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Relations franco-algériennes postcoloniales

Nicolas Sarkozy en Algérie : une impression d’ambiguïté et d’inachèvement

Nicolas Sarkozy a fait un nouveau pas vers la reconnaissance de la colonisation française de l’Algérie en prononçant le mercredi 5 décembre à l’université Mentouri de Constantine un discours affirmant notamment que « les fautes et les crimes du passé furent impardonnables »
et que « ce système ne pouvait être vécu autrement que comme une entreprise d’asservissement et d’exploitation ». Au-delà de certaines ambiguïtés et omissions, il est en contradiction avec l’ensemble des discours de campagne du candidat Sarkozy. A quel Sarkozy se fier, celui de Constantine ou celui de Nice et Toulon ?

Pour l’article du journal algérien El Watan du 6 décembre que nous reproduisons ci-dessous, ce déplacement en Algérie du président français laisse une impression
d’inachèvement et d’ambiguïté. La LDH n’attend certes pas de Nicolas Sarkozy qu’il revête une robe de bure. Mais elle demande, comme la pétition qu’elle soutient, que les plus hautes autorités de la République française reconnaissent publiquement « l’implication première et essentielle de la France dans les traumatismes
engendrés par la colonisation en Algérie
». On ne pourra tourner cette page qu’après l’avoir écrite. L’écrire implique aussi, du côté algérien, la levée de nombreux tabous sur la manière dont la guerre d’indépendance a été conduite, en particulier les violences internes au camp nationaliste et à l’encontre de diverses populations civiles – un sujet
qui n’est pas abordé dans cet article.

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Dans son premier discours en Algérie, Nicolas Sarkozy dénonce le système colonial “profondément injuste”

Dans son premier discours prononcé à Alger, lundi 3 décembre 2007, devant des chefs d’entreprises français et algériens, Nicolas Sarkozy a dénoncé « le système colonial […] profondément injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République : liberté, égalité, fraternité.» Il a ajouté qu’il était «aussi juste de dire qu’à l’intérieur de ce système profondément injuste, il y avait beaucoup d’hommes et de femmes qui ont profondément aimé l’Algérie, avant de devoir la quitter».

«Oui, des crimes terribles ont été commis tout au long d’une guerre d’indépendance qui a fait d’innombrables victimes des deux côtés», a-t-il poursuivi. «Et aujourd’hui, moi qui avais sept ans en 1962, c’est toutes les victimes que je veux honorer.»

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A travers la presse algérienne, avant la visite de Nicolas Sarkozy

Après une rapide prise de contact en juillet dernier, le président Sarkozy arrivera lundi 3 décembre à Alger pour une visite d’Etat.

La lecture de la presse algérienne confirme que, comme l’écrivait l’éditorialiste du Monde du 1er décembre, « la pierre d’achoppement reste le fossé dans l’appréciation de l’histoire partagée entre les deux pays ». Est-il véritablement impossible, comme il l’affirmait, «d’arriver à une vision commune et lucide d’un passé qui lie la France et l’Algérie plus encore qu’il ne les divise» ?

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«Je comprends ce qu'on appelle gloire, le droit d'aimer sans mesure.» [Albert Camus]
De 2007 à 2012

Nicolas Sarkozy sur les pas d’Albert Camus

Le cinquantième anniversaire de son prix Nobel donne lieu, de part et d’autre de la Méditerranée, à une course à l’instrumentalisation d’Albert Camus : les nostalgériques à Perpignan, le pouvoir algérien à Tipaza

Nicolas Sarkozy, à la veille de son voyage en Algérie, déclare que, «grâce à Albert Camus», il a la nostalgie «de ne pas être né en Afrique du Nord». Nous nous permettons de lui recommander de lire également l’excellent petit livre de Jean-Pierre Tuquoi dont nous reprenons une interview ci-dessous. Et nous lui suggérons, pour ne pas renouveler en Algérie le fiasco de Dakar, d’éviter de confier la rédaction de ses discours à Georges-Marc Benamou1, dont l’ouvrage Un mensonge français. Retours sur la guerre d’Algérie a laissé un souvenir particulièrement calamiteux.

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El Watan, le 21 octobre 2007.
De 2007 à 2012

La France remet à l’Algérie les plans des mines posées aux frontières est et ouest

La Ligne Morice, constituée de barbelés et de mines, surveillée en permanence, a été construite à partir de juillet 1957, le long des frontières de l’Algérie avec le Maroc et la Tunisie. Sur 460 km de la frontière tunisienne et 700 km de la frontière marocaine, ces lignes étaient destinées à empêcher les infiltrations de combattants de l’Armée de libération nationale (ALN) à partir de la Tunisie ou du Maroc. Selon Alger, 3 millions de mines antipersonnelles sur les onze millions implantées par l’armée française lors de la guerre d’Algérie sont encore enfouies le long de ces frontières.

Il aura fallu attendre quarante cinq ans après la fin de la guerre d’Algérie, et neuf ans après sa ratification de la Convention d’Ottawa, pour que la France fasse ce geste !

[Mise en ligne le 22 oct. 07, mise à jour le 27 oct. 07]
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France-Algérie : histoire et enjeux politiques, par G. Meynier et E. Savarese (version réduite)

Ceci est la version réduite du texte établie par ses auteurs. Elle a été publiée dans L’Humanité le 25 septembre 2007.

Les deux historiens plaident pour une reconnaissance de responsabilités de la puissance publique française dans les traumatismes entraînés par la colonisation, qui ne ferait pas l’objet d’une loi établissant des responsabilités pénales

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Nicolas Sarkozy à Alger, le 10 juillet 2007 (AFP/FAYEZ NURELDINE)
De 2007 à 2012

Après le passage-éclair de Nicolas Sarkozy à Alger : et maintenant, que vais-je faire ?

Nicolas Sarkozy reviendra en Algérie, début décembre, pour une visite d’Etat. C’est le principal résultat de sa visite éclair à Alger, mardi 10 juillet.

«Je n’ai pas fait la guerre d’Algérie. Je ne suis pas de cette génération sur laquelle pèse l’Histoire. Je viens ici ni pour blesser ni pour m’excuser [mais] en ami, avec la volonté de participer à une entente entre deux peuples souverains», a-t-il rappelé. Avant d’ajouter : «Nous voulons résolument nous tourner vers l’avenir.» Réalistes, les Algériens indiquent, en privé, avoir mis «entre parenthèses» la question du bilan de la colonisation et celui de la guerre d’Algérie. Mais certains n’hésitent pas à évoquer la réaction algérienne à la loi du 23 février 2005.

[Première mise en ligne le 19 juillet, complétée le 27 juillet 2007]
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Nicolas Sarkozy endosse la vision des pieds noirs extrémistes

La lettre de Nicolas Sarkozy adressée le 16 avril dernier au président du Comité de liaison des associations nationales de rapatriés (CLAN-R) provoque de vives réactions, notamment en Algérie. L’entourage du candidat à l’élection présidentielle tente d’apaiser la polémique, sans toutefois revenir sur le contenu de cette lettre.

Vous trouverez ci-dessous successivement un article du Monde daté du 21 avril, la réaction d’El Watan du 21 avril, l’article du Monde daté du 22 avril, et, pour terminer, un extrait de l’entretien avec le premier ministre algérien publié dans Le Monde du 4 mai 2007.

[Première publication le 20 avril, mise à jour le 3 mai 2007]

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De 2007 à 2012

Les propos inquiétants de Nicolas Sarkozy sur le passé colonial, par Gilles Manceron

Pour rallier, lors de sa campagne présidentielle, la partie de l’électorat la plus nostalgique de la colonisation, souvent proche de l’extrême droite, Nicolas Sarkozy a fait, dans ses discours et surtout dans ses déclarations et courriers à des associations de rapatriés d’Algérie, des références au passé colonial de la France en des termes souvent inquiétants. Il a laissé poindre une véritable relance de l’éloge de la « colonisation positive » que voulait imposer, avec les résultats que l’on connaît, la loi du 23 février 2005. En même temps, pour donner le change et éviter de provoquer les mêmes protestations que la loi en question, il s’est employé à démentir les interprétations que ses propos ont suscitées en France et en Algérie et a fait à des médias algériens des déclarations qui se veulent rassurantes.

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Peu soucieux de cohérence, son langage s’est dédoublé et multiplié. Il a un langage pour les meetings, un autre, plus nettement « nostalgérianiste », réservé aux missives destinées à gagner les faveurs des nostalgiques de la colonisation, et même un troisième, « réservé à l’exportation », dévolu à des médias algériens soigneusement choisis, destiné, sans rien démentir du reste, à atténuer l’effet des précédents. Il est intéressant de rassembler les fils, pour faire apparaître les contradictions entre ces langages multiples, parfois simplement ambigus, parfois franchement choquants, mais qui suscitent les pires inquiétudes.

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L’ambassadeur de France en Algérie : nous devons regarder notre histoire commune en face et l’assumer chacun de son côté

Le quotidien algérien de langue française L’Expression rapporte dans son édition du 1er avril 2007 d’importantes déclarations de l’ambassadeur de France en Algérie. Bernard Bajolet aborde les relations économiques2,
et les rapports «humains» entre les deux pays. Vous trouverez ci-dessous ce qui concerne ces derniers : les relations culturelles, les rapports au passé et le problème des visas.

Observant que les mémoires se délient, l’ambassadeur n’hésite pas à déclarer que «[la] mémoire doit être partagée. Le plus grand chemin à faire est celui des Français, mais cela ne veut pas dire que les Algériens n’ont aucun chemin à faire. On a tout de même progressé. On n’est pas au bout du chemin. Il faut regarder l’histoire en face pour être en paix avec son passé et construire le futur. C’est par toute chose concrète que ce travail de mémoire doit se faire. Il faut qu’il n’y ait aucun sujet tabou entre l’Algérie et la France»

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la France et l’Algérie entre repentance, excuse et oubli

Mohamed Harbi, Benjamin Stora et Pascal Bruckner en débattent.

Même quand elle n’est pas au coeur de l’actualité immédiate, la page ensanglantée des relations franco-algérienne s’y taille quelque espace.
Quotidiennement, on en a l’illustration à la lecture des médias.

Un article de Sarah Raouf, paru dans le Quotidien d’Oran, le 22 nov. 06
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