Robert Ménard ranime la guerre des mémoires
La France compte un grand nombre de rues ou de places “du 19 mars 1962”, date du cessez-le-feu en Algérie, jour où beaucoup de Français ont été soulagés à l’annonce d’un événement qui laissait entrevoir la fin d’une guerre coloniale qui durait depuis plus de 7 ans. Le référendum du 8 avril 1962, approuvant à plus de 90% en métropole les accords d’Evian et l’autodétermination de l’Algérie, montrait qu’une très forte majorité de Français aspiraient à la paix. Certes les armes ne se sont pas tues à partir du cessez-le-feu et de nombreuses victimes se sont ajoutées de part et d’autre – l’OAS ayant joué la politique du pire.
Robert Ménard, maire de Béziers, écrit dans le numéro de janvier 2015 du Journal de Béziers qu’il «veut en finir avec [cette] date infamante». Il met en place pour le 14 mars prochain une double provocation : d’une part débaptiser la “Rue du 19 mars 1962” et d’autre part lui donner comme nouveau nom : “Rue du Commandant Denoix de Saint-Marc”.
Pourquoi Ménard a-t-il choisi ce nom ? Denoix de Saint-Marc a un passé de résistant et il a été déporté, mais c’est l’officier putschiste que Ménard a décidé d’honorer, le commandant du 1er Régiment étranger de parachutistes, fer de lance du putsch d’avril 1961 visant à renverser la République et son président le général de Gaulle.
L’historien Gilles Manceron a écrit une biographie de l’ancien officier de renseignement de la 10e division parachutiste dans un article intitulé 1977.