Chronique d’un prix Goncourt annoncé, par Christiane Chaulet Achour
Christiane Chaulet Achour revient pour histoirecoloniale.net sur les raisons très politiques de l’attribution du Prix Goncourt à l’écrivain algérien Kamel Daoud.
Christiane Chaulet Achour revient pour histoirecoloniale.net sur les raisons très politiques de l’attribution du Prix Goncourt à l’écrivain algérien Kamel Daoud.
Au moment où le Prix Goncourt a été décerné en 2021 au jeune écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, il convient de rappeler qu’un siècle plus tôt, c’est à l’écrivain Guyanais né à Fort-de-France, René Maran, qu’il est revenu en 1921, pour son roman Batouala, sous-titré « véritable roman nègre ». C’est la préface du livre qui est la plus accusatrice du colonialisme en Afrique : « Civilisation, civilisation, orgueil des Européens, et leur charnier d’innocents […], tu es la force qui prime le droit. Tu n’es pas un flambeau, mais un incendie. Tout ce à quoi tu touches, tu le consumes. […] C’est à redresser tout ce que l’administration désigne sous l’euphémisme d’“errements“ que je vous convie. La lutte sera serrée. Vous allez affronter des négriers. […] À l’œuvre donc, et sans plus attendre. La France le veut ! ».