Pour la reconnaissance des conséquences des essais nucléaires français
Les États-Unis admettent que leurs expériences nucléaires ont fait des victimes ; ils ont voté en 1988 une loi pour indemniser tant les vétérans civils et militaires que les populations voisines de leurs anciens sites d’essais.
Une étude scientifique récente 1 vient de mettre en évidence, chez les vétérans néo-zélandais des essais nucléaires britanniques de 1957-58, un pourcentage d’anomalies de l’ADN trois fois plus élevé qu’habituellement.
Mais le ministère français de la Défense, qui a effectué 210 essais nucléaires dont 50 atmosphériques tant au Sahara algérien qu’en Polynésie française, continue à affirmer qu’ils ont été « propres» et sans conséquences sur la santé des personnes. Pour éviter toute remise en cause de ce “dogme”, les archives des essais nucléaires viennent d’être classées dans la catégorie orwellienne de celles qui sont «incommunicables», sans limitation de temps.
Depuis des années, deux associations, l’Association des vétérans des essais nucléaires (Aven) et l’association Moruroa e tatou, se battent pour obtenir la vérité sur les essais nucléaires français et la justice pour les victimes. Elles demandent :
- le vote d’une loi sur le suivi sanitaire et environnemental des essais nucléaires ;
- la création d’un fonds d’indemnisation pour les victimes ;
- la levée du secret défense sur les documents portant sur le niveau des retombées radioactives […] des essais nucléaires de la France au Sahara et en Polynésie française, entre 1960 et 1996.