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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Rapport au passé colonial

Royaume-Uni

Le couronnement de Charles III à Londres
ravive un débat sur l’empire britannique
riche d’enseignements pour la France

Le couronnement de son nouveau souverain, Charles III, le 6 mai 2023, coïncide avec une confrontation du Royaume-Uni avec un passé colonial qui ne passe pas. L’entreprise coloniale qui a profondément marqué le développement du pays pendant quatre siècles continue à y faire polémique. Comme le souligne l’article de Marc-Olivier Bherer, envoyé spécial du quotidien Le Monde, que nous reproduisons ci-dessous, l’histoire et les historiens sont très présents dans le débat politique outre-Manche. En lien avec la question de la place dans le pays des citoyens britanniques liés par leurs origines aux anciennes possessions de l’Empire. Il est essentiel de l’observer en lien avec l’actualité française. L’auteur cite nombre d’ouvrages importants parus en Grande Bretagne et non traduits en français. Et il rappelle que c’est le député d’extrême droite Enoch Powell qui a lancé en 1968 le terme de « réémigration », repris aujourd’hui en France par l’extrême droite.

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Les nostalgiques de la colonisation

Le billet d’humeur d’Alain Ruscio :
« Spécial Histoire » dans les kiosques, la dernière frappe du crétinisme colonial

En bonne place dans les kiosques à journaux, on trouve depuis peu un nouveau titre de revue, « Spécial Histoire », dont la couverture est remplie de couleurs et de titres tapageurs. Les partisans de la réhabilitation des politiques coloniales doivent être bien à la peine pour publier sur papier glacé un document si affligeant, qui collectionne les erreurs les plus grossières dans des articles dont aucun auteur n’assume la paternité. Une « fake news » ? Non, ceux qui ont du temps à perdre pourront le vérifier. Alain Ruscio, historien spécialiste de l’histoire coloniale, ne résiste pas à dire quelques vérités à son sujet.

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Comores

Les «kwassa-kwassa» ou la persistance du refoulé raciste

Lors d’un déplacement en Bretagne, jeudi 1er juin, Emmanuel Macron a plaisanté sur ces fragiles embarcations à bord desquelles de nombreux migrants comoriens périssent en tentant de rejoindre Mayotte, le département français voisin. « Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent », avait-il lancé. Ces propos, qui ont déclenché la polémique, montrent combien les esprits sont encore marqués par un imaginaire colonial.

Une avocate du barreau de Mamoudzou, Fatima Ousseni, présidente du Festival d’arts contemporains des Comores dénonce la persistance de schémas racistes imaginaires qui survivent dans la pensée républicaine moderne.

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Cameroun : une guerre toujours niée

Lors d’une conférence de presse tenue le 21 mai 2009 à Yaoundé, François Fillon, alors premier ministre, avait qualifié de « pures inventions» l’évocation d’une guerre menée par la France au Cameroun de 1957 à 1963.

Le point de vue officiel sur cette guerre coloniale semble ne pas avoir changé depuis lors. En effet, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a répondu le 23 juillet 2013 à une question écrite portant sur ce sujet en invoquant «la responsabilité de la sécurité intérieure de ce territoire» que «les autorités françaises de l’époque ont eu à assumer» dans le cadre du mandat reçu de la Société des nations. Il s’est contenté d’ajouter que « la période évoquée appartient à l’Histoire et aux historiens à qui il appartient désormais d’exploiter les archives rendues disponibles pour apporter leur éclairage sur la période».

Ci-dessous la réaction de l’association Survie.

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Christian Estrosi inaugure la statue de de Gaulle, le 18 juin 2011 à Nice
1962, la fin de la guerre d'Algérie

Estrosi, “insoumis” par calcul

La volonté de récupérer des voix demande quelques contorsions et oblige à ne pas craindre les contradictions. Les prises de position de Christian Estrosi en constituent l’illustration.

Le 18 juin 2011, Christian Estrosi avait inauguré une statue du général de Gaulle. Le 20 octobre dernier, il clôturait un rassemblement de pieds-noirs en lançant un vibrant : « Vive l’Algérie française ! ». Aujourd’hui, il annonce qu’il n’appliquera pas la loi qui a institué le 19 mars Journée nationale du souvenir […] à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, comme le préfet des Alpes-Maritimes le lui a rappelé.

[Mis en ligne le 27 février 2013, mis à jour le 17 avril]

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Accusations, incitations à la repentance

la repentance : nécessité ou alibi ?

Qu’est-ce que la repentance ? Qui peut la réclamer ? De qui doit-on l’exiger ? Et doit-on seulement la souhaiter ? Ne faut-il pas plutôt lui préférer un exercice de la mémoire, loin de tout calcul politicien, nourri au devoir d’histoire et de vérité, lui substituer une vigilance intraitable à l’égard des injustices d’aujourd’hui ?

Des intellectuels des deux rives de la Méditerranée – Hélé Béji, Michèle Bompard-Porte, Françoise Dastur, Salima Ghezali, Olivier Le Cour Grandmaison, Seloua Luste Boulbina, François Maspero, Hassan Remaoun, Emmanuel Terray – abordent ces différentes questions dans Aspects de la repentance, un ouvrage dirigé par Ismaël-Sélim Khaznadar et publié par les éditions Barzakh.

L’éditeur a organisé à Alger le 9 mars 2013, conjointement avec El Watan Week-end, un débat sur le thème «Repentance : nécessité ou alibi ?», avec la participation de Olivier La Cour Grandmaison, Malika Rahal, Abdelmadjid Merdaci et Ismaël-Sélim Khaznadar.

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Gerald Bloncourt - Rue des archives
1962, la fin de la guerre d'Algérie

exposition “Paris en guerre d’Algérie”

L’exposition »Paris en guerre d’Algérie » qui se tient du 7 décembre 2012 au 10 janvier 2013 au couvent des Cordeliers, à Paris, retrace les répercussions du conflit entre la France et l’Algérie sur les conditions de vie dans l’ancien département de la Seine sur une période plus large que celle du conflit, de 1953 à 1968.

Un conflit qui n’a pas touché les différents habitants de la région parisienne au même titre. L’exposition aborde notamment les conditions de vie des Algériens avant et après la guerre.

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Benjamin Stora à Constantine (septembre 2012)
1962, la fin de la guerre d'Algérie

Benjamin Stora et Jean-Charles Jauffret à Toulon

Les historiens Benjamin Stora et Jean-Charles Jauffret débattront au Théâtre Liberté de Toulon, le 22 novembre 2012 à 20h, sur le thème “Résurgence des mémoires et devoir d’historiens”2.

Benjamin Stora, enfant de Constantine, est devenu au fil de ses recherches et de ses ouvrages, un historien de référence de l’Algérie et du Maghreb et un témoin engagé qui combat l’amnésie qui entoure le destin de sa terre natale3.

Jean-Charles Jauffret évoquera la mémoire des appelés. Spécialiste de l’histoire militaire française, il a dirigé l’ouvrage Soldats en Algérie, 1954-19624, et il est l’auteur de Ces officiers qui ont dit non à la torture présenté ci-dessous.

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Le maire de Nice commémore la fin de la guerre d’Algérie à sa façon.
1962, la fin de la guerre d'Algérie

Nice, capitale de l’Algérie française

«Et qui dira la fraternité réelle, le compagnonnage des êtres de toutes conditions, la compréhension réciproque et les centres d’intérêts partagés, le respect mutuel entre les communautés, les affinités, les enthousiasmes communs ? 5»

C’est un hymne à l’Algérie française qu’a prononcé Christian Estrosi, le 30 juin 2012, en inaugurant un monument d’hommage aux «Français de l’autre rive». Le maire de Nice sait que les nostalgériques constituent une fraction importante de son électorat…

Il est difficile de ne pas déraper et de ne pas finir dans le burlesque, quand on tient un double langage … C’est ce qu’il est advenu au maire de Nice, le 20 octobre, quand il s’est écrié “Vive l’Algérie française !”.

[Mis en ligne le 4 juillet 2012, mis à jour le 24 octobre]

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