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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Nicolas Sarkozy

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Nicolas Sarkozy et l'histoire coloniale

la vision raciale de l’hyper-président

Le journaliste canadien qualifie de condescendant et de raciste le discours que Nicolas Sarkozy a prononcé à Dakar.

Lilian Thuram l’avait déjà remarqué : «Sarkozy a une vision raciale des gens».

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Nicolas Sarkozy et l'histoire coloniale

impressions de Paris, par Achille Mbembe

Né au Cameroun, Achille Mbembe a publié De la postcolonie, aux éditions Karthala en 2000. L’historien, qui enseigne actuellement à l’Université Witwatersrand de Johannesburg (République sud-africaine)
a très vivement réagi au discours de Nicolas Sarkozy à Dakar qu’il qualifie d’ « Épitre aux Africains ».1

A la suite d’un bref séjour à Paris, fin août-début septembre 2007, il nous a adressé ses impressions.2

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«Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire. Jamais il ne s'élance vers l'avenir, jamais il ne lui vient à l'idée de sortir de la répétition pour s'inventer un destin.» Nicolas Sarkozy (Dakar, 26 juillet 2007)[L'Express N° 2926 - 2 août 2007]
Discours de Dakar 2007

le discours de Dakar : un mois plus tard on en parle toujours

«Le discours de Dakar, on en parlera encore dans dix ans». Selon le Canard Enchaîné du 1er août 2007, Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, se serait ainsi vanté du texte de 16 pages rédigé par ses soins, ajoutant «ceux qui ne connaissent pas l’Histoire ne font pas de bons discours».

Un mois plus tard, on parle encore beaucoup du discours de Dakar, les commentaires restant très sévères, et pas seulement en Afrique. Il ne reste que Jean-Marie Bockel pour le qualifier de “grand discours”.

[Première mise en ligne le 23 août, mise à jour le 28 août 2007]

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Amadou Mactar Mbow : Sarkozy ignore les réalités profondes de l’histoire de l’Afrique

« On oublie que la traite des Noirs a contribué très largement dans l’accumulation primitive du capital ». Joint hier à Vichy3, l’historien sénégalais, ancien directeur général de l’Unesco, est sorti de sa réserve pour répondre à Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa. Une manière pour lui de célébrer ce 23 août « Journée internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition ». Amadou Mactar Mbow avait réussi sous l’égide de l’Unesco à rassembler d’éminents scientifiques africains dont Joseph Ki-Zerbo, Cheikh Anta Diop, pour écrire l’Histoire générale de l’Afrique. Premier ministre de l’Education et de la Culture du Sénégal, il affirme que « Sarkozy ignore les réalités profondes de l’histoire de l’Afrique. »4

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“la mémoire partisane du président”, par C. Coquery-Vidrovitch, G. Manceron et B. Stora

Le refus de la repentance a pour objectif d’entraver le travail des historiens et de réunifier la droite.

Ce texte des historiens Catherine Coquery-Vidrovitch, Gilles Manceron et Benjamin Stora, a été publié dans Libération le 13 août 2007. A sa suite vous trouverez une réaction de l’historien Gilbert Meynier.

[Mis en ligne le 13 août, complété le 21 août 2007]

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géopolitique de la nostalgie

En matière de politique africaine, l’homme de la rupture disparaît sous le poids des traditions.

Par Florence Brisset-Foucault, doctorante, Paris-I- Sorbonne ; Marie-Emmanuelle Pommerolle, maître de conférences, université Antilles-Guyane : Etienne Smith et Emmanuel Viret doctorants, Sciences-Po, Paris.

[Libération, mardi 14 août 2007]
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Sarkozy gaffe à Dakar

Voici le texte de El Hadj Hamidou Diallo, publié le 28 juillet dans le quotidien sénégalais Wal Fadjri, en réponse au discours que Nicolas Sarkozy avait prononcé l’avant-veille à l’Université de Dakar.

Il est suivi du commentaire publié dans Courrier international.

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Surpris ! de Henri Rousseau (détail)
Nicolas Sarkozy et l'histoire coloniale

Nicolas Sarkozy et la réhabilitation du colonialisme

La volonté de réhabilitation du colonialisme manifestée par Nicolas Sarkozy dans ses discours s’inscrit dans le droit fil de la loi du 23 février 2005 — et de la tentative avortée pour imposer l’enseignement du rôle “positif” de la colonisation.

Le recours à quelques artifices (la disqualification de tout regard critique sur la colonisation au nom du refus de la “repentance”, l’accumulation de bons sentiments pour noyer la réflexion, etc. ) ne peut masquer un fait : la vision qu’a Nicolas Sarkozy de l’Afrique et de “l’Africain” reste structurée par les poncifs de l’époque coloniale.

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l’Afrique de Nicolas Sarkozy, par Achille Mbembe

Lors de sa récente visite de travail en Afrique sub-saharienne, le président de la République française, Nicolas Sarkozy, a prononcé à Dakar un discours adressé à « l’élite de la jeunesse africaine ». Ce discours a profondément choqué une grande partie de ceux à qui il était destiné, ainsi que les milieux professionnels et l’intelligentsia africaine francophone. Viendrait-il à être traduit en anglais qu’il ne manquerait pas de causer des controverses bien plus soutenues compte tenu des traditions de nationalisme, de panafricanisme et d’afrocentrisme plus ancrées chez les Africains anglophones que chez les francophones. Achille Mbembe, professeur de sciences politiques et d’histoire à l’Université de Witvatersrand de Johannesburg, en fait, ici, une critique argumentée.

[Le texte d’Achille Mbembe a été publié sur ce site le 1er août 20075.

Il a été complété le 5 août 2007 par un codicille de Catherine Coquery–Vidrovitch.]
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Discours de Dakar 2007

le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar, le 26 juillet 2007

L’allocution du chef de l’Etat français est mal passée au Sénégal : «Les jeunes Sénégalais attendaient tout autre chose qu’un cours magistral sur la colonisation et le malheur africain», a déploré une journaliste d’une radio dakaroise.

Dans un discours historico-philosophique rédigé par son conseiller spécial Henri Guaino, Nicolas Sarkozy s’est employé à reconnaître les «torts» de la colonisation pour mieux inviter les Africains à se tourner vers l’avenir. Sa réflexion, parsemée de jugements péremptoires sur «l’Africain» qui « jamais ne s’élance vers l’avenir», a surpris et heurté les sensibilités à Dakar. Pour de nombreux Sénégalais, Nicolas Sarkozy, qui affirme rejeter un «paternalisme […] qui a fait beaucoup de tort à la relation entre la France et l’Afrique», a donné l’impression inverse : celle du «grand chef blanc» venu asséner ses vérités aux «petits frères» africains.6

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Nicolas Sarkozy à Alger, le 10 juillet 2007 (AFP/FAYEZ NURELDINE)
De 2007 à 2012

Après le passage-éclair de Nicolas Sarkozy à Alger : et maintenant, que vais-je faire ?

Nicolas Sarkozy reviendra en Algérie, début décembre, pour une visite d’Etat. C’est le principal résultat de sa visite éclair à Alger, mardi 10 juillet.

«Je n’ai pas fait la guerre d’Algérie. Je ne suis pas de cette génération sur laquelle pèse l’Histoire. Je viens ici ni pour blesser ni pour m’excuser [mais] en ami, avec la volonté de participer à une entente entre deux peuples souverains», a-t-il rappelé. Avant d’ajouter : «Nous voulons résolument nous tourner vers l’avenir.» Réalistes, les Algériens indiquent, en privé, avoir mis «entre parenthèses» la question du bilan de la colonisation et celui de la guerre d’Algérie. Mais certains n’hésitent pas à évoquer la réaction algérienne à la loi du 23 février 2005.

[Première mise en ligne le 19 juillet, complétée le 27 juillet 2007]
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