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Édition du 1er juillet au 15 juillet 2024

Hélie Denoix de Saint Marc

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Béziers

Il n’y a plus de “rue du 19 mars 1962” à Béziers

Il n’y a plus de Rue du 19 mars 1962 à Béziers : celle qui portait ce nom a été rebaptisée Rue Cdt Denoix de Saint Marc par Robert Ménard le 14 mars 2015, au cours d’une cérémonie officielle.

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Selon la police, entre 1 200 et 1 400 personnes étaient venues dire “merci” au maire de Béziers, qui a profité de l’occasion pour développer ses thèmes favoris au fil d’un très long discours politique 1, achevant son allocution sous les acclamations de ses partisans qui hésitaient à scander maladroitement “Algérie française” (ti ti ti ta ta), comme Ménard les y incitait.

Cette initiative du maire de Béziers a été condamnée par beaucoup – une pétition en ligne a recueilli plus de 3600 signatures d’opposants. Près de 600 personnes étaient venues manifester leur condamnation d’une décision de Robert Ménard, qu’ils ont hué aux cris de «Ménard facho, Ménard assassin ». Elles répondaient aux appels lancés par un grand nombre d’organisations, dont des associations d’anciens combattants. L’important service d’ordre est parvenu à tenir le groupe des opposants à distance des participants à la cérémonie officielle ; les slogans des opposants étaient presque couverts par le moyen d’une puissante sono qui relayait à l’extérieur de la cérémonie la performance musicale d’une fanfare …

Les opposants avaient pu trouver quelque encouragement dans le communiqué officiel du Parti socialiste diffusé dans la matinée.

[Mis en ligne le 14 mars 2015, mis à jour le 15]

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Béziers, Rue du 19 mars 1962, le 9 mars 2015
Béziers

Appels à contre-rassemblement à Béziers, le 14 mars 2015 (màj)

La décision de Robert Ménard de renommer Rue du commandant Denoix de Saint-Marc la rue dont le nom évoquait la date du cessez-le-feu en Algérie continue à être contestée. Quatre associations concernées par la guerre d’Algérie ont rédigé un appel à se réunir pacifiquement dans cette rue de Béziers, le 14 mars 2015 à 14 heures, pour manifester leur hostilité à ce projet de Robert Ménard.

  • Un tract diffusé par des associations et des organisations politiques ou syndicales locales appelle à se joindre à la manifestation ; il est téléchargeable : “Sauvons le nom de la Rue du «19 Mars 1962» à Béziers”.
  • Une pétition lancée par le Mouvement de la Paix en faveur du maintien de la rue du 19 mars 1962 à Béziers est en ligne.
  • Un recours “en excès de pouvoir” visant le maire a été enregistré, le 24 février, par le tribunal administratif de Montpellier.

Ci-dessous :

Nouveau : Hélie Denoix de SM est-il bien un héros ?

Rendez-vous le 14 mars à 14 h au début de la rue du 19 mars 1962, côté bd Jules Cadenat.

[Mis en ligne le 14 février 2015, mis à jour le 13 mars 2015]

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La plaque de la rue du 19-Mars-1962 remise symboliquement à sa place. (photo ASTA)
Béziers

Béziers fait de la résistance

Le maire de Béziers, Robert Ménard, a décidé de renommer la Rue du 19 mars 1962 du nom d’un militaire contesté, Hélie Denoix de Saint-Marc. L’inauguration officielle
prévue le 14 mars prochain va se dérouler dans un climat tendu, le maire ayant fait le rappel de tous ceux susceptibles de le soutenir face à des opposants déterminés venus protester contre cette provocation de Robert Ménard.

Ci-dessous, deux reportages du début de la semaine à Béziers.

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Gilles Manceron : Hélie Denoix de Saint-Marc est-il un « héros français » ?

Robert Ménard, maire de Béziers soutenu par le Front national, va changer le nom de la « Rue du 19 mars 1962 » en « Rue du Commandant Denoix de Saint-Marc. Héros français ». Pourtant, son rôle dans la justification de la torture pratiquée en 1957 lors de la Bataille d’Alger puis dans le putsch d’avril 1961 contre la République n’autorise en aucun cas ce terme, comme le montre l’historien Gilles Manceron.

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Béziers : délibération n° 20 du conseil municipal du 11 décembre 2014
Béziers

Robert Ménard ranime la guerre des mémoires

La France compte un grand nombre de rues ou de places “du 19 mars 1962”, date du cessez-le-feu en Algérie, jour où beaucoup de Français ont été soulagés à l’annonce d’un événement qui laissait entrevoir la fin d’une guerre coloniale qui durait depuis plus de 7 ans. Le référendum du 8 avril 1962, approuvant à plus de 90% en métropole les accords d’Evian et l’autodétermination de l’Algérie, montrait qu’une très forte majorité de Français aspiraient à la paix. Certes les armes ne se sont pas tues à partir du cessez-le-feu et de nombreuses victimes se sont ajoutées de part et d’autre – l’OAS ayant joué la politique du pire.

Robert Ménard, maire de Béziers, écrit dans le numéro de janvier 2015 du Journal de Béziers qu’il «veut en finir avec [cette] date infamante». Il met en place pour le 14 mars prochain une double provocation : d’une part débaptiser la “Rue du 19 mars 1962” et d’autre part lui donner comme nouveau nom : “Rue du Commandant Denoix de Saint-Marc”.

Pourquoi Ménard a-t-il choisi ce nom ? Denoix de Saint-Marc a un passé de résistant et il a été déporté, mais c’est l’officier putschiste que Ménard a décidé d’honorer, le commandant du 1er Régiment étranger de parachutistes, fer de lance du putsch d’avril 1961 visant à renverser la République et son président le général de Gaulle.
L’historien Gilles Manceron a écrit une biographie de l’ancien officier de renseignement de la 10e division parachutiste dans un article intitulé 1977.

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Robert Ménard lance une guerilla dans les rues de Béziers

Robert Ménard décide de débaptiser la rue du 19-Mars-1962, date des accords d’Evian, et de la renommer rue du Commandant-Hélie-Denoix-de-Saint-Marc. La proposition devrait être présentée lors du prochain conseil municipal, le 11 décembre. Robert Ménard veut dédier cette rue à la mémoire du commandant Hélie Denoix de Saint-Marc. Cet ancien résistant, opposé à la politique algérienne du Général de Gaulle, avait participé au putsch des généraux d’avril 1961.

[Mis en ligne le 5 décembre 2014, mis à jour le 8]

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Décès de Hélie Denoix de Saint-Marc, résistant puis putschiste

Hélie Denoix de Saint-Marc s’est éteint ce lundi matin, 26 août 2013, à l’âge de 91 ans. Entré dans la Résistance en février 1941, il a été déporté en 1943 au camp de Buchenwald.

Son nom reste attaché aux guerres d’Indochine et d’Algérie. Il a notamment été chef de cabinet, chargé des relations avec la presse, du général Massu, pendant la bataille d’Alger en 1957. Lors du putsch d’Alger d’avril 1961, il était commandant par intérim du 1er régiment étranger de parachutistes (REP, Légion étrangère) qui a été le fer de lance du putsch manqué. Condamné le 5 juin 1961 à dix ans de détention criminelle, il a été gracié en décembre 1966. C’est Nicolas Sarkozy qui l’a pleinement réhabilité en le nommant Grand’Croix de la Légion d’honneur en novembre 2011.

Vous trouverez sur ce site un article datant de 2007, « Hélie Denoix de Saint-Marc ou la fabrication d’un mythe », où Gilles Manceron pose la question de son rôle exact au moment du putsch et met en évidence son attitude ambiguë vis-à-vis de l’OAS.

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Ces ex-terroristes décorés et indemnisés par l’Etat

Un article bienvenu du Canard nous rafraîchit la mémoire à propos des honneurs récemment rendus à un certain nombre de ceux qui ont pris les armes contre la République.

Et il nous rappelle opportunément qu’en dehors de l’article 4 qui demandait aux programmes scolaires de reconnaître «le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord», la loi du 23 février 2005 comporte un autre article qui n’a pas été abrogé. En effet son article 13 prévoit l’indemnisation de civils de l’OAS qui ont fui à l’étranger et qui sont rentrés en France après les lois d’amnistie… l’un des membres de la commission d’indemnisation étant un ancien activiste de l’OAS !

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L’hommage contestable rendu au commandant Hélie de Saint Marc

Le commandant Hélie Denoix de Saint Marc, 89 ans, a été élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur par un décret du Président de la République paru samedi 26 novembre 2011 au Journal officiel2. Les insignes de la plus haute distinction française lui seront remis lundi 28 novembre en fin de matinée par Nicolas Sarkozy dans la cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides.

Entré dans la Résistance en février 1941, puis déporté en 1943 au camp de Buchenwald, Hélie Denoix de Saint Marc commandait par intérim le 1er régiment étranger de parachutistes (REP, Légion étrangère) qui a été le fer de lance du putsch manqué d’avril 1961. Le 1er REP ayant été dissous le 30 avril 1961, une partie de l’effectif déserte et rejoint l’OAS. Denoix de Saint Marc qui s’était constitué prisonnier, a été condamné le 5 juin 1961 à dix ans de détention criminelle – voir sa déclaration devant le Haut tribunal militaire. Libéré en décembre 1965, il avait été ensuite réintégré dans son grade de chef de bataillon (commandant) par l’amnistie de 19683. Il avait été élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur le 29 mars 20034.

Nous reprenons ci-dessous un large extrait de l’allocution prononcée le 29 mars 2003 par le général Michel Guignon, lors de son élévation à la dignité de grand officier. Sa lecture permet de comprendre le sens qu’il faut attribuer à cette nouvelle élévation : « aujourd’hui nous pouvons dire avec la plus grande conviction [que] votre récompense, c’est aussi notre récompense […] car elle vous a été attribuée au titre de la guerre d’Algérie. » Pendant la bataille d’Alger, en 1957, Hélie Denoix de Saint Marc était chef de cabinet du général Massu, chargé à partir de mai 1957 des relations avec la presse ; il était donc parfaitement au courant des pratiques mises en oeuvre durant la Bataille d’Alger – voir l’article de Gilles Manceron « Hélie Denoix de Saint-Marc ou la fabrication d’un mythe».

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Hélie Denoix de Saint-Marc ou la fabrication d’un mythe

Par décret du Président de la République en date du 25 novembre 20115 – paru au Journal officiel du 26 novembre 2011, le chef de bataillon Élie Denoix de Saint Marc est élevé à la la dignité de Grand-croix de la Légion d’Honneur, la plus haute distinction que la République puisse conférer.

Il est difficile de ne pas rapprocher cette information du déplacement annoncé des cendres du général Bigeard aux Invalides et de la nomination de Jean-François Collin au grade de chevalier de la Légion d’honneur.
À quelques mois de l’élection présidentielle, faudra-t-il donc y voir un nouvel élément d’une offensive de séduction dirigée vers certains milieux militaires nostalgériques ? Coïncidence ou pas, il reste que l’action de chacun de ces trois militaires reste liée à certains épisodes contestables de la guerre d’Algérie : le putsch d’avril 1961, l’usage de la torture, l’OAS.

Nous reprenons, ci-dessous, un débat télévisé qui s’est tenu en 1991 avec Hélie de Saint-Marc, sur l’usage de la torture, suivi d’un article de Gilles Manceron consacré à “Hélie Denoix de Saint-Marc ou la fabrication d’un mythe”, initialement publié sur ce site en avril 2007.

[Mis en ligne le 6 novembre 2011, mis à jour le 28]

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