Valls appelle à « l’audace » lors du centenaire de la bataille de la Marne
En l’absence de François Hollande, en déplacement en Irak, Manuel Valls présidait les commémorations du centenaire de la bataille de la Marne (5 au 12 septembre 1914), symbole du « sursaut » français au début de la première guerre mondiale.
Fidèle à la pratique républicaine des commémorations, le premier ministre a tiré les leçons du passé pour les besoins du présent. Devant la « carotte », le monument de Mondement, village du sud-ouest de la Marne, verrou stratégique de la bataille, le premier ministre a rappelé qu’il y a cent ans « la France aurait pu tout perdre ». Le gouvernement, pris de panique, se réfugia à Bordeaux, mais l’armée allemande se heurta « à un mur de patriotisme et de courage ».
Selon Manuel Valls, « si cette bataille figure en bonne place dans le roman national », c’est en raison de « l’audace du génie français » qui s’est lancé dans la bataille « sabre au clair ». C’est « l’audace de faire naître au milieu du vacarme une lueur d’espoir » qui a permis à la France de se « surpasser ». « La France est un grand pays, reste un grand pays, et un grand pays ne renonce jamais », a-t-il encore martelé.
QUATRIÈME RENDEZ-VOUS
Un discours qui faisait écho aux propos qu’il avait tenus un peu plus tôt au Musée de la Grande Guerre de Meaux (Seine-et-Marne), où il avait été reçu un peu plus tôt par le maire de la ville, Jean-François Copé. « Le climat actuel, souvent médiocre, nous oblige à être à la hauteur » de ce que les Français ont fait durant la Grande Guerre, avait-il affirmé.
Cet appel s’adressait en premier lieu à la jeunesse, et plus particulièrement aux 1 700 élèves de troisième de la région, présents à Mondement. « L’histoire de cette bataille, vous la connaissez. Il vous reviendra le moment venu d’expliquer le chaos vers lequel mèneront les populismes et les nationalismes qui sont le poison de l’histoire », a-t-il déclaré.
Ce quatrième grand rendez-vous des commémorations en 2014 – après l’attentat de Sarajevo (28 juin), le 14 Juillet et l’entrée en guerre de la France (3 août) – se tenait dans un format national, sans représentants de haut niveau des autres pays ayant participé au conflit.
L’ambassadeur de Grande-Bretagne était toutefois présent à Mondement, quelque 100 000 soldats britanniques ayant participé à la bataille. Le 11 Novembre doit être le cinquième et dernier temps fort des commémorations du centenaire en 2014.
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Le monument de Mondement
Ce monument — la » Carotte » comme on l’appelle familièrement dans la région — a été élevé pour commémorer la première victoire de la Marne (5 – 12 septembre 1914). Le site a été choisi parce qu’il marquait un point stratégique dans le grand front établi par Joffre, de l’Oise à Verdun, pour riposter à l’ennemi et mettre un terme à l’invasion des armées de Guillaume II.
En 1920, le Parlement décide l’érection d’un monument commémoratif à Mondement. Il ne sera achevé qu’en 1938,. La déclaration de guerre empêchera son inauguration à la date initialement fixée, le 19 septembre 1939. La cérémonie n’aura finalement lieu que le 23 septembre 1951.
Le monument se présente comme une borne gigantesque haute de 35,5 mètres.
A la base côté nord sont sculptés en bas relief les effigies des généraux entourant le soldat de 1914. Celui-ci porte bien l’uniforme de soldat des premiers combats: képi, capote à pans relevés, pantalon (il était garance), brodequins. Le casque n’apparaîtra qu’en 1915. De gauche à droite: Sarrail, de Langle de Cary, Foch, Joffre et le Soldat, Franchet d’Espèrey, le Maréchal britannique French, Maunoury, Gallieni. Ils sont placés dans l’ordre qu’occupaient leurs armées sur le front.
Plusieurs inscriptions sont gravées. Au nord, au-dessus du bas relief, deux textes sont inscrits :
A la voix de Joffre, l’armée française en pleine retraite s’arrêta et fit face à l’ennemi. alors se déchaîna la bataille de la Marne sur un front de soixante dix lieues de Verdun aux portes de Paris. Après plusieurs jours de luttes héroïques, l’ennemi de toutes parts battait en retraite et sur toute l’étendue du front, la VICTOIRE PASSAIT.
Le second texte est une citation de l’ordre du jour de Joffre le 6 septembre 1914 :
« Au moment où s’engage une bataille dont dépend le salut du pays, il importe de rappeler à tous que le moment n’est plus de regarder en arrière. Tous les efforts doivent être employés à attaquer et repousser l’ennemi. Toute troupe qui ne peut plus avancer devra coûte que coûte garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut être tolérée. »
Source des informations sur le monument :http://www.mondement1914.asso.fr/le-monument .