Mali. Quand la logique militaire supplante le politique
Les putschistes qui ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020 ont affirmé dès les premiers jours qu’ils ne remettraient pas en question les ententes et les priorités internationales du Mali. Même si le coup d’État souligne l’échec de leur approche, les Casques bleus de l’ONU et les militaires français de l’opération Barkhane sont décrits comme des partenaires pour la stabilité du pays. La junte montre ainsi sa capacité à accepter les règles du jeu, tout en s’appuyant sur une logique militaire qui lui permet de justifier le coup d’État. Celui-ci illustre comment l’État postcolonial et les élites maliennes ont intégré dans leur fonctionnement et leurs réflexions stratégiques la logique militaire et les contraintes de l’intervention internationale au Mali.