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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Paul Aussaresses

La reconnaissance du passé colonial

La mort de Maurice Audin :
encore une question posée
par un podcast de France inter

Les efforts pour faire connaître les crimes coloniaux, dont ceux de la guerre d’Algérie, se multiplient. France inter, France culture y prennent une part qui doit être saluée. Il n’empêche que des podcasts de France inter laissent des questions en suspend, sur le rôle de Jean-Marie Le Pen dans la pratique de la torture ou sur les raisons de l’assassinat de Maurice Audin. Ci-dessous le texte paru dans Mediapart qui interroge ces deux podcasts. Le premier a le tort de laisser entendre que ce député d’extrême droite qui s’est engagé pour combattre les indépendantistes algériens lors de la « bataille d’Alger » n’était pas en Algérie dans les premiers mois de 1957, alors que l’historien Fabrice Riceputi a montré le contraire. Le second affirme sans preuve que Maurice Audin a été tué sans ordre ni intention par les militaires français qui le détenaient.

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La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

Un « podcast » de « France culture »,
sur le procès de Paul Aussaresses,
un criminel de guerre cynique et bavard

Dans le cadre d’une série « Une histoire particulière » sur les criminels de guerre, un documentaire porte sur le général Paul Aussaresses. En 1957, pendant la guerre d’Algérie, il était chargé avec une équipe de tueurs de torturer et assassiner les personnages importants de la lutte d’indépendance algérienne. Deux épisodes présentent ce rôle, le troisième son livre publié en 2001 où il reconnait sans regrets ces actes qu’il considère comme légitimes. Comment réagir à un tel éloge du crime ? L’amnistie promulguée après les accords d’Évian empêche qu’il soit poursuivi sur les faits, une plainte contre ses actes ne pouvant aboutir, la Ligue des droits de l’Homme a choisi de poursuivre son livre pour l’apologie de ces crimes. Choix difficile, car cette association défend la liberté de l’édition et les récits des crimiels sont utiles à l’écriture de l’histoire. Le procès n’a rempli que partiellement son objectif. La société française n’a pas fait son travail.

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La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

Il y a vingt ans, la redécouverte
par la société française
de la torture dans la guerre d’Algérie

Au lendemain de la remise du rapport de Benjamin Stora, la journaliste Florence Beaugé raconte dans un article du 26 janvier 2021 dans Le Monde son enquête sur la torture par l’armée française durant la guerre d’Algérie. Nous le reproduisons ci-dessous, ainsi que l’Appel des douze publié le 31 octobre 2000 par l’Humanité qui demandait la reconnaissance officielle de « ce mal absolu » qu’est la torture. Comme en témoigne un article de Libération, la presse française rendit aussi largement compte de la soutenance de thèse de l’historienne Raphaëlle Branche, suivie de l’édition d’un livre chez Gallimard. C’est en réaction à ce retour mémoriel, qui suivait celui opéré peu avant sur le massacre du 17 octobre 1961, que commença à être formulée la notion de « repentance » pour disqualifier toute vision critique de la colonisation, notion très présente aujourd’hui dans le débat public.

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Mort du général Paul Aussaresses

Le nom de Paul Aussaresses, dont la mort, à 95 ans, a été annoncée, mercredi 4 décembre, restera pour toujours lié à la reconnaissance du recours à la torture par l’armée française au cours de la guerre d’Algérie : voir cette page,
ainsi que la vidéo ci-dessous.

[Mis en ligne le 4 décembre 2013, complété le 6]

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Non ! à la banalisation de la torture

Dans un billet du 29 avril 2012, un blog alsacien, La Feuille de chou, s’émeut de la publication dans le quotidien L’Alsace d’une page qu’il qualifie d’«effarante» consacrée au général Paul Aussaresses. Dans une interview donnée au quotidien, le général justifie en effet l’utilisation de la torture pendant la guerre d’Algérie et affirme qu’il est du «devoir d’un soldat» d’y avoir recours.

On peut s’étonner avec La Feuille de chou que L’Alsace n’ait pas jugé opportun de rappeler que la France a ratifié le 11 avril 2001 le protocole n°1 du 8 juin 1977 additionnel aux conventions de Genève du 12 août 1949, qui précise en son article 75 que «la torture sous toutes ses formes, qu’elle soit physique ou mentale» est prohibée «en tout temps et en tout lieu», qu’elle soit commise «par des agents civils ou militaires»1.

Certes les amnisties successives qui ont suivi la guerre d’Algérie interdisent de poursuivre les responsables de «supplices infligés aux Algériens [qui] rappelaient de fort près ceux que pratiquaient la Gestapo et ses complices français» (Pierre Vidal-Naquet, La raison d’État, préface à l’édition de 2002 2), mais on peut rappeler que le général Aussaresses a été condamné en 2004 pour apologie de la torture.

Nous reprenons le commentaire qu’Henri Maler a consacré sur le site Acrimed à cet article de L’Alsace.

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Simone de Bollardière
Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Condamnation du général Aussaresses pour « apologie de crimes de guerre »

Le général Paul Aussaresses a été condamné, vendredi 25 janvier 2002, à 7 500 € d’amende par la 17e chambre correctionnelle de Paris, pour « apologie de crimes de guerre », après la publication, le 3 mai 2001, de son ouvrage, Services spéciaux, Algérie, 1955-1957. Les éditeurs du général, Olivier Orban, le PDG de Plon, et Xavier de Bartillat, celui de Perrin, ont été condamnés à 15 000 € d’amende chacun.

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Le Monde du 21 juin 2000
Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Paul Aussaresses : «je me suis résolu à la torture…»

Le général Paul Aussaresses, quatre-vingt-deux ans, personnage-clé de la bataille d’Alger, se prononce contre la repentance de la France à l’égard de la torture lors de la guerre d’Algérie.

Le général Paul Aussaresses, quatre-vingt-deux ans, a été l’un des personnages-clés de la bataille d’Alger en 1957. En janvier de cette année-là, le général Massu appelle à ses côtés ce commandant, chef de bataillon parachutiste, ancien d’Indochine, ancien du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (Sdece), fondateur du 11e Choc (bras armé de la division action des services spéciaux), pour coordonner les renseignements à
Alger. L’objectif est de démanteler les réseaux FLN et de mettre fin à la vague d’attentats qui ensanglantent le secteur.

La figure du général Aussaresses apparaît dans de nombreux récits parus ces dernières années. Dans La Guerre d’Algérie , Yves Courrières le présente sous l’appellation « commandant O ». Pierre Vidal-Naquet, dans La Torture dans la République, parle de lui comme étant le chef de file « de ce qu’il faut bien appeler une équipe de tueurs
professionnels » et souligne que son nom « ne figurera guère que dans un seul dossier publié, celui de l’affaire Audin. ». Dans Les Centurions de Jean Lartéguy, le général Aussaresses est présenté sous le nom de Boisfeuras. Il est enfin « le barbu » dans le roman de Robert Escarpit, Meurtre dans le pignadar.

Propos recueillis par Florence Beaugé, Le Monde du 23 novembre 2000
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