Un livre important d’Ali Guenoun
qui montre que les termes de « crise berbériste »
employés de 1949 à aujourd’hui
masquent la question de la démocratie
Cet ouvrage d’Ali Guenoun éclaire de manière essentielle une question qui a existé dans le mouvement national algérien dès son début et resurgit encore aujourd’hui à l’occasion du Hirak. En 1948, lors de la division du parti PPA-MTLD entre les partisans de Lamine Debaghine et ceux de Messali Hadj, tous deux soutenaient plutôt l’idée d’une « Algérie arabe » et non d’une « Algérie algérienne », et ils ont accusé à tort de « berbérisme », pour tenter de les disqualifier, les contestataires qui défendaient à la fois une Algérie plurielle et davantage de démocratie dans le parti. L’auteur montre que la crise de 1949 est révélatrice de certaines pratiques des nationalistes algériens qui ont privilégié l’autoritarisme et ont institué la violence verbale et physique comme mode de gestion des crises politiques.