Les chibanis ne sont pas des fraudeurs !
Venus travailler pour reconstruire un pays en ruine après la guerre, ou simplement pour participer à une économie en relance, de nombreux étrangers ont traversé la Méditerranée dans les années 60. Et sont finalement restés, continuant leur activité professionnelle. Aujourd’hui, ils sont à la retraite, un repos bien mérité après une vie de contribution à la production de richesses en France. Car bien souvent, ce sont les travaux les plus pénibles qui étaient attribués à ces immigrés : métiers du bâtiment, viticulture, horticulture, chantiers amiantés etc.
Aujourd’hui, ils pensaient pouvoir jouir d’une pension de retraite acquise tout au long de leur carrière. Comme ils le souhaitent. Sans condition. Et pourtant, si, il existe une clause qui permet à la CARSAT (branche retraite) de refuser de distribuer les montants mérités : les Chibanis (« Anciens », en arabe) ont l’obligation de résider au moins 6 mois sur le territoire français pour obtenir ce qu’ils ont mis de côté au fil des prélèvements retenus sur leurs salaires. (Romain Alcaraz, La Marseillaise, 8 juillet 2011)
Alors qu’un rapport parlementaire insiste sur les fraudes sociales, n’y a-t-il pas quelque chose de véritablement indécent dans le comportement de certaines caisses de sécurité sociale vis-à-vis de ces vieux travailleurs ?