4 000 articles et documents

Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Édition du 1er au 15 novembre 2024

Ornella Guyet

villers_bel1.jpg
Les “banlieues”

Villiers-le-Bel : condamnations sur dénonciations rétribuées

La mort, fin novembre 2007, de deux adolescents dans la collision de leur moto avec un véhicule de police avait entraîné deux jours de violences entre jeunes et forces de l’ordre à Villiers-le-Bel (Val d’Oise). La cour d’assises de Pontoise vient de condamner à des peines lourdes – de 3 à 15 ans de prison ferme – mais inférieures aux demandes du ministère public, cinq jeunes accusés d’y avoir pris part, fut-ce indirectement, accusation qui ne s’appuyait que sur un seul témoignage “sous X” 1. Un appel dénonçant «l’inacceptable verdict du 4 juillet 2010, condamnant sans preuves cinq jeunes de Villiers-le-Bel à des peines d’emprisonnement ferme» peut être signé : appel contre une condamnation pour l’exemple.

Il y a quelques années, Laurent Mucchielli, co-auteur de l’ouvrage Quand les banlieues brûlent, avait déclaré «tant que l’on refusera de traiter les questions de fond, on aura des émeutes»2. Il avait identifié «quatre problèmes cruciaux pour les banlieues» :

  1. les relations catastrophiques avec la police,
  2. le niveau de l’échec scolaire et le ressentiment envers l’école,
  3. le niveau du chômage des jeunes, y compris lorsqu’ils sont qualifiés et
  4. le statut global de la population dite “issue de l’immigration” dans la société française.

Il poursuivait : «Ils sont toujours là, et ils nourrissent toujours en permanence dans ces quartiers des sentiments de colère, d’injustice, d’exclusion, d’humiliation et de ce que j’appelle la “victimation collective” ».

L’article d’Oernella Guyet que nous reprenons ci-dessous sous contrat Creative Commons – il a été initialement publié sur le site BastaMag – montre que la situation ne s’est pas améliorée depuis lors.

Lire la suite »