité serait restée inconnue s’il n’avait pas détourné de la banque près de 29 000 livres (7 millions d’euros actuels), ce qui a mené à un procès et à la saisie de nombreux documents.
Cette domination des marchands d’esclaves sur la banque d’Angleterre ne fera ensuite que progresser. Dans les années 1790, près de la moitié de ses gouverneurs et membres du conseil d’administration venait de ce secteur. L’institution, chargée notamment d’éviter les paniques financières, est aussi venue au secours de nombreuses banques au cours du XVIIe siècle, plusieurs ayant misé trop gros sur le trafic triangulaire avec les Caraïbes.
Les difficultés de la réparation
Une fois le travail de mémoire réalisé, une autre question se pose : comment compenser ou offrir des réparations à ce que la loi française considère depuis 2001 comme un crime contre l’humanité ? Outre son travail de mémoire, Lloyd’s a décidé d’attribuer 52 millions de livres (60 millions d’euros) à des projets axés sur le soutien à la diversité. Environ 40 millions seront versés sous forme de deux fonds, l’un à la Banque africaine de développement, l’autre à la Banque de développement interaméricaine.
Le reste est géré directement par le Lloyds. Une partie sera consacrée à l’éducation : des tournées sont prévues dans les écoles, pour exposer la responsabilité du Lloyd’s en particulier et plus généralement de la City dans le trafic d’esclaves ; au siège de l’institution, un petit mémorial, présentant quelques-unes des archives les plus importantes, a été mis en place.
Une autre partie va à la formation. Il s’agit d’apporter des bourses d’étude à des jeunes issus des minorités ethniques, mais aussi d’embaucher plus de personnes issues des minorités ethniques, avec une « ambition » à terme d’en faire à terme le tiers des recrutements. « C’est un début et aucune compensation ne pourra jamais faire pardonner l’esclavage », reconnaît Mark Lomas, le responsable de ce programme au Lloyd’s.
Ne faudrait-il pas mieux essayer de payer des réparations aux descendants des esclaves ? « L’un des principaux problèmes est que les archives sont extrêmement parcellaires », souligne M. Lomas. Difficile d’identifier clairement les descendants des 12 millions d’esclaves et lesquels sont passés par des bateaux assurés par le Lloyd’s. Par ailleurs, conclut M. Lomas, dans ses discussions avec des associations sur la meilleure façon de répondre à ce passé esclavagiste, la plupart préféraient de l’aide pour « améliorer le futur, puisqu’on ne peut pas changer le passé ».
Archives de l’esclavage : banquiers et assureurs français sont loin d’être aussi transparents
par Eric Albert, publié par Le Monde le 12 décembre 2023.
Aucune démarche similaire à celle du Lloyd’s, qui a ouvert ses archives aux chercheurs étudiant la traite transatlantique, n’a été identifiée en France, pourtant troisième nation esclavagiste, après le Portugal et le Royaume-Uni.
Outre le Lloyd’s et la Banque d’Angleterre, d’autres grandes entreprises britanniques ont entamé un processus d’introspection similaire sur leur passé esclavagiste. NatWest, qui compte parmi ses origines une centaine de banques datant du XVIIe et du XVIIIe siècle, a mis en ligne une partie de ses archives de l’époque, reconnaissant ses liens avec l’esclavage, notamment par des prêts accordés à des propriétaires de plantations.
Cette transparence est nouvelle. En 2011, le Musée de Liverpool, qui venait d’ouvrir, avait décidé de se pencher sur le lien de la ville portuaire anglaise et de l’esclavage. Il avait exposé deux photos de la National Bank of Liverpool et de la Parr’s Bank, lointaines ancêtres de NatWest. La légende soulignait que « de nombreux banquiers de Liverpool étaient aussi des marchands qui possédaient des bateaux d’esclaves ». NatWest avait demandé à retirer les images.
En France, cette transparence n’est pour l’instant pas à l’étude. « A ma connaissance, aucune démarche similaire à celle du Lloyd’s n’a été entreprise par des entreprises françaises », témoigne Pierre-Yves Bocquet, le directeur adjoint de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, créée en 2019. Pourtant, souligne-t-il, « ça bouillonne dans la recherche », et « il y a beaucoup d’intérêt du côté de la société civile ».
Mais pour l’instant, le secteur privé bloque. Est-ce la crainte de s’exposer politiquement, et de provoquer des contre-attaques « antiwoke » ? Ou la preuve que les états-majors des grandes entreprises françaises ne sont pas très ouverts à la diversité et ne s’intéressent guère au sujet ?
Ancêtres d’entreprises actuelles
« Pourtant, l’histoire coloniale française est au moins aussi riche que celle du Royaume-Uni », insiste M. Bocquet. Au total, dans le sordide décompte de l’esclavage transatlantique, tenu par le site slavevoyages.org, le Portugal est le premier pays responsable, avec plus de 5,8 millions d’êtres humains transportés entre 1501 et 1866, le Royaume-Uni, le second, avec plus de 3,2 millions, et la France, le troisième, avec près de 1,4 million. Les ancêtres d’entreprises actuelles se trouvaient nécessairement impliqués dans ce trafic.
BNP Paribas a récupéré la Banque des Pays-Bas, créée avant l’abolition effective de l’esclavage dans les colonies néerlandaises en 1873, ainsi que la Banque de la Guyane, créée par prélèvement sur l’indemnité versée aux propriétaires d’esclaves français en 1849. BPCE comprend dans ses ancêtres les banques de Martinique, de Guadeloupe et de La Réunion, créées par prélèvement sur l’indemnité versée aux propriétaires d’esclaves français en 1849. r
Axa, le premier assureur français, trouve notamment dans ses racines la Compagnie d’assurances mutuelles contre l’incendie de Paris, dont l’un des fondateurs a fait fortune dans les plantations. L’entreprise réplique que le groupe n’a été créé qu’en 1985, et que le lien demeure très indirect. Contrairement au Lloyd’s, qui était spécialisé dans l’assurance des navires, et donc très lié à l’esclavage, Axa est essentiellement née de la création des assurances contre les incendies. Elle a cependant entrepris un travail de recherche sur son histoire sous la direction de Raymond Dartevelle, de l’université Panthéon-Sorbonne, à Paris, et « le sujet de l’esclavage fait bien entendu partie des dimensions couvertes », explique un porte-parole.