
Thiaroye : lettre ouverte à Emmanuel Macron
Le président de la République du Sénégal Bassirou Diomaye Faye a indiqué récemment avoir invité son homologue français à Dakar pour la prochaine commémoration en décembre prochain du massacre de

Le président de la République du Sénégal Bassirou Diomaye Faye a indiqué récemment avoir invité son homologue français à Dakar pour la prochaine commémoration en décembre prochain du massacre de

Les organisateurs de la commémoration à Dakar des 80 ans du massacre de Thiaroye ont créé une chaîne Youtube qui rend compte du colloque de l’Université UCAD de Dakar.

Présentation de l’éditeur 1er décembre 1944, camp de Thiaroye, en périphérie de Dakar. Des tirailleurs sénégalais, faits prisonniers par les Allemands lors de la guerre et récemment rapatriés, réclament le
Les « tirailleurs sénégalais », mythes et réalités – Le massacre de Thiaroye, histoire et mémoire • Programme du colloque de Thiaroye à Dakar – 2 et 3 décembre • Des images inédites

Vives réactions à l’annonce de l’attribution de la mention « morts pour la France » à six des soldats africains massacrés par l’armée française le 1er décembre 1944 à Thiaroye.

Diffusé en France depuis janvier 2023, le film « Tirailleurs » de Mathieu Vadepied avec Omar Sy a déjà fait l’objet d’une page sur notre site avec un rappel historique par l’historien Alain Ruscio du sort de ces soldats venus de toutes les colonies françaises durant la Première guerre mondiale. Nous y revenons sous la forme de trois pages successives. Ci-dessous les réflexions de Martin Mourre sur l’épisode du massacre de Thiaroye et quelques enjeux postcoloniaux. Suivies de la reprise d’une contribution d’Emmanuel Blanchard à notre site sur la diversité d’origine des tirailleurs coloniaux dans la Grande guerre. Puis d’une page sur un sujet qui reste largement occulté : les expérimentations médicales pour lesquelles certains de ces tirailleurs ont été utilisés et qui ont provoqué chez eux une forte mortalité.

L’Association histoire coloniale et postcoloniale qui gère le site histoirecoloniale.net organise le samedi 4 mars 2023 une rencontre-débat — au CICP, 21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris, de 15 h 15 à 18 h 15 — sur l’accès aux archives concernant le passé colonial. En dépit des déclarations du président de la République, Emmanuel Macron, au moment de sa visite chez Josette Audin en septembre 2018 sur la nécessité d’ouvrir l’accès aux archives de la guerre d’Algérie, des fermetures ont été constatées à la fin de 2019, en particulier au Service historique de la Défense. Le Collectif Accès aux archives publiques s’est alors constitué et, en juillet 2021, a obtenu satisfaction auprès du Conseil d’État. D’autres textes ont été publiés depuis, mais force est de constater que des difficultés persistent.

Un film sur le massacre de Thiaroye est diffusé le 14 janvier 2023 à 21h sur Public Sénat, suivi d’un débat. Il y a 70 ans, près de Dakar, l’armée française a ouvert le feu contre des tirailleurs provenant de toute « l’Afrique occidentale française (AOF) » qui réclamaient le paiement de leurs arriérés de solde qui leur avaient été promis. Officiellement, 35 d’entre eux sont morts, mais le bilan réel est beaucoup plus élevé. En 2014, François Hollande s’est rendu sur place pour dénoncer cet événement sombre de l’histoire de France, mais toute la vérité n’a pas été dite. Biram, fils de Mbap Senghor tirailleur assassiné le 1er décembre 1944 par l’armée française, tente depuis des années et par tous les moyens de réhabiliter la mémoire de son père. En vain. Le combat continue.

Le livre d’Armelle Mabon Prisonniers de guerre « indigènes ». Visages oubliés de la France occupée (La Découverte, 2010) a été récemment réédité, augmenté d’un copieux chapitre, fruit de nouvelles recherches de l’historienne sur le massacre de Thiaroye perpétré par l’armée coloniale française au Sénégal en décembre 1944 contre des tirailleurs dont beaucoup avaient rejoint en France la Résistance et qui demandaient simplement les soldes qu’on leur avait promises. Il fait le point sur le procès scandaleux fait en 1945 à trente-quatre survivants du massacre. Nous en publions ici un extrait et présentons également le combat de Biram Senghor pour la réhabilitation de son père, M’Bap Senghor, qui n’a obtenu jusqu’ici qu’une surprenante modification par le Service historique de la Défense d’une archive publique.

Longtemps considéré par l’armée française comme une mutinerie, Thiaroye, où des dizaines de tirailleurs sénégalais furent assassinés près de Dakar en décembre 1944, apparaît plutôt comme une tuerie organisée par les officiers coloniaux. Le livre de Martin Mourre, « Thiaroye 1944. Histoire et mémoire d’un massacre colonial », publié en 2017 aux Presses universitaires de Rennes, est un ouvrage de référence sur ce crime colonial. Fruit d’un long travail sur les archives de ce drame, il retrace l’évènement et ses réappropriations dans le Sénégal postcolonial. Nous en reproduisons ici l’introduction ainsi que la table des matières.