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Édition du 1er au 15 novembre 2024

Jean Jaurès

Le rôle des historiens

Madeleine Rebérioux,
une historienne engagée
pionnière des travaux sur le fait colonial

A l’occasion d’un hommage à Madeleine Rebérioux (1920-2005), à l’occasion du centenaire de sa naissance, organisé le 12 septembre 2020 par la Ligue des droits de l’Homme, La contemporaine (ex-BDIC) et le Musée de l’histoire vivante, plusieurs interventions ont porté sur les travaux de cette historienne sur l’histoire coloniale. Ci-dessous le texte de celle d’Alain Ruscio, sur « Madeleine Rebérioux, de l’anticolonialisme à l’anti-impérialisme » et, après un interview d’elle, les vidéos de deux autres contributions. Celle du président de la Société d’études jaurésiennes Gilles Candar, qui traite de son intérêt pour Jean Jaurès, en grande partie déterminé, dans les années de la guerre d’Algérie, par l’évolution de celui-ci « vers l’anticolonialisme », et celle de Gilles Manceron, qui présente l’apport de cette historienne engagée à cette association. L’ensemble des films de cet hommage sont visibles sur le site de la LDH.

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Islamophobie

La France et l’islam : la méfiance vient de loin…
par Alain Ruscio

Cette brève étude porte sur un courant de la pensée française très ancien et très agressif, que nous persistons à nommer « islamophobie », aujourd’hui à l’offensive. Il est évidemment hors de question d’affirmer qu’il fut et qu’il est le seul à s’exprimer. Même minoritaire et parfois inaudible, il y eut également en France, tout au long de la même longue période, un mouvement de compréhension, de respect et de tolérance vis-à-vis de l’islam. Ce texte n’a par ailleurs aucunement l’intention de nier le traumatisme produit par la cascade d’attentats et de crimes odieux perpétrés en France par certains fous de Dieu, en particulier depuis 2015. L’auteur, ancien professeur d’histoire dans le secondaire, ne peut que penser avec émotion et horreur au sort de Samuel Paty et partager la douleur du pays. Il a pourtant paru à l’historien que son rôle pouvait – devait – être de rappeler que tout phénomène de société a des racines dans le passé. C’est le cas pour les drames en cascade en cours.

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Histoire et mémoire des anticolonialismes

En finir avec l’ignorance de l’engagement de Jaurès vers l’anticolonialisme

Quand on évoque la pensée de Jaurès sur la question coloniale, on cite immanquablement une conférence qu’il a donnée à l’âge de 24 ans reprenant les idées colonialistes de Jules Ferry. Or, il a évolué de 1898 à sa mort vers un anticolonialisme résolu. La propagande coloniale de la IIIe République l’a soigneusement occulté et les nostalgiques de la colonisation continuent à annexer Jaurès à leur discours. Les légendes à ce sujet sont encore reprises un peu partout au mépris des travaux historiques. Un travail de vérité est nécessaire.

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Guillaume Duval : l’aventure coloniale, une honte pour le pays, un handicap pour son économie

La constitution du second empire colonial français au XIXe siècle avait pu donner l’illusion que la France avait acquis un rayonnement mondial. Il n’en est rien, et les Français ont aujourd’hui le sentiment d’un déclin ininterrompu de leur pays, par rapport à un « âge d’or » fantasmé. Dans un livre intitulé La France ne sera plus jamais une grande puissance ? Tant mieux !, publié aux éditions La Découverte, Guillaume Duval, rédacteur en chef du mensuel Alternatives économiques, montre que ce déclin incontestable n’a pourtant rien de catastrophique : on peut vivre — et bien vivre — sans avoir besoin de s’imposer au reste du monde.

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Histoire et mémoire des anticolonialismes

“Jean Jaurès, vers l’anti-colonialisme” par Gilles Manceron

De Jaurès, on a tendance à ne retenir que sa tentative d’empêcher jusqu’au bout le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Sa pensée sur la question coloniale est mal connue, parfois réduite à une conférence prononcée à l’âge de 25 ans, où il ne fait que répéter la doctrine colonialiste de Jules Ferry, en vogue chez les républicains au gouvernement. Or, ce qui fait son originalité parmi les socialistes français de son temps, c’est qu’il n’a cessé d’évoluer vers des positions de plus en plus critiques envers les politiques coloniales. Ainsi soutient-il au Parlement, dès 1898, qu’il faut, en Algérie, accorder les droits politiques aux Arabes, comme on l’avait fait pour les Juifs.

Constitué et présenté par Gilles Manceron, historien spécialiste du colonialisme français, un recueil de discours et d’articles de Jean Jaurès, datés de 1884 à 1914, témoigne de ce parcours moral et politique. Un parcours qui, pas à pas, conduira le fondateur de L’Humanité vers un anticolonialisme de principe et l’adhésion à une conception réellement universaliste du monde 1.

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Jaurès et le colonialisme,
par Gilles Candar

Jaurès a été contemporain de la période d’essor de la colonisation. Il l’a d’abord approuvée en adhérant au discours de Jules Ferry, puis l’a critiquée, d’abord avec mesure, puis de plus en plus catégoriquement. L’évolution de Jaurès face au colonialisme, de l’approbation à la critique, a été considérable. Comme le montre Gilles Candar, président de la Société d’études jaurésiennes et auteur de nombreux ouvrages à son sujet2, dans cet article de la revue Alternatives non-violentes.

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