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Édition du 1er juillet au 15 juillet 2024

Monuments coloniaux

La reconnaissance du passé colonial

Étienne Achille et Lydie Moudileno :
« Pour une décolonisation du quotidien »

Écrire des « mythologies » et des « lieux de mémoire » postcoloniaux. C’est à ce projet ambitieux que se sont attelés Étienne Achille et Lydie Moudileno, avec une volonté politique et historique qui résonne avec les mobilisations antiracistes contemporaines. Ci-dessous l’entretien qu’ils ont accordé à Joseph Confavreux pour Mediapart. Tous deux travaillent aux États-Unis, en Pennsylvanie et en Californie du Sud, et c’est en s’inspirant du meilleur des postcolonial studies qui se développent dans les universités nord-américaines qu’ils se sont lancés dans une tentative audacieuse de réécriture dans une perspective post-coloniale des deux grands livres que sont les Mythologies de Roland Barthes et les Lieux de mémoire, dirigé par Pierre Nora.

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Séquelles politiques postcoloniales

Les statues de colonisateurs, symboles d’une domination dont les peuples d’outre-mer ne veulent plus, par Alain Ruscio

Le 22 mai 2020, en Martinique, deux statues de Victor Schoelcher ont été mises à bas le jour où l’île commémorait l’abolition de l’esclavage. Un acte fondé sur un contre-sens puisque Schoelcher avait lutté pour obtenir cette abolition, choquante du fait de l’indemnisation des maîtres, mais cette mesure lui avait été imposée et il avait milité sans y parvenir pour que des moyens soient donnés aux anciens esclaves. Indépendamment de cette méconnaissance concernant Schoelcher, de nombreuses statues à la gloire des colonisateurs édifiées aussi bien en métropole que dans l’ancien espace colonial ont été la cible de la colère des colonisés à l’heure des indépendances, et aujourd’hui pour les peuples d’outre-mer, elles symbolisent une domination qu’ils ne veulent plus subir.

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Mémorial du Quai Branly

Mémorial du Quai Branly, l’esprit colonial est toujours vivace au cœur de l’Etat

Réagissant à la présence sur la colonne centrale du mémorial du quai Branly des noms des morts lors de la fusillade du 26 mars 1962 rue d’Isly, Anne Guérin-Castell a publié une série en trois volets sur le journal en ligne Médiapart. Elle précise qu’il ne s’agit pas de nier la réalité de ce qui s’est passé rue d’Isly ce jour-là1. Ce qu’elle dénonce dans cette série, ce sont «trois points très précis qui concernent directement Hubert Falco, secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens Combattants :

  1. le fait que les noms des morts de la rue d’Isly soient inscrits sur la colonne centrale du mémorial du quai Branly : premier volet ;
  2. le fait que si des noms de victimes civiles de l’OAS étaient inscrits sur cette même colonne, rien ne viendrait renseigner sur les circonstances de leur mort, ces noms se retrouvant rangés par ordre alphabétique avec ceux des morts de la rue d’Isly : troisième volet;
  3. le fait que s’il était demandé que les noms des six inspecteurs dont l’assassinat est relaté dans le deuxième volet figurent sur cette colonne, seuls trois d’entre eux y auraient droit, avec éventuellement un quatrième, le secrétariat d’État à la Défense et aux Anciens Combattants excipant pour cela, sans aucune vergogne, d’un code de la nationalité d’essence raciste. »
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