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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

René Vautier

Livres et films sur la guerre d'Algérie

René Vautier l’indépendant : l’Algérie au cœur
par Marie Chominot

À l’occasion de la parution d’un exceptionnel coffret-livre de DVD des œuvres de René Vautier, cinéaste essentiel et témoin crucial des luttes anticolonialistes, nous en publions l’introduction par l’historienne Marie Chominot, qui retrace le parcours hors norme de ce créateur engagé. Après avoir participé à 17 ans aux combats de la Résistance, René Vautier a témoigné comme cinéaste des luttes d’indépendance des peuples coloniaux, et, dès 1956, a rejoint les responsables du FLN en Tunisie et tourné les premières images dans les maquis algériens. Le 2 avril 2022, la ville de Stains (Seine-Saint-Denis) lui a rendu hommage en donnant son nom à l’auditorium de l’une de ses médiathèques. Lors de l’inauguration, le maire était entouré de représentants de familles de la commune liées à cette histoire et de responsables d’associations engagées dans le travail sur la mémoire de la guerre d’indépendance algérienne.

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Livres, films, spectacles pour la reconnaissance

Un film hors du commun,
« Octobre à Paris » de Jacques Panijel

Octobre à Paris est un film à part. Dans les mois qui ont suivi les massacres à Paris d’octobre 1961, Jacques Panijel, biologiste, membre du Comité Audin, a mis en scène une reconstitution du quotidien des Algériens dans les bidonvilles de Nanterre et de Gennevilliers et de la préparation et du départ de la manifestation du 17 octobre, qui ont été suivis de la répression, des manifestants battus et jetés à la Seine. Les copies sont saisies, les projections interdites. En 1973, il obtient un visa de censure, après une grève de la faim du cinéaste René Vautier, sans pour autant être distribué. Ce n’est qu’en 2011, cinquante ans après l’événement, qu’il est sorti en salles, précédé d’une préface filmée de Mehdi Lallaoui. Ci-dessous l’annonce de sa projection à Paris le 25 octobre 2020, dans des conditions, elles aussi, exceptionnelles, et un interview publié en 2000 par la revue Vacarme où Jacques Panijel retrace l’histoire mouvementée de ce film.

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Tunisie

Une exposition : « Enfants algériens réfugiés en Tunisie (1957-1962) »

Dans le cadre du « Printemps de la mémoire » organisé par le Réseau Mémoires-Histoires en Ile-de-France, une exposition « Enfants algériens réfugiés en Tunisie (1957-1962) » a lieu au Centre culturel algérien de Paris. Elle montre qu’entre 1957 et 1961, 150 000 réfugiés algériens ont été accueillis en Tunisie, dont la moitié avaient moins de 15 ans. Les récits et dessins de ces enfants a donné matière à un livre, « Les enfants d’Algérie », jamais paru car censuré en 1962. La découverte récente de documents dans une brocante de l’Essonne a permis d’en savoir plus.

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René Vautier est mort

Le cinéaste René Vautier est décédé hier, avons-nous appris de sa famille. Il devait boucler ses 87 ans le 15 janvier prochain.
Le cinéaste restera comme l’homme à qui l’on doit les images les plus marquantes de la guerre de Libération nationale. Engagé, animé d’une conscience citoyenne jamais démentie, c’est un homme de profonde conviction qui nous quitte.

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“Les statues meurent aussi”, de Chris Marker et Alain Resnais (1953)

Les statues meurent aussi est un documentaire-court métrage français réalisé par Chris Marker et Alain Resnais, sorti en 1953. Il fut commandité par la revue Présence africaine. Partant de la question « Pourquoi l’art nègre se trouve-t-il au musée de l’Homme alors que l’art grec ou égyptien se trouve au Louvre ? », les deux réalisateurs dénoncent le manque de considération pour l’art africain dans un contexte de colonisation. Le film a été censuré en France pendant huit ans en raison de son point de vue anti-colonialiste.

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Condamnations de nostalgiques de l’OAS, à Béziers et à Quimper

Une ex-élue FN qui voit dans le cinéaste René Vautier l’incarnation de la « collaboration antifrançaise » était sur le banc des accusés au palais de justice de Quimper jeudi 30 avril. Dans son jugement prononcé le vendredi 12 juin 2009, le tribunal l’a déclarée coupable de diffamation et l’a condamnée à 4000 € d’amende avec sursis. Elle devra également verser 1500 € de dommages et intérêts à chacune des trois victimes.

Lundi 27 avril 2009, un procès similaire avait opposé, devant le tribunal correctionnel de Béziers, Jean-Louis Bousquet, président du groupe communiste de la région Languedoc-Roussillon, à André Troise, ancien membre de l’OAS. Le nostalgique de l’Algérie française a été condamné pour injures et diffamation envers Jean-Louis Bousquet, à qui il reprochait d’avoir demandé l’enlèvement d’une plaque commémorative dédiée à l’OAS dans le cimetière neuf de Béziers.1

[Première mise en ligne le 6 mai 2009, mise à jour le 14 juin 2009]

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