Exposition itinérante
diffusée par l’Association Ancrages
à Marseille et ailleurs
avec le soutien de histoirecoloniale.net
Le séjour d’Abd-el-Kader à Toulon, sa quarantaine à l’hôpital maritime du Lazaret, puis et sa détention au Fort Lamalgue, sont insuffisamment connues et méritent d’être situées à leur juste place dans l’évolution intellectuelle de l’émir.
L’émir est vaincu, à la merci de la France qui a trahi sa parole. Mais Abd-el-kader est sorti grandi de cette épreuve durant ses quatre mois passés à Toulon.
« Abd El-Kader, Héros des deux rives » est une exposition réalisée en 2004, à l’initiative de la LDH de Toulon et en particulier M. François Nadiras, et de Mme. Andrée Bensoussan, avec l’aide l’association Histoire et Patrimoine seynois. Elle a été soutenue par le président de la Ligue des droits de l’Homme, Michel Tubiana, qui a pris la parole à son inauguration.
En 2022, l’association Ancrages – a souhaité la rééditer et la diffuser à Marseille, dans le contexte de célébration du soixantenaire de l’indépendance de l’Algérie, le portrait de l’Emir Abd El-Kader permet de revenir sur les conditions de la conquête coloniale et sur la figure de résistance d’un homme au parcours emblématique.
Opposant au général Bugeaud et ses pratiques cruelles en direction des populations civiles, l’émir Abd-el-Kader est principalement présenté comme chef militaire. Il naît près de la ville de Mascara en 1808 (Ouest algérien), d’une famille de l’aristocratie religieuse descendante de la tribu berbères des Beni-Ifferen et affiliée à la confrérie soufie Qadiriyya. Il se retrouve de façon inattendue à mener une campagne militaire au cœur des conflits méditerranéens et coloniaux.
Il s’engage contre la conquête française qui passe alors par de nouvelles stratégies sous les ordres de Bugeaud. Des « enfumades » de populations civiles en font partie. Les razzias, ou politique de la terre brûlée, consistent à brûler les terres, le bétail et les maisons des populations locales, suivie de la confiscation des terres leur appartenant pour les octroyer aux colons.
Autour de ce portrait multiple de l’Emir Abd-el-Kader (1808-1883), l’enjeu de l’exposition est de :
• sensibiliser à la résistance civile et populaire à la conquête coloniale de l’empire français,
• favoriser la compréhension du contexte historique, des motivations des puissances coloniales,
• permettre de comprendre les héritages contemporains du système colonial en termes de discriminations (code de l’indigénat, statut de « sujet de l’empire », de représentations « raciales » et d’empreintes patrimoniales, statuaires, odonymiques, urbanistiques… et plus largement, la façon dont la colonisation s’oppose aux valeurs républicaines issues de la Révolution française.
Cette exposition est diffusée en partenariat avec la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) Toulon-La Seyne et l’historien Gilles Manceron, représentant du site histoirecoloniale.net.
Les organismes prêteurs des sources ont été la Marine nationale, le service historique de la marine de Toulon, le Musée du Vieux-Toulon, les Archives municipales de Toulon, Les Archives Départementales du Var, les Archives Nationales d’Outre-Mer d’Aix-en-Provence (ANOM), le Musée Balaguier, la DRAC du Var. La bibliothèque municipale a mis à disposition le fonds Philibert, fonds sur l’histoire et les civilisations du Maghreb.
Nombre des panneaux : 12.
Type : panneaux auto-portés.
Mise en place et démontage : A la charge exclusive de l’association Ancrages.
Pour tout public, des ateliers de médiation culturelle ludiques sont proposés aux plus jeunes.
Pour accueillir cette exposition dans vos locaux, s’adresser à :
Khadija ROUL,
Chargée de médiation culturelle
07 67 98 82 09 / 09 50 74 04 67
Extrait de l’introduction à l’édition de 1977
par René R. Khawam
« En fait cette Lettre aux Français (dont nous donnons ici le texte intégral après en avoir établi l’édition critique en arabe en nous reportant aux manuscrits originaux) fut adressée non pas au prince-président, devenu entre temps « empereur des Français », mais à un certain Reinaud, président de la Société asiatique et membre de l’Institut. Ce détail est important. Il montre que l’émir s’adressait non pas à des gouvernants mais bien au peuple français dans son ensemble par l’intermédiaire de ses représentants culturels, ainsi que le veut la coutume arabe. »