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Raoul Salan

La reconnaissance du passé colonial

Des « enfumades » de Bugeaud
lors de la conquête de l’Algérie
au gazage des grottes
durant la guerre d’indépendance

Des recherches récentes dues à l’historien et archiviste Christophe Lafaye, dont notre site s’est fait l’écho, ont permis de documenter le gazage des grottes pratiqué par l’armée française durant la guerre d’Algérie. A partir de 1956, sous le commandement du général Salan, des gaz asphyxiants ont été mis au point et des « Sections de grottes » mises en place pour tuer les personnes réfugiées dans diverses cavités naturelles des régions montagneuses d’Algérie, qu’il s’agisse de combattants de l’ALN, du personnel civil d’hôpitaux de campagne ou même dans certains cas de militaires français prisonniers. Cette pratique a réédité avec des moyens modernes les « enfumades » ordonnées par le général Bugeaud lors de la conquête de l’Algérie dans les années 1840. De nombreux témoignages d’anciens appelés français et d’Algériens viennent nourrir ces recherches que certains éléments au sein de l’armée française tentent d’entraver.

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Algérie coloniale (1830 - 1962)

Algérie, 1958 :
quand l’armée poussait des musulmanes
à retirer leur voile malgré elles

Le quatrième sujet abordé par la série « Flashback », publiée par lemonde.fr, qui traite d’épisodes historiques associés à certaines images qui ont frappé les esprits, est le dévoilement de femmes algériennes en mai 1958 sous la pression des manifestants européens et des chefs de l’armée française. Les journalistes Karim El Hadj, Marceau Bretonnier et Adrien Vande Casteele ont retrouvé plusieurs photos qui illustrent comment l’armée et les autorités coloniales ont fait de l’« émancipation » des femmes musulmanes un instrument de propagande pour tenter de prolonger « l’Algérie française ». Ci-dessous, l’analyse par l’historienne Malika Rahal de cet épisode mythifié et les liens vers d’autres articles sur ce sujet.

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“OAS veille”, graffiti à Alger 1962 (© Marc Garanger)
Hommages aux victimes de l'OAS

Terrorisme : n’oublions pas les victimes de l’OAS !

Le terrorisme – faire la guerre en visant délibérément des civils – revient régulièrement à la une de l’actualité. Le terrorisme du passé reste l’objet de débats et les souffrances qui y sont attachées toujours aussi vives.

La guerre d’Algérie en est un exemple : l’attentat du Milk Bar organisé par le FLN en septembre 1956 à Alger sera abordé lors du Congrès international de victimes du terrorisme qui se réunira à Paris en septembre prochain.
Mais il semblerait qu’il ne soit pas prévu d’y évoquer le terrorisme de l’OAS. Certes toutes les condamnations en liaison avec la guerre d’Algérie sont amnistiées, mais les faits demeurent, ineffaçables, et on ne peut oublier le terrorisme auxquels se sont livrés il y a une cinquantaine d’années certains des tenants de l’Algérie française, entraînant plus de 2 200 morts, civils ou militaires.

L’assassinat le 15 mars 1962, quelques jours avant le cessez-le-feu, de six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, reste un des plus abominables exemples de terrorisme, mais l’indignation qu’il a immédiatement soulevée n’a pas empêché les membres de l’OAS de poursuivre leur œuvre de mort et de destruction.

Des travaux d’historiens ont rappelé ce que fut le terrorisme de l’OAS1, tandis que Mohammed Harbi, dans un entretien donné en 2002, insiste sur les conséquences dramatiques à long terme des violences exercées par le FLN.

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L'attentat à la voiture piégée, dans le port d'Alger, a fait 62 morts et 110 blessés, le 2 mai 1962 (photo Fernand Parizot)
Les Européens d'Algérie et leur exode

Alistair Horne: « La terre brulée et l’exode »

La folle semaine qui a suivi l’entrée en vigueur des accords d’Evian, et au cours de laquelle l’OAS a fait la guerre à l’armée française, s’est terminée par la fusillade tragique de la rue d’Isly, le 26 mars 1962. D’avril à juin 1962, en dépit des arrestations de ses chefs (Jouhaud le 25 mars, Degueldre le 7 avril et Salan le 20), l’organisation terroriste a multiplié les violences envers les Algériens, faisant régner un climat de terreur notamment à Alger. Ce qui a contribué à pousser plusieurs centaines de milliers de pieds-noirs à un exode affolé. Alistair Horne dans son Histoire de la guerre d’Algérie en fait la relation reprise ci-dessous2.

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Serrano Suñer et Hitler
Les violences de l'OAS

Les racines franquistes du putsch de 1961 et de l’OAS, par Gilles Manceron

C’est à Madrid que l’OAS a été créée au début de 1961, et, bien que le sigle ne soit apparu publiquement, à la fois à Alger et à Paris, que vers la fin du putsch, c’est en Espagne franquiste, auprès du général Salan, qu’une branche de cette organisation s’est constituée.

En réponse aux tentatives de réhabilitation de ce coup d’Etat militaire, s’est tenue à Nice le 20 février une réunion sur le thème « Alger 1961, un soulèvement contre la République » où l’historien Gilles Manceron a rappelé l’origine, à Madrid, de ce pronunciamento et de l’OAS qui a suivi. Nous reprenons ici une partie de son évocation de leur préparation.

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La Dépêche du 24 mars 1962.
Les violences de l'OAS

Alger, fin mars 1962, l’OAS fait la guerre à l’armée française

Dans un article de l’édition du 25 mars 1972 du journal Le Monde3, Jean Lacouture rapporte que le 22 mars 1962, un responsable du service d’ordre à Alger avait montré à Alain Jacob, envoyé spécial du Monde à Alger, « un tract qui lui avait paru invraisemblable […] : les chefs de l’OAS y proclamaient que les forces françaises devaient dorénavant être considérées comme des troupes étrangères d’occupation…»

C’est bien ainsi que les chefs de l’OAS ont réagi au cessez-le-feu du 19 mars 1962 : en mettant en oeuvre l’instruction 29, la feuille de route que le général Salan, chef suprême de l’OAS, avait rendu publique le 23 février 1962 et qui devait empêcher «l’abandon de l’Algérie française».

Dans cette instruction, Salan avait donné l’ordre d’« ouvrir systématiquement le feu sur les unités de gendarmerie mobile et de CRS ». En ce qui concerne les autres forces de maintien de l’ordre, il leur accorde un délai pour rallier l’OAS. Au lendemain de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu conclu à Evian entre le gouvernement français et le GPRA, estimant que ce délai est écoulé, il déclare que les officiers, sous-officiers et soldats qui ne l’ont pas ralliée seront « considérés comme des troupes étrangères d’occupation ». En fait, depuis l’échec du putsch d’avril 1961, l’OAS considérait les militaires du contingent comme des adversaires de sa cause – un tract daté de la fin de l’année 1961 en témoigne.

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Les violences de l'OAS

La feuille de route de l’OAS
par le général Salan
en février 1962

L’instruction n° 29 de l’OAS, reprise ci-dessous dans son intégralité, est à juste titre considérée comme l’un de ses textes les plus importants. Rendue publique le 23 février 1962 par le général Salan, “chef suprême” de l’OAS, elle vise à organiser l’insurrection armée au moment du cessez-le-feu – qui sera instauré le 19 mars suivant. Cette directive, véritable déclaration de guerre civile, recense tous les crimes qui seront effectivement commis par l’OAS. On y trouve notamment les préconisations suivantes : encourager les autorités militaires à se rallier (I B 2), créer des « zones insurrectionnelles » (IV A), ouvrir systématiquement le feu sur les unités de gendarmerie mobile et de CRS (IV B 1), utiliser la foule dans les rues (IV B 8).

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Carnage rue d’Isly, par Rémi Kauffer

«Un tract demande à la population de se rassembler au Plateau des Glières dans le calme et sans armes, pour se rendre à 15 heures à Bab-El-Oued et tenter de faire cesser le blocus… » a écrit Francine Dessaigne dans son Journal d’une mère de famille pied-noir4. Une manifestation dont Jean-Jacques Susini, fondateur avec Raoul Salan de l’OAS, qualifiait récemment l’idée de «criminelle»5.

L’ouvrage La Guerre d’Algérie. 1954-2004. La fin de l’amnésie dirigé par Mohamed Harbi et Benjamin Stora6 évoque également cet épisode sanglant. Voici un large extrait (de la page 452 à 456) de la contribution de Rémi Kauffer intitulée « OAS : la guerre franco-française d’Algérie».

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Appel à l'insurrection de l'OAS (fin mars 1962).
Les Européens d'Algérie et leur exode

Algérie 1962 : de quoi les Pieds-noirs ont-ils eu peur ?

Lundi 26 mai 2008, la Ligue des droits de l’Homme avait organisé un débat sur ce thème, à partir du film Algérie, Histoires à ne pas dire de Jean-Pierre Lledo, et du reportage « Sans valise ni cercueil, les Pieds-noirs restés en Algérie » de Pierre Daum et du dessinateur de presse Aurel dans Le Monde diplomatique de mai.

Plus de 200 personnes s’étaient retrouvées à l’Auditorium de l’Hôtel de Ville (Paris) pour assister et participer au débat animé par Georges Morin, président de l’association Coup de soleil,
avec Pierre Daum, Mohammed Harbi, Jean-Pierre Lledo, Gilles Manceron et Benjamin Stora.

A propos du film « Algérie, histoire à ne pas dire », Mohammed Harbi, Benjamin Stora et Gilles Manceron ont eu l’occasion de préciser leurs positions.

Les échanges ont été parfois vifs et passionnés. Nous en avons retenus deux témoignages. Vous trouverez sur ce site celui de la cinéaste Dominique Cabrera qui propose des éléments de réponse à la question posée, et qui évoque, à travers ses souvenirs d’enfance et les rencontres qu’elle pu faire à l’occasion de ses déplacements en Algérie, la situation d’européens qui sont restés en Algérie après l’indépendance.

Le rôle extrêmement négatif de l’OAS a été souligné par plusieurs intervenants, et notamment par Jean-Pierre Gonon. Ce dernier, avocat au Barreau d’Alger de 1955 à 1961, membre de l’équipe des libéraux de l’Espoir Algérie et membre fondateur de l’Association France Algérie, nous a adressé le texte que vous trouverez ci-dessous. Il rappelle la directive n° 29 du général Salan, publiée le 23 février 1962, dont nous reprenons la présentation qu’en a faite Yves Courrière.

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Les violences de l'OAS

L’OAS, Organisation armée secrète, par Sylvie Thénault

L’échec du putsch d’avril 1961 entraine l’émergence d’un mouvement clandestin qui tente, par l’action terroriste, de s’opposer à l’indépendance de l’Algérie. Responsable de plusieurs centaines d’attentats et d’exécutions en Algérie et en France, l’OAS aura tué 2 700 personnes, dont 2 400 Algériens, de mai 1961 à septembre 1962.

En 1968, de Gaulle prononcera une amnistie générale, dont bénéficieront les anciens activistes de l’OAS.

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