Retour sur la fusillade de la rue d’Isly : avant le drame. Par Yves Courrière
Les blessures sont toujours vives chez les victimes de la guerre d’indépendance algérienne. La “fusillade de la rue d’Isly” du 26 mars 1962 à Alger – qui a fait 46 morts parmi les manifestants civils et un mort parmi les soldats français, ainsi que des centaines de blessés – reste un événement particulièrement douloureux pour les familles qui y ont perdu certains de leurs proches. Nous tenons à leur redire que nous partageons leur douleur.
Mais nous sommes toujours surpris de voir se manifester en France un “lobby nostalgérique”, dont des élus ont tendance à reprendre à leur compte la vision unilatérale des événements – comme nous le montrent les derniers épisodes intervenus à Aix-en-Provence et à Marignane. Il serait temps, près de cinquante ans après la fin de la guerre d’Algérie, de ne plus faire écho au discours des jusqu’auboutistes de l’Algérie française qui ne retiennent qu’une partie de l’histoire, en occultant, en particulier, l’écrasante responsabilité de l’OAS.
Pour cela, nous publions les passages du tome IV de La Guerre d’Algérie qu’Yves Courrière a consacrés, en 1971, aux lendemains à Alger du cessez-le-feu du 19 mars 1962 et à la fusillade de la rue d’Isly. Le texte ci-dessous évoque la situation au cours de la semaine qui a suivi les accords d’Evian1. Un second article aborde la journée du 26 mars 1962.