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Édition du 1er au 15 octobre 2025

Un espace de réflexion essentiel fondé il y a vingt ans, le Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire (CVUH)

Le CVUH, dont la fondation remonte à la loi du 23 février 2005 enjoignant les enseignants à montrer les « aspects positifs de la colonisation », a vingt ans. Il a largement survécu à l’association Liberté pour l’histoire fondée au même moment, présidée par Pierre Nora, et regroupant nombre de membres de l’Académie française, qui avait lancé en 2008 un « Appel de Blois », largement médiatisé, qui s’en prenait à toutes les lois qu’elle qualifiait indistinctement de « lois mémorielles ». Y compris celle réprimant le négationisme de la Shoah (dite loi Gayssot), celle reconnaissant l’esclavage comme crime contre l’humanité (loi Taubira) ou celle prenant acte du génocide arménien.

Un site internet rénové

Cette association est bien vivante. Son site internet témoigne de la pérénité de ses activités. Sur sa page d’accueil, grâce aux entrées Qui sommes nous ? et Comment nous rejoindre ?, le CVUH se présente et explique comment on peut le rallier. Il propose des Débats d’actualité, ses Ateliers du CVUH, les Billets d’humeur du CVUH et des Recensions et critiques d’ouvrages.

Sa collection Passé et Présent. publiée par l’éditeur Agone y est présentée, ainsi que ses Textes de référence, dont son Manifeste du CVUH (en version multi-langues), et ses vidéos du CVUH.

Le colloque « Le CVUH a vingt ans »

Pour marquer son vigtième anniversaire, il organise un colloque à la Sorbonne les 3 et 4 octobre 2025, dans l’amphithéâtre Richelieu, qui sera filmé et diffusé en direct sur SorbonneTV et accessible en replay sur cette même chaine, grâce aux équipes techniques de l’université Paris 1, dont le lien peut être diffusé largement aux personnes intéressées.

Le 3 octobre, une table ronde consacrée à « La colonialité toujours à l’œuvre », animée par Gilles Manceron, rassemblera un autre membre de la rédaction de notre site, Fabrice Riceputi, ainsi que Nelcya Delanoë, Claire Tran Thi Lien et Nedjib Sidi Moussa.

Le samedi 4 octobre, de 18h15 à 18h45, Conclusion : comment écire l’histoire aujourd’hui ? par Michèle Riot-Sarcey, professeur d’histoire contemporaine émérite à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis.

Des responsables du CVUH poursuivis en diffamation

Signe de ce que son travail ne laisse pas indifférent, une plainte en diffamation a été déposée contre sa présidente, Natacha Coquery, et contre l’une de ses fondatrices, Michèle Riot-Sarcey, par des auteurs d’un livre contesté par les meilleurs historiens, dont elles ont simplement rappelé les critiques.

Exerçant sa vigilance, le CVUH a publié sur son site, en novembre 2024, un article qui insistait sur les qualités argumentatives d’un compte rendu de Laurent Joly paru dans la Revue d’histoire moderne et contemporaine (n° 70-3, 2023/3, p. 151-171) <https://cvuh.hypotheses.org/1549>. Celui-ci mettait en cause la véracité des allégations contenues dans l’ouvrage Histoire d’une falsification. Vichy et la Shoah dans l’Histoire officielle et le discours commémoratif (Paris, L’Artilleur, 2023). 

Au prix de multiples distorsions les auteurs de cet ouvrage, opposant Français et étrangers, essaient de légitimer les affirmations d’un Eric Zemmour selon lequel « Vichy a protégé les juifs français et donné les juifs étrangers » (Europe 1, le 26 septembre 2021), une « proposition » qualifiée de « la plus irréfutable » dans l’ouvrage (p. 195). Les travaux scientifiques et les témoignages sont suffisamment nombreux pour récuser cette affirmation. 

Le procès a été fixé au 16 octobre 2025 à 13h au tribunal de Bobigny, avec citations de témoins, si toutefois les plaignants, représentés par leur avocat, sont autorisés par la justice à poursuivre la procédure.

Natacha Coquery et Michèle Riot-Sarcey se trouvent engagées, contre leur gré, dans un procès insensé. Ces plaignants leur reprochent des phrases qu’elles n’ont jamais écrites, profitant sans doute d’une atmosphère générale qui laisse croire que tout peut être énoncé, y compris des phrases falsifiées. 

Une motion de soutien a été largement signée : https://framaforms.org/comite-de-soutien-2025-1748423562. Il est possible d’en prendre connaissance et de s’y joindre en cliquant sur le lien, en la signant en bas du document, anonymement ou pas, puis en cliquant sur « Soumettre ».

Pour notre part, comme de nombreux collègues historiens et des associations attachées à la vérité historique et à l’état de droit, dont la Ligue des droits de l’Homme, nous affirmons notre solidarité pleine et entière avec ces responsables du CVUH injustement poursuivies.

Les soutiens seront nombreux à leurs côtés le 16 octobre 2025 au tribunal de Bobigny.

Histoire coloniale et postcoloniale


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